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Y’en a qui font des affaires dans l'affaire Vanessa Tchatchou? Oui, répondent certains manifestants en pointant du doigt les membres de l'Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec). Pour cause? Les responsables de cette association ont fait défection à ceux qui les attendaient pour une autre partie de manifestation en face de l'hôpital Gynéco-obstétrique de Yaoundé (Hgoy), vendredi dernier. «Ils ont été manipulés par le Délégué général à la sûreté nationale (Dgsn), Martin Mbarga Nguélé», accuse Vincent Sosthène Fouda, tête de proue avec Shanda Tonme, du collectif «Rendez lui son bébé».

Contacté dimanche dernier par la Météo, le président de l'Addec a démenti avoir été retourné par le patron de la police camerounaise. «Nous n'avons jamais été en contact avec Mbarga Nguélé. Encore moins par personnes interposées. Cette rumeur est malveillante. Dans le courant de la semaine, nous enverrons des droits de réponse aux médias qui se sont faits l'écho de cette rumeur», a réagi Hervé Nzouabet. Interrogé sur les raisons de son absence à la manif de vendredi dernier, il se défausse sur Vincent Sosthène Fouda: «Vous savez, avance d'une voix titubante Nzouabet, l'Addec mène un combat qui est bien connu. Nous ne faisons pas du positionnement politique, or il était question vendredi dernier de soutenir le chef de l'Etat parce qu'il a limogé Doh Sama Anderson de la direction générale de l'Hgoy. C'est là la raison de notre désaccord avec Vincent Sosthène Fouda. C'est là, la raison de notre absence à la manif du vendredi 16 mars. Le but de notre combat est que le bébé de Vanessa Tchatchou lui soit restitué. Et non de faire opportunément des appels de pied au président de la République».

«Comment M. Nzouabet peut-il raconter des choses pareilles, tremble d'indignation au téléphone Vincent Sosthène Fouda, vous croyez que ça me ressemble de faire des motions de soutien à Paul Biya. S'il se met à délirer, c'est qu'il est coincé. A quelques minutes de la manif, lui et quelques membres de son association étaient dans les parages de l'Hgoy. Il (Hervé Nzouabet) m'en a même informé par Sms. Bizarrement au temps T, il avait disparu. Sa bande aussi. Je maintiens que les représentants de l'Addec ont été manipulés ou achetés par le Dgsn. Ils ne pouvaient donc plus manifester. Cette même autorité a également tenté de corrompre Alain Fogue en lui disant qu'il fallait qu'il se désolidarise de ma personne, parce que, selon eux, j'ai un agenda caché. Le politologue, lui, ne s'est pas laissé acheter».


Mauvaises manières.

Joint hier dimanche, pour qu'il réagisse aux accusations de corruption qui l'accablent, Martin Mbarga Nguélé fidèle à sa caricature s'est montré sans manières. «Je ne réponds pas aux questions de la presse», a-t-il jeté à la face de son interlocuteur avant de lui raccrocher au nez. L'appeler n'aura donc été que perte de salives et de temps.... Pour information, le Dgsn n'est pas à son premier numéro de «je m'en foutisme». Bien des fois, il s'est révélé indigne de son âge en méprisant un journaliste qui ne faisait que son travail à savoir: recueillir auprès des personnes mises en cause, dans une affaire donnée, leur version des faits. Mais fait étrange, l'ancien ambassadeur du Cameroun en Espagne revient toujours «pleurer» après publication de l'article pour lequel son témoignage avait été pourtant sollicité. Avec cette affaire de corruption qui lui colle au dos comme une chique, la rédaction de votre bi-hebdo est si proche de revivre ce scénario... larmoyant.