Marché de la refonte par biométrie: Des milliards spoliés aux Sud-africains par Elecam
YAOUNDÉ - 28 Mai 2012
© Bonis Annelle Mbock | La Nouvelle
L'affaire scandaleuse n'a pas encore fait grand bruit. Mais Paul Biya aurait déjà été saisi et aurait demandé à la Dgre de mener les enquêtes. Plusieurs têtes, et non des moindres, soupçonnées de faire partie de la subtile conspiration, auraient déjà été entendues. De graves craquements auraient commencé à se faire entendre. A la clé près de 6,5 milliards de Fcfa qu'auraient commencés à exiger en guise de remboursement les Sud-africains de Waymak lnfotech.
© Bonis Annelle Mbock | La Nouvelle
L'affaire scandaleuse n'a pas encore fait grand bruit. Mais Paul Biya aurait déjà été saisi et aurait demandé à la Dgre de mener les enquêtes. Plusieurs têtes, et non des moindres, soupçonnées de faire partie de la subtile conspiration, auraient déjà été entendues. De graves craquements auraient commencé à se faire entendre. A la clé près de 6,5 milliards de Fcfa qu'auraient commencés à exiger en guise de remboursement les Sud-africains de Waymak lnfotech.
C'est connu depuis quelques semaines.
Le choix du président Paul Biya a été porté sur le groupe allemand
Giesecke et Devrient pour conduire l'opération de la refonte par
biométrie des listes électorales au Cameroun. Coût de l'opération: près
de 7,8 milliards de Fcfa. Durée des travaux? 10 mois. A cet effet, le
contrat entre le groupe allemand et la direction générale d'Elecam a été
paraphé le 18 avril 2012. Mohaman Sani Tanimou représentant à
l'occasion la partie camerounaise et Hans W. Kunz, vice-président du
groupe européen, celle allemande. Pour la petite histoire, ces travaux
vont d'abord consister à procéder à l'acquisition du matériel, puis à
organiser la formation des personnels chargés des opérations
d'inscription des électeurs sur les listes électorales. Parmi ceux-ci,
l'on aura bien évidemment le personnel actuel d'Elections Cameroon et
les membres des différentes commissions mixtes qui pourront être créées à
cet effet.
Seulement, dans les milieux même d'Elecam, l'on n'a pas cessé de se demander comment une société qui ne figurait même pas sur la liste initiale des 5 entreprises ayant soumissionné ce marché de la refonte biométrique des listes électorales d'Elecam, à savoir Code Inc (Canada), Safe Id (Allemagne), Gemalto (France), Waymak lnfotech (Afrique du Sud) et le Collectif des ingénieurs camerounais, a-t-il pu ainsi gagner ce marché? Surtout que tous se souviennent que le lundi 9 avril 2012, le jury avait retenu pour l'ultime étape, 3 entreprises, en l'occurrence Gemalto, Waymak Infotech et le Collectif des ingénieurs camerounais. Plus précisément pour cette étape, ces entreprises retenues devaient montrer des grandes qualités de fiabilité à s'adapter aux spécificités géographiques, sociologiques et énergétiques du Cameroun profond. Tout comme devait être prise en compte comme critère de choix, l'offre financière de chaque opérateur. Au finish, la société Sud-africaine Waymak Infotech va sortir de la mêlée avec une offre financière la moins disante de l'ordre de 6,2 milliards de Fcfa, devançant ainsi de peu le Collectif des Camerounais avec une offre financière de 6,3 milliards de Fcfa et la société française Gemalto (offre financière de 9,5 milliards Fcfa, la plus onéreuse). Pour ceux qui se laissent aller aujourd'hui à quelques confidences, c'est après cette étape que les stratèges d'Elecam entrent en scène. Au lieu de parapher le contrat de ce marché avec les Sud-africains de Waymak Infotech, ils entreprennent plutôt secrètement de curieuses combinaisons, en tentant d'associer certains ingénieurs camerounais (assurément ceux du Collectif des ingénieurs) et certains opérateurs Sud-africains jusque-là inconnus. Un deal secret entre ce groupe nouvellement créé est scellé avec les responsables d'Elecam, à l'insu des Sud-africains de Waymak lnfotech. Des pseudos opérateurs Sud-africains dont on n'a jamais entendu parler entreprennent de procéder même à des séances de démonstration dans les locaux d'Elecam. Au débotté, Mohaman Sani Tanimou, Dg d'Elecam, Menang et 2 autres responsables d'Elecam effectuent un discret voyage à Johannesburg. Ce voyage est passé inaperçu jusqu'à ce que, la veille du départ de cette délégation que conduit le Dg d'Elecam, un coup de fil mouchard dévoile le pot aux roses.
«Maison blanche du lac»
Quand les Sud-africains de Waymak lnfotech, étonnés, apprennent cette présence à Johannesburg des responsables camerounais, ils se trouvent obligés de se pincer pour y croire ... «Comment pouvez-vous être ici depuis plus d'une semaine, sans nous rencontrer?» se demandent les Sud-africains. C'est de fil en aiguille qu'ils apprennent que le marché avait déjà été octroyé à d'autres Sud-africains, plus coopératifs. Ceux-ci procéderaient aux inscriptions proprement dites sur les listes électorales, alors que leurs associés camerounais se contenteraient par la suite de l'impression des cartes d'électeurs sur support Pvc (plastique floqué des informations sur l'électeur). Coût global de toutes ces opérations: 20 milliards de Fcfa. Qu'est-ce qui aura bien pu avoir, entre temps, valeur de prétexte pour ainsi fausser la route au premier groupe d'experts Sud-africains de Waymak Infotech? Une interrogation qui prend un relief particulier en raison des rumeurs de corruption qui, après la découverte de cette supercherie, ont aussitôt commencé à ce répandre. Surtout qu'on a commencé à parler de l'abondance des dessous-de-table versés aux responsables camerounais... On parlait justement de 6,5 milliards de Fcfa. Aussitôt informés, certains relais locaux laissent, à mi-mots, percer l'aigreur en le faisant savoir au président Paul Biya. A travers des rapports accablants qui fourmillent de détails inédits sur tous ces abondants dessous-de-table qui auraient circulé dans la passation de ce marché à certains pseudos experts Sud-Africains, il apprend l'indicible quelques jours avant l'arrivée d'une importante délégation d'experts allemands au Cameroun.
Le 17 avril 2012, quand il reçoit au palais de l'Unité, cette délégation que conduit Ernst Burgbacher, secrétaire d'Etat parlementaire auprès du ministre fédéral allemand de l'Economie et de la Technologie, au cours d'un long entretien qui aura commencé à 12h, il n'hésite pas à poser à son hôte allemand, le problème de la refonte par biométrie des listes électorales. C'est ainsi qu'au terme de ce long entretien, Ernst Burgbacher propose au chef d'Etat camerounais le groupe allemand Giesecke et Devrient. Ceci, après que les 2 hommes se sont longuement attardés sur l'histoire de bonnes relations qui existent entre les 2 pays, les projets de leurs rapports économiques et les nombreux projets dans divers secteurs qui intéressaient la délégation d'industriels allemands venus au même moment en visite de prospection au Cameroun.
Seulement, selon nos sources, l'affaire ne se serait pas arrêtée à ce niveau, puisque la Dgre aurait aussitôt été saisie pour mener des investigations. Les fins limiers de ce service de sécurité spécialisé auraient alors entrepris de convoquer tous les responsables ayant effectué au mois d'avril 2012 le voyage de Johannesburg. Mohaman Sani Tanimou, le Dg d'Elecam, aurait dans un premier temps, tenté quelques réticences à répondre avec promptitude aux convocations de la Dgre, jusqu'à ce qu'il se décide de faire le déplacement de la «maison blanche du lac». Et depuis, à travers les nombreuses contradictions de Mohaman Sani Tanimou, l'on va de surprises en surprises: des vertes et des pas mûres...
Seulement, dans les milieux même d'Elecam, l'on n'a pas cessé de se demander comment une société qui ne figurait même pas sur la liste initiale des 5 entreprises ayant soumissionné ce marché de la refonte biométrique des listes électorales d'Elecam, à savoir Code Inc (Canada), Safe Id (Allemagne), Gemalto (France), Waymak lnfotech (Afrique du Sud) et le Collectif des ingénieurs camerounais, a-t-il pu ainsi gagner ce marché? Surtout que tous se souviennent que le lundi 9 avril 2012, le jury avait retenu pour l'ultime étape, 3 entreprises, en l'occurrence Gemalto, Waymak Infotech et le Collectif des ingénieurs camerounais. Plus précisément pour cette étape, ces entreprises retenues devaient montrer des grandes qualités de fiabilité à s'adapter aux spécificités géographiques, sociologiques et énergétiques du Cameroun profond. Tout comme devait être prise en compte comme critère de choix, l'offre financière de chaque opérateur. Au finish, la société Sud-africaine Waymak Infotech va sortir de la mêlée avec une offre financière la moins disante de l'ordre de 6,2 milliards de Fcfa, devançant ainsi de peu le Collectif des Camerounais avec une offre financière de 6,3 milliards de Fcfa et la société française Gemalto (offre financière de 9,5 milliards Fcfa, la plus onéreuse). Pour ceux qui se laissent aller aujourd'hui à quelques confidences, c'est après cette étape que les stratèges d'Elecam entrent en scène. Au lieu de parapher le contrat de ce marché avec les Sud-africains de Waymak Infotech, ils entreprennent plutôt secrètement de curieuses combinaisons, en tentant d'associer certains ingénieurs camerounais (assurément ceux du Collectif des ingénieurs) et certains opérateurs Sud-africains jusque-là inconnus. Un deal secret entre ce groupe nouvellement créé est scellé avec les responsables d'Elecam, à l'insu des Sud-africains de Waymak lnfotech. Des pseudos opérateurs Sud-africains dont on n'a jamais entendu parler entreprennent de procéder même à des séances de démonstration dans les locaux d'Elecam. Au débotté, Mohaman Sani Tanimou, Dg d'Elecam, Menang et 2 autres responsables d'Elecam effectuent un discret voyage à Johannesburg. Ce voyage est passé inaperçu jusqu'à ce que, la veille du départ de cette délégation que conduit le Dg d'Elecam, un coup de fil mouchard dévoile le pot aux roses.
«Maison blanche du lac»
Quand les Sud-africains de Waymak lnfotech, étonnés, apprennent cette présence à Johannesburg des responsables camerounais, ils se trouvent obligés de se pincer pour y croire ... «Comment pouvez-vous être ici depuis plus d'une semaine, sans nous rencontrer?» se demandent les Sud-africains. C'est de fil en aiguille qu'ils apprennent que le marché avait déjà été octroyé à d'autres Sud-africains, plus coopératifs. Ceux-ci procéderaient aux inscriptions proprement dites sur les listes électorales, alors que leurs associés camerounais se contenteraient par la suite de l'impression des cartes d'électeurs sur support Pvc (plastique floqué des informations sur l'électeur). Coût global de toutes ces opérations: 20 milliards de Fcfa. Qu'est-ce qui aura bien pu avoir, entre temps, valeur de prétexte pour ainsi fausser la route au premier groupe d'experts Sud-africains de Waymak Infotech? Une interrogation qui prend un relief particulier en raison des rumeurs de corruption qui, après la découverte de cette supercherie, ont aussitôt commencé à ce répandre. Surtout qu'on a commencé à parler de l'abondance des dessous-de-table versés aux responsables camerounais... On parlait justement de 6,5 milliards de Fcfa. Aussitôt informés, certains relais locaux laissent, à mi-mots, percer l'aigreur en le faisant savoir au président Paul Biya. A travers des rapports accablants qui fourmillent de détails inédits sur tous ces abondants dessous-de-table qui auraient circulé dans la passation de ce marché à certains pseudos experts Sud-Africains, il apprend l'indicible quelques jours avant l'arrivée d'une importante délégation d'experts allemands au Cameroun.
Le 17 avril 2012, quand il reçoit au palais de l'Unité, cette délégation que conduit Ernst Burgbacher, secrétaire d'Etat parlementaire auprès du ministre fédéral allemand de l'Economie et de la Technologie, au cours d'un long entretien qui aura commencé à 12h, il n'hésite pas à poser à son hôte allemand, le problème de la refonte par biométrie des listes électorales. C'est ainsi qu'au terme de ce long entretien, Ernst Burgbacher propose au chef d'Etat camerounais le groupe allemand Giesecke et Devrient. Ceci, après que les 2 hommes se sont longuement attardés sur l'histoire de bonnes relations qui existent entre les 2 pays, les projets de leurs rapports économiques et les nombreux projets dans divers secteurs qui intéressaient la délégation d'industriels allemands venus au même moment en visite de prospection au Cameroun.
Seulement, selon nos sources, l'affaire ne se serait pas arrêtée à ce niveau, puisque la Dgre aurait aussitôt été saisie pour mener des investigations. Les fins limiers de ce service de sécurité spécialisé auraient alors entrepris de convoquer tous les responsables ayant effectué au mois d'avril 2012 le voyage de Johannesburg. Mohaman Sani Tanimou, le Dg d'Elecam, aurait dans un premier temps, tenté quelques réticences à répondre avec promptitude aux convocations de la Dgre, jusqu'à ce qu'il se décide de faire le déplacement de la «maison blanche du lac». Et depuis, à travers les nombreuses contradictions de Mohaman Sani Tanimou, l'on va de surprises en surprises: des vertes et des pas mûres...