Au
tribunal. Hier, les avocats de Gérôme Mendounga, coaccusé de l’ex
Sg/Pr, ont demandé au juge de déclarer leur client « non coupable ».
Au terme de ses réquisitions finales, le parquet a demandé la condamnation de Jean-Marie Atangana Mebara
pour les trois chefs d’accusations de détournement de deniers publics
qui lui sont imputés dans le cadre des affaires des avions
présidentiels. Hier, rendu à 17h, Me Ebanga Ewodo, avocat de l’ex Sg/Pr a
tôt fait de demander un renvoi de l’audience.
Il espère alors que la « fraicheur » de cette matinée du 13 avril 2012 leur permettra, autant à lui qu’à Me Claude Assira, Me Alain Nguini et Me Françoise Ekani, membres du collectif de défense de l’ex Sg/Pr, de pouvoir « démonter efficacement chacune des accusations ». Et vraisemblablement demander au tribunal de déclarer leur client « non coupable ». Une voie dans laquelle se sont avancés, hier après-midi, au bout de trois heures, les avocats de Gérôme Mendounga, coaccusé de l’ex Sg/Pr.
Accusé du détournement de 121 millions FCfa,
reliquat d’un crédit de 720 millions FCfa viré par l’Etat du Cameroun, à
son ambassade à Washington, Gérôme Mendounga, ambassadeur du Cameroun à
l’époque des faits, rejette cette accusation. Pour soutenir leur
défense, les avocats de l’accusé avance que l’ambassadeur qui n’avait
déjà pas sollicité ces 720 millions FCfa, n’a reçu aucune indication
quant à l’utilisation de cette somme. « Ni du ministère des Finances,
qui a délégué le crédit, ni de la présidence de la République qui est
mentionnée dans le message fax ayant convoyé les fonds », précise Me
Nyabia.
Besoins
L’avocat indique que, d’une part, lesdits fonds ont été
dépensés en « grande partie » au gré des besoins pour couvrir les
charges de l’Etat liées à l’avion en leasing dit « Albatros ». Une
opération menée par l’ambassadeur à la demande de la présidence de la
République, lorsque l’acquisition d’un avion de type Bbj-2 pour le chef
de l’Etat, a échoué.
D’autre part, « une moindre partie » de cet argent a servi au
fonctionnement de l’ambassade qui souffrait de sérieux problèmes de
trésorerie. L’accusation pense toutefois qu’il aurait fallu une
autorisation de la présidence de la République pour l’utilisation de ces
fonds qui ont servi, entre autres, à payer les arriérés de factures
d’eau et d’électricité. Pour y répondre, Me Nyabia cite une déclaration
du directeur du budget du ministère des Finances lors d’une audition.
« Si l’ambassadeur n’a reçu aucune indication ni avant la réception de l’argent, ni après, ces dépenses devraient être faites selon la libre appréciation du gestionnaire de crédit qu’il était ». Les avocats de l’ex-doyen des ambassadeurs du Cameroun conclut alors que « l’argent de l’Etat ayant été utilisés pour payer les factures de l’Etat, les éléments d’infraction n’étant aucunement constitués, il échet d’acquitter Gérôme Mendounga ». Ce matin, c’est au tour de Mebara de plaider, lui qui a troqué ses tenues d’apparat contre des chemises à l’effigie de Marie, la mère de Jésus.