Marlène Emvoutou s’en prend à Boris Bertolt, David Eboutou et René Sadi
Paul Biya a-t-il accordé la grâce présidentielle à son ancien ministre Gervais Mendo Ze ? Rien n’est moins sûr, En témoigne non seulement l’absence à ce jour du décret présidentiel y relatif « afin que nul n’ignore » et surtout « pour servir et valoir ce que de droit », mais aussi le fait que depuis que les médias camerounais et figures marquantes de la société civile s’étripent au sujet de la véracité et de la fausseté de cette information, nul n’a aperçu le Pr. Gervais Mendo Ze qui devrait avoir logiquement regagné ses pénates. Pas plus que l’on na eu des nouvelles de l’homme qui, une semaine environ avant la mise en circulation de la nouvelle de la “grâce présidentielle”, était annoncé à l’article de la mort à l’hôpital central de Yaoundé.
C’est désormais fait depuis le vendredi par Marlène Emvoutou, une camerounaise hyperactive aussi bien sur les réseaux sociaux que sur les tribunes polémiques.
C’est elle qui, à travers un post sur sa page Facebook, a ramené sur les devants de l’actualité la situation de l’ancien patron de la radiotélévision gouvernementale camerounaise, en constatant que « 10 jours après la “grâce présidentielle” annoncée avec tambours et fanfares, Mendo Zé est toujours prisonnier ».
Si madame Emvoutou ne dit pas formellement que Mendo Ze est retourné à son cachot au tristement célèbre pénitencier yaoundéen, ou qu’il est toujours sous soins à l’hôpital central, elle laisse clairement observer que quels que soient l’endroit où il se trouve et l’état qui est le sien, le r. Mendo Ze reste prisonnier.
« Et l’Administration de la prison centrale de Kondengui nous informe qu’elle n’a reçu aucun document à ce sujet », écrit-elle, épinglant au passage deux journalistes et observateurs très présents sur la toile, qui avaient activement traité de l’affaire Mendo Ze et de la grâce présidentielle en sa faveur : « Boris Berthold ne parle plus de l’affaire puisque le ministre Bulu qui le finance lui dit de répandre la fausse nouvelle. David Eboutou, a encaissé lui quoi encore dans cette histoire ? ».
L’ancienne candidate à la présidence de la Fécafoot qui parle de nos confrères en termes de “compromissions” tance également l’incompétence du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, qui pour la gouverne des Camerounais, aurait dû prendre l’initiative d’une communication gouvernementale aux fins de situer le public sur ce qu’il en est réellement.
« Ailleurs après une sortie bancale de la presse, le ministre de la communication porte-parole du gouvernement devrait éclairer l’opinion nationale, sur ce sujet qui visiblement suscite l’émoi de tout un peuple ».
René Sadi, piqué au vif dans son orgueil, va-t-il soudainement se surpasser par un pied de nez à sa contemptrice en faisant un point de presse pour assouvir les besoins d’information des Camerounais ? On ne perd rien à attendre. Surtout que la remontrance n’émane pas de Maurice Kamto, le mouton noir du Cameroun dont la plus vénielle des sorties vaut déclaration de guerre et mobilisation tous azimuts pour lui rabattre le caquet.
Pour revenir à la sortie de madame Emvoutou, on peut y voir une réaction de dépit, car elle-même avait cru très solidement à cette histoire de grâce au point de s’épancher sur les réseaux sociaux prodiguant des remerciements par-ci, des félicitations par-là.
« Je tenais à remercier tous ceux qui soutiennent le professeur Mendo Ze, pendant toute cette phase difficile de son existence. Vous êtes si nombreux à avoir soutenu l’idée qu’il devait bénéficier d’une évacuation sanitaire en Europe, dans l’espoir qu’il puisse recevoir des soins adaptés à son état de santé. Que Dieu vous bénisse. Quant à moi, j’ai toujours cru qu’une bonne réputation valait mieux qu’une bonne santé… Que la liberté était le remède qui soignait tous les maux. Le professeur peut désormais se soigner dans la dignité, en homme libre, même dans sa maison, sur son propre lit. Rien ne vaut la liberté… », avait-elle écrit toujours sur Facebook alors que la nouvelle de la libération du Pr. Mendo Ze faisait les choux gras du téléphone arabe, voire de certains médias “sérieux”.
A l’intention du président Biya, auteur présumée de la non moins présumée “grâce présidentielle”, elle se confondra en remerciements :
« Je remercie, le président de la République, son excellence Paul Biya, qui m’a rejoint dans l’idée que le pardon est nécessaire dans une jeune nation comme la nôtre. Qu’on ne pouvait pas consolider les acquis de la cohésion nationale dans l’intolérance. Je voudrais lui signifier ma profonde gratitude, pour sa haute magnanimité envers les plus fragiles d’entre nous. Je lui adresse mes profonds remerciements, pour la grâce présidentielle qu’il vient d’accorder au professeur Gervais Mendo Ze ».
C’est donc une personne désabusée qui s’en prend à ceux qui comme elles, ont été abusés par des informateurs vicieux qui leur ont fait prendre leur rêve pour de la réalité.
David Eboutou par exemple, avait plaidé pour qu’une mesure soit prise par le chef de l’Etat pour que le prisonnier Mendo Ze puisse sinon recouvrer la liberté, du moins être mis en condition d’être soigné dignement et efficacement. Une démarche que Marlène Emvoutou fut la première à engager fin 2017 en plaidant la cause du Pr. Émérite des universités auprès de Paul Biya dans une lettre :
«Tous ceux qui vous insultent, vous humilient, menacent votre vie, trouvent grâce à Vos yeux… Issa Tchiroma et les autres sont les témoins vivants de votre logique idéologique. Je ne sais pas quelle est sa faute mais, je vous prie d’alléger les conditions de surveillance du professeur Mendo Ze», pouvait-on y lire.