Dans sa 4e lettre au président de la République relative au crash d’un avion de la Camair en 1995, l’ex-ministre de l’Administration territoriale, accuse de hauts cadres de la République d’avoir été corrompus dans le cadre du contrat entre la Camair et une compagnie sud-africaine.
Marafa Hamidou Yaya remet ça ! Dans une quatrième correspondance adressée au président de la République, l’ex-ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) revient sur le crash du Boeing 737 de la Cameroon Airlines(Camair) qui a eu lieu à Douala en 1995. Cet accident a couté la vie à 71 Camerounais.
Dans sa lettre au chef de l’Etat, Marafa Hamidou Yaya demande que les victimes de cet accident soient indemnisées. Il exige par ailleurs que son honneur et celui de son épouse, traînés dans la boue dans cette affaire, soient rétablis.
Selon le récit de l’ex-Minatd, cet accident est consécutif à la signature en 1994 à Paris en France, d’un contrat entre la Camair et la South African Airways. Cette dernière s’engageait à la maintenance des avions appartenant à la Camair. En 1999, alors qu’il est secrétaire général à la présidence de la République (Sgpr), Marafa est accusé par le ministre de la Défense d’alors Amadou Ali (aujourd’hui ministre chargé des relations avec les assemblées) d’avoir été bénéficiaire des actes de corruption de la compagnie sud-africaine envers les autorités camerounaise. La South African Airways était alors accusé de légèreté dans l’exécution de son contrat, qui est à l’origine du crash.
Pourtant, l’ancien Sgpr dit avoir été blanchi par un comité mis sur pied le 14 novembre 2000 par arrêté du chef de l’Etat. Ce comité était chargé du suivi de l’exécution des contrats de maintenance des avions entre Camair et Transnet-Saa. Et après des investigations, le rapport dudit comité indiquait que plusieurs responsables camerounais étaient impliqués dans ces actes de corruption. Le nom ne Marafa n’y figurait pas : « A aucun moment mon nom n’a été associé à cette scabreuse affaire. », écrit l’ex-Minatd dans la lettre.
Par ailleurs, un député sud-africain aurait accusé l’épouse de Marafa Hamidou Yaya d’avoir fait plusieurs voyages en Afrique du Sud pour recueillir les pots-de-vin de la société Transnet : «Mon épouse avait fait plusieurs voyages en Afrique du Sud pour des raisons de santé... Elle continue d’ailleurs à s’y rendre et à s’y faire suivre ; son dernier voyage remonte au mois de mars 2012. », dément Marafa.
Marafa Hamidou Yaya dit avoir proposé au Président Paul Biya que « les ayants droits des victimes soient indemnisées à hauteur de 100 millions de FCFA chacun. » Dans sa correspondance, Marafa a « réitéré son innocence pour les faits qui semblent lui être reproché » et qui ont conduit à son incarcération le 16 avril dernier.