Extraordinaire, et pourtant bien simple que cette affaire Enoh Meyomesse ! Un gros voleur a été présenté au public. Mais qui est le voleur dans cette affaire ? Rappelez-vous toujours cette photo ci-dessus, chers compatriotes, car le plus important c’est l’homme encadré à gauche, qui a un appareil vidéo en main. Cet homme c’est la main du voleur prise dans le sac. Il filme les journalistes présents pour les faire chanter. C’est en quelque sorte un gendarme qui officie en feyman, car il veut faire chanter les journalistes présents pour leur imposer la vérité de qui ? La vérité de Mebe Ngo’o, qui a monté ce coup-ci. Qui est Mebe Ngo’o ? Ah écoutons les morts, car leur parole est sacrée. ‘Mon fils, vous n’êtes pas un homme d’Etat, mais un homme d’affaires.’ Tels sont les mots d’Andzé Tsoungui, qui pour une fois avait raison, nessa ? Si lui doit sourire dans sa tombe, Jules Koum Koum, doit se retourner dans la sienne. Encore que le camion qui l’a écrasé en fin d’année 2011 n’a satisfait qu’une personne de manière immédiate : Mebe Ngo’o, l’encore ministre, délégué à la défense par l’assassin qui nous dirige. Regardez encore son vidéographe-gendarme-maitre chanteur, chers compatriotes, et wandaez avec moi. C’est qu’il faut se lever de bonne heure pour tutoyer un homme comme Enoh Meyomesse qui est au centre de cette image, en lunettes, l’auteur de Accentuer la lutte pour la chute de Paul Biya et de son régime (2009), brochure dans laquelle il résumait son analyse du soulèvement de février 2008 ; oui, il faut se lever de bien bonne heure pour reprocher quoi que ce soit à ce penseur des plus brillants qui soit encore dans notre pays ; et il faut se lever de très bonne heure pour accuser de ‘vol aggravé’ cet intellectuel qui de ses propres frais, sans mentir, s’est payé un séjour en Côte d’ivoire alors en pleine guerre pour témoigner. Et pourtant Edgar-Alain Mebe Ngo’o l’a fait. Oui, il l’a fait, le con.
Vraiment, le Cameroun est dans le cabinet ! N’importe quel énergumène peut y essuyer ses fesses et jeter le papier journal dont il s’est servi sur les pieds des leaders de notre génération ! Car qui est donc cet Edgar-Alain Mebe Ngo’o ? Qui est Mebe Ngo’o qui a fait caca comme ça ? Quiconque le connaît répondrait : ‘c’est un gros voleur !’ et chacun de nous comprendra tout de suite qu’il faut le mettre sans caleçon. Car entre nous, on n’échappe pas aussi facilement aux dernières paroles de deux morts. Que Mebe Ngo’o aille donc contredire Andzé Tsoungui dans sa tombe ! Qu’il aille donc contredire Koum Koum dans sa tombe ! C’est qu’autant ce mot définitif de Tsoungui, la lettre ouverte de Koum Koum est là, écrite avec du sang, pour pondre des vérités d’outre tombe que chacun de nous devrait lire et relire en regardant cette image, pour comprendre enfin ce que c’est que ces mots dont Mebe Ngo’o accuse Meyomesse, et qu’il a fait écrire sur une pancarte que l’écrivain nous montre : ‘vol aggravé.’ Oui, lisons donc Koum Koum, dont l’indignation citoyenne ne lui a pas sauvé la vie, ah compatriotes, lisons-le qui dit ceci à Mebe Ngo’o : ‘Je vous mets au défi de justifier auprès du chef de l’Etat tous les biens que vous avez accumulés en moins d’une dizaine d’années’, et il cite la fortune du ministre de la défense du Cameroun: ‘La société Prestige Limousine-car de votre épouse; 15 Renault Safrane; 10 Renault Express; 15 Peugeot 607; 10 Renault Versatis; Vos voitures personnelles; 1 Mercedes 500 Classe S (valeur de 112 millions Fcfa environ); 1 Lexus 430 (95 millions Fcfa); 1 Mercedes classe S nouvelle version (130 millions de Fcfa); 2 Toyota Maxima (90 millions); 2 Land Cruiser (180 millions); 2 Peugeot 607 (70 millions); 1 DS Citroën de collection année 1969 (20 millions).’
Dire que son propre patron, Mbiya, lui aurait donné une définition bien claire des mots ‘vol aggravé’ : c’est en clair le détournement de fonds, pour lequel ses collègues tel Abah Abah, ou alors Atangana Mebara, sont en prison. Le détournement de fonds que Cavaye Djibril, président de l’Assemblée nationale qualifie de ‘crime contre la nation’, et qu’une nouvelle juridiction extra-judiciaire, le tribunal spécial créé récemment par Mbiya – encore ! - devrait servir à éradiquer de son régime. Je ne cite même pas cet autre intellectuel camerounais, Achille Mbembe, qui en avait fait un ‘crime contre l’humanité’. Dans ce pays nommé Cameroun, il fallut que ce soit avec le cambriolage fictif d’une mine d’or située paraît-il sur la propriété privée d’un Coréen à Bertoua, euh pardon, plutôt située à Betaré-Oya, que soudain la machine des perfides ambitions qui se taisent depuis sur le vol aggravé de Mebe Ngo’o pourtant publié et certifié par la vérité d’un mort, se mette en branle : arrête un écrivain innocent à sa descente d’avion, le séquestre et le torture d’abord au SED dans la capitale de notre pays, et puis à la gendarmerie de Bertoua, et puis à la prison militaire de Yaoundé, et à Kondengui, le tout dans le plus grand secret, pour enfin pétarader avec une ‘communication gouvernementale’ d’Issa Tchiroma le mensonge du siècle, ‘Enoh est un grand voleur !’, et lui coller en lieu d’aveu, une ‘tentative de corruption de gendarme !’ Tout cela, nous dit-on, pour quelques pépite d’or ! A-t-on jamais vu ça ?
Or le voleur dans cette affaire c’est pourant Mebe Ngo’o qui ici est pris la main dans le sac. Si pressé était-il de casser un intellectuel, un homme public donc dans les medias, qu’il s’est empressé de présenter des kalachnikovs neuves comme armes du crime, et comme nous dit un braqueur interviewé dans Germinal, a oublié d’ajouter le couteau parmi les ustensiles de la malfaisance. Si pressé était-il d’arrêter et d’incarcérer un innocent que ses accusations changent toutes les semaines : d’abord braquage d’une mine d’or, association de malfaiteurs et trafic d’or en Chine, et puis braquage et tentative de corruption d’un gendarme sans motif clair, et puis braquage et tentative de corruption d’un gendarme pour organiser un coup d’Etat ! A cette allure, Enoh Meyomesse bientôt aura braqué la mine d’or à Betaré-Oya pour financer le coup d’Etat constitutionnel de Mbiya le 9 octobre 2011 ! Ah, Mebe Ngo’o, il peut emprisonner des innocents, falsifier la vérité, organiser des coups tordus, nous saurons toujours qu’il y a un gros voleur qui se promène encore librement dans notre république, et que ce gros voleur c’est bien lui. En clair, Mebe Ngo’o est sans caleçon, et chacun de nous attend quand il sera enfin limogé, capturé et mené devant les medias comme ses collègues d’Epervier. Mais déjà chacun de nous, bon Camerounais que nous somme, et qui savons tous qu’il ne peut pas être un homme d’Etat, chante doucement à son passage, car nous le voyons les fesses en l’air et mains recouvrant le sexe : ‘Houuu-hou ! Voleur ! Mebe Ngo’o, voleur !’