Les raisons invoquées par le proviseur sont l’indiscipline et l’insolvabilité.Malgré les vacances, une atmosphère surchauffée règne au lycée de Mbaïboum, dans le Mayo-Rey. A quelques semaines de la rentrée scolaire 2014/2015, les parents des 700 élèves exclus en fin d’année scolaire 2013/2014 sont aux abois. Une information confirmée par le représentant des parents d’élèves Alim Koumaï et le surveillant général du lycée, Victor Sopélé. De fait, les parents n’apprécient pas l’exclusion de leurs progénitures décidée par le proviseur Michel Obama Eyébé.
Le chef d’établissement que nous avons joint au téléphone nie en bloc les faits à lui imputés. Il pointe par contre un doigt accusateur sur le comportement des élèves. Pendant ce temps, les parents ne savent pas où iront fréquenter leurs enfants, car il n’existe qu’un seul établissement secondaire dans cette cité. «Nous avons la corde au cou. Imaginez un seul instant que dans un lycée qui a un effectif de 1056 élèves, on renvoie 700 ; où iront ces élèves ? Le lycée le plus proche c’est celui de Touboro qui est à 30 km, qu’allons-nous faire ? J’ai aussi remarqué que ce sont les enfants de la localité qui sont le plus exclus. Certainement, il doit avoir une autre raison», affirme Thérèse Mbaïlarie, mère d’un des élèves exclus.
En effet, pendant l’année scolaire 2013/2014 le Lycée de Mbaïmboum a enregistré 1056 élèves. Une source bien introduite au sein de cet établissement secondaire, nous fait savoir que sur les 1056 élèves inscrits, 700 ont été exclus du lycée à la fin de l’année scolaire. Cette même source indique, que tout serait parti de l’absentéisme du patron des lieux, ainsi que de certains enseignants. Joint au téléphone le surveillant général du lycée Victor Sopélé a expliqué : «C’est lui le chef de l’établissement, il doit au moins être présent au lycée pour savoir ce qui se passe. Mais je vous jure que notre proviseur ne vient qu’à la rentrée des classes et à la fin de l’année scolaire. Les autres périodes de l’année, il ne vient qu’une à deux fois par mois. En plus, je suis surpris de sa décision.Seul le conseil de discipline est habilité à exclure un élève. Mais ici, lui seul prend toutes les décisions».
Pour le proviseur Michel Obama, ce sont des gens qui ne veulent pas
sa tête qui font des commérages. Car selon lui, ils veulent tout
simplement ternir son image auprès de sa hiérarchie. «Je reconnais bien
qu’exclure 700 élèves dans un lycée comme celui de Mbaïmboum, ça peut
susciter des interrogations. Je dois vous dire que ces élèves pour la
plupart sont exclus pour insolvabilité des frais d’inscriptions, travail
nul et au nombre des heures d’absences qui ne respectent pas la
réglementation», explique le proviseur. «Il y a par exemple le cas de
cet élève qui a eu la moyenne pour aller en classe supérieure, mais qui
est insolent absentéiste et son papa n’a pas payé les frais exigibles,
vous voulez que le conseil de discipline le maintienne au lycée ?
Dans les orientations de 1998 l’élève est astreint à suivre tous les cours. J’ai décidé de mettre ce règlement en application. C’est parce que les élèves ne le respectent pas», ajoute Michel Obama Eyébé.
Non sans ajouter que son absentéisme notoire au lycée qu’il dirige est dû à des problèmes de santé qui ne lui permettent pas d’être stable.
Sur le cas des 700 élèves exclus du lycée, le proviseur laisse une porte ouverte. «Tous ceux qui ont des requête à faire, peuvent les déposer auprès du bureau de l’Association de Parents d’élèves (Ape) et dès la rentrée des solutions seront trouvées», conlut-il.