Me Nouga : Il n’y aura pas un Sg élu au sortir de ces assises
Le membre du Bureau politique de l’Upc estime, par ailleurs, que Kodock n’était pas le problème pour l’unité du parti.
L’upc tient une réunion dite de réconciliation de toutes les tendances ce jour, quels sont les enjeux que charrient ces assises?
L’enjeu
principal c’est la reconstruction de l’Upc en tant que force
patriotique nationale en tant l’âme immortelle du peuple camerounais,
vous savez bien que depuis que l’Upc est revenue à la légalité, elle
s’est davantage présentée comme un parti politique qui a déçu les
populations parce que le potentiel patriotique et de remobilisation qui
était celui de ce parti n’a pas été observé en raison des divergences
au niveau de la direction du parti et plusieurs années après, non
seulement un certain nombre de dirigeants est décédé : le président
Ntumaza, Doh Michel, Frédéric kodock… Et maintenant il ya des échecs
politiques, donc tout cela a amené les gens à prendre conscience de la
situation du parti qui a sevré notre peuple d’un vrai parti politique
d’opposition. Donc la réconciliation s’est trouvée la solution, il faut
que tout le monde puisse se mettre ensemble pour reconstruire le parti
porteur de tout le potentiel historique de l’Upc.
Vous parlez de tout le monde, quelles sont les fortes têtes de l’upc qui prendront part à ces assisses ?
Nous
ne voulons pas mettre en avant les têtes des individus parce que l’Upc
interdit les débats de personnes. Mais ce que les médias ont appelés
tendances seront invités : Je veux parler de tous ceux qui
reconnaissaient une direction à Mackit, à Kodock, à Hogbe Nlend, mais
également d’un certain nombre de personnalités qui ont créé des partis
politiques en raison de divergences. Nous pensons par exemple à Woungly
Massaga et tous ceux qu sont avec lui, nous pensons à Anicet Ekane du
Manidem ; nous ne lui demandons pas de dissoudre nécessairement son
parti ; mais nous pensons que la dynamique nationaliste patriotique, le
mouvement nationaliste doit se reconstituer et nous pensons à des
partis comme l’union des populations africaines de Hubert Kamga, etc.
.Donc le mouvement patriotique national doit se reconstituer et pour
relever les grands défis qui nous interpellent en 2012 mais également en
2018.
Qu’est-ce qui fonde votre optimisme à l’occasion de ces
assises alors que toutes les précédentes tentatives de réconciliation
ont échoué ?
Nous avons un contexte politique particulier.
Aujourd’hui les dernières élections ont montré le peu de crédibilité qui
est celle de l’opposition camerounaise et les difficultés à rassembler
et à présenter un candidat qui capitalise qu’en même un grand soutien.
Donc il ya ce contexte sociopolitique et il ya les perspectives des
échéances à venir, mais il ya surtout que la plupart des camerounais
upécistes se posent la question est-ce que um nyobe, ouandié, moumié,
Ossendé Afana sont morts pour rien ? Donc il ya cette prise de
conscience globale qui permet d’espérer que cette fois ci c’est la
bonne. Ensuite, il ya d’énormes ego qui ont dominé les luttes de
positionnement dans les années 90, 92 jusqu’en 2004 et ces luttes de
positionnement qui consistaient pour un certain nombre de personnalités
upécistes de négocier des postes de pouvoir ; il ya une grosse évolution
aujourd’hui. Ces personnes dont beaucoup sont décédées d’ailleurs,
d’autres ont pris de l’âge au point où ils se sentent obligés
aujourd’hui de remobiliser la jeunesse camerounaise pour reprendre le
flambeau du patriotisme national. Je pense que tout cela, ajouté à la
raison que les combats antérieurs résultaient de ce que plusieurs
groupes constitués, il y avait un groupe qui avait en quelque sorte
accaparé la légalité administrative ; aujourd’hui cette légalité
administrative est mise au service de l’unité et du rassemblement des
patriotes. C’est une opportunité qui n’existait pas avant. Donc,
aujourd’hui, nous pensons que tout le monde s’accorde à cette légalité
administrative sur la notion de rassembler les patriotes est de bonne
augure.
La tenue de ces assises quelques temps après la mort
de kodock laisse penser que c’est lui qui était le problème dans l’échec
des tentatives de réconciliation ?
Je ne voudrais pas faire
dans la langue de bois, beaucoup pensent que kodock était le problème,
mais moi je pense qu’ils ont tort. C’est parce que depuis 2003, Kodock a
pensé à réconcilier les upécistes. Mais il ya eu des forces autour de
lui qui ont appuyé sur le frein de ce processus, d’ailleurs ces forces
n’ont pas complètement disparues mais nous comptons les surpasser en
raison de l’engagement de la base militante autour de la légalité du
parti et surtout en raison de l’association de toutes les tendances à
l’initiative de remobilisation et de rassemblement. Donc Kodock n’était
pas le problème. La preuve, le 12 février 2011, c’est lui qui a lancé la
main tendue et c’est cette main tendue qui continue le processus
aujourd’hui. Donc je dis il n’est pas exclu qu’avec son décès les forces
qui étaient autour de lui et qui appuyaient sur le frein aient perdu en
envergure, ça c’est aussi possible. Mais je ne peux pas dire qu’il
était le problème pour l’unité de l’Upc.
Y aura-t-il un SG élu au sortir de ces assises ?
Le
SG de l’upc est élu par le congrès. Au sortir de ces assises, il faudra
imaginer une feuille de route qui permet aux upécistes d’atteindre
l’objectif d’organiser un Congrès à plus ou moins courte échéance de
sorte que le SG soit de nouveau désigné.
Qu’est-ce qui fonde
votre engagement politique aujourd’hui en tant que membre du Bureau
politique de l’Upc et jusqu’où irez-vous ?
Depuis mon enfance, au
collège, au lycée, je me suis toujours trouvé dans la peau de
participer à la recherche du bien commun et utile à tout le monde et
c’est de cette manière que je me suis retrouvé en politique avec un
certain nombre d’amis. Peut-être que j’ai un destin, peut-être pas, mais
je ne sais pas comment répondre à cette question. Et j’irais jusque là
où m’enverront mes camarades militants du parti.
Propos recueillis par Evariste Menounga