Malgré sa condamnation à 25 ans de prison assortie d’une déchéance de huit ans, il se dit déterminé à continuer le combat.
« Marafa compte sur quoi ? » C’est l’inévitable question que l’on se
pose à la lecture de la cinquième lettre de l’ancien secrétaire général
de la présidence de la République, condamné à 25 ans d’emprisonnement
ferme pour détournement de fonds publics. Malgré son incarcération
assortie d’une déchéance de ses droits civiques et politiques d’une
durée de huit ans, ce qui le disqualifie de fait de la course à la
succession de Paul Biya en 2018, Marafa Hamidou Yaya continue de nourrir
des grandes ambitions pour le Cameroun et demande le soutien de ses
compatriotes. Maintenant. Car, pour lui, point besoin d’attendre sept
ans, la durée du mandat de l’actuel locataire du palais de l’Unité.
« Je vous demande de me soutenir, écrit-il, non seulement parce que grâce à lui, nous pouvons ensemble, dès maintenant, changer notre pays. (…) C’est parce que vous me soutiendrez qu’ensemble nous contraindrons l’actuel chef d’Etat à engager les réformes promises depuis des lustres et dont notre pays a tant besoin. (…) C’est parce que vous me soutiendrez que nous pousserons l’actuel chef de l’Etat à lutter réellement contre la corruption et à traduire en justice les vrais auteurs de détournements de biens publics, dont certains plastronnent aujourd’hui au gouvernement, alors que les preuves de leur forfaiture sont établies. »
Bien plus, Marafa Hamidou Yaya se montre étonnement optimiste et serein lorsqu’il annonce « le changement qui vient ». Un changement, selon lui, porteur « d’espoir » au moment où les Camerounais sont assaillis par le « doute et la morosité ».
Baroud d’honneur ?
La cinquième lettre de Marafa Hamidou Yaya, parue hier dans les principaux quotidiens camerounais, arrive au moment où l’on disait la plume du membre du bureau politique du Rdpc, à jamais tarie par la lourde peine dont il a écopée le 22 septembre dernier. Là-dessus, il est clair : « … je m’engage devant vous solennellement à poursuivre mon combat pour qu’advienne au Cameroun la société de confiance porteuse de la paix, de la sécurité, de la justice et de la prospérité partagée, à laquelle nous aspirons tous. »
Marafa Hamidou Yaya se montre toujours aussi déterminé et encore plus offensif que dans ses quatre premières missives. Son objectif, comme depuis le début, semble être de remporter la bataille de l’opinion. A-t-il réussi ? « Non », répond un de ses camarades du parti au pouvoir. « Tout ce que j’ai lu, c’est le baroud d’honneur d’un homme fini, qui ne représente plus rien. Son venin, il aurait dû le sortir quand il trônait et jouissait de sa position au gouvernement. Sa cinquième lettre, comme les précédentes, est un non événement », déclare notre interlocuteur.
Il n’empêche. Marafa Hamidou Yaya a visiblement quelque chose derrière la tête. Mais quoi ? L’avenir nous le dira.