Manœuvre politicienne: Paul Biya, la nouvelle cible d'Ateba Eyene
Douala, 02 Août 2013
© IVE TSOPGUE | Ouest Littoral
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Après
avoir longtemps soutenu, avec véhémence, le père du Renouveau,
l'auteur, dans son nouveau livre, tient Paul Biya pour responsable de
tous les maux qui minent le Cameroun. Ses échecs récurrents en politique
justifieraient-ils ce retournement subit de veste.
«Le phénomène des crimes rituels a
dangereusement pris du galon dans notre pays. Le Cameroun figure
désormais parmi les pays qui consomment le plus l'alcool et les drogues
dans le monde. Les sectes, les loges rythment de plus en plus la vie du
pays. De décembre 2012 à janvier 2013, plus de 15 Camerounais ont été
assassinés à Yaoundé. On n'a jamais vu ça dans notre pays. Des enquêtes
ont été faites mais on n'en a rien entendu, en termes de conclusions. En
pareille circonstances des enquêtes sont toujours faites, mais elles
n'aboutissent presque jamais; ou du moins, les populations ne sont guère
informées du résultat. Souvenons-nous qu'en 1995, le Révérend père
Engelberg Mveng a été assassiné; son cerveau a été vidé. Depuis lors
personne ne sait ce qui s'est passé. Voilà le destin qui est réservé à
tous les crimes rituels, au Cameroun, au Gabon et ailleurs. Les
lucifériens ont une solidarité inestimable et imparable...». C'est ainsi
que Charles Ateba Eyene justifie le sujet abordé dans son dernier
ouvrage intitulé «Crimes rituels, sectes, pouvoirs drogues au Cameroun»
et sous-titré «Les réponses citoyennes et les armes du combat». L'auteur
dit vouloir sus-citer une prise de conscience collective sur la gravité
du danger qui nous entoure.
Lettre ouverte à Paul Biya
La thématique est plutôt digne d'intérêt et ne devrait laisser personne indifférent, si tant est que l'immense majorité des Camerounais et des Africains en général aspire à un retour à une société ou l'éthique et la morale seront les meilleures repères de développement. Charles Ateba Eyene invite donc le peuple, notamment les jeunes à «s'organiser pour barrer la route au syndicat de criminels qui ont des complices haut placés dans le sérail». Ce qui est tout à fait louable. Mais là où le membre du Comité central du Rdpc désarçonne, c'est qu'il ne passe pas par quatre chemins pour accuser Paul Biya d'être responsable de toutes les abominations qu'il décrit dans son ouvrage. «J’ai écrit une lettre ouverte au Président de la République, Paul Biya, pour lui dire qu'il ne saurait être silencieux et peu actif face aux crimes... j'ai fait savoir au Chef de l’État, Paul Biya, que le régime du Renouveau est comptable de ces crimes. C'est sous le règne du Renouveau que ces crimes ont été commis. Il est donc important pour le Chef de l’État de savoir que lorsqu'il sera jugé par l'histoire, on va soulever cette affaire des crimes rituels», dit-il. Il est indéniable que le Chef de l’État aurait dû prendre toutes ces responsabilités, en exprimant clairement sa détermination à combattre ce phénomène qui a pris de l'ampleur sous son régime. Au Gabon par exemple, le Président Ali Bongo et son épouse ont activement soutenu une marche populaire contre les crimes rituels.
Retournement de veste
Mais pour qui connait Charles Ateba Eyene, les attaques à peine voilés contre le Président national du Rdpc ne seraient pas gratuites. Certains observateurs font savoir que ce militant du Rdpc aurait finalement compris que la débauche d'énergie qu'il a souvent déployée pour soutenir le Président Paul Biya sur les plateaux de radios et télévisions ne sera jamais récompensée. On sait par exemple que Charles Ateba Eyene a toujours attribué les frasques du Renouveau à l'entourage de Paul Biya, qu'il ne rate jamais l'occasion de vilipender, en se donnant la peine de dédouaner celui qui aurait dû être logiquement le premier responsable.
Mais aujourd'hui, l'écrivain prolixe semble avoir changé de fusil d'épaule. Ses tirs sont désormais orientés vers le Chef de l’État. Ce retournement de veste a commencé à se faire sentir au moment de la constitution des candidatures du Rdpc pour les sénatoriales du 14 avril 2013. Ateba Eyene était de ceux qui souhaitaient les primaires à la base, mais le Comité central en a décidé autrement, et la liste proposée par l'auteur de «Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux», dans la Région du Sud, avait purement et simplement été recalée au profit des personnes dont le soutien à Paul Biya n'est pas forcément ostentatoire. Et Paul Biya ne s'est même pas souvenu de lui au moment de la désignation de ses 30 «protégés». Ateba Eyene s'est donc rendu à l'évidence qu’il était loin, mais alors très loin, des cercles de décision du pouvoir. On l'a revu au lendemain de la convocation du corps électoral pour les législatives et les municipales du 30 septembre 2013. Cette fois, son courroux a décuplé lorsque le Président national du Rdpc a opté pour les investitures des candidatures. Il savait que dans ces conditions il n'aurait aucune chance pour briguer un siège à l'Assemblée nationale. C'est pourquoi, il se souvient aujourd'hui que Paul Biya, mieux que ses collaborateurs, est le premier responsable de tous les échecs du Renouveau. Mais, aura-t-il le courage de démissionner du Rdpc?
Lettre ouverte à Paul Biya
La thématique est plutôt digne d'intérêt et ne devrait laisser personne indifférent, si tant est que l'immense majorité des Camerounais et des Africains en général aspire à un retour à une société ou l'éthique et la morale seront les meilleures repères de développement. Charles Ateba Eyene invite donc le peuple, notamment les jeunes à «s'organiser pour barrer la route au syndicat de criminels qui ont des complices haut placés dans le sérail». Ce qui est tout à fait louable. Mais là où le membre du Comité central du Rdpc désarçonne, c'est qu'il ne passe pas par quatre chemins pour accuser Paul Biya d'être responsable de toutes les abominations qu'il décrit dans son ouvrage. «J’ai écrit une lettre ouverte au Président de la République, Paul Biya, pour lui dire qu'il ne saurait être silencieux et peu actif face aux crimes... j'ai fait savoir au Chef de l’État, Paul Biya, que le régime du Renouveau est comptable de ces crimes. C'est sous le règne du Renouveau que ces crimes ont été commis. Il est donc important pour le Chef de l’État de savoir que lorsqu'il sera jugé par l'histoire, on va soulever cette affaire des crimes rituels», dit-il. Il est indéniable que le Chef de l’État aurait dû prendre toutes ces responsabilités, en exprimant clairement sa détermination à combattre ce phénomène qui a pris de l'ampleur sous son régime. Au Gabon par exemple, le Président Ali Bongo et son épouse ont activement soutenu une marche populaire contre les crimes rituels.
Retournement de veste
Mais pour qui connait Charles Ateba Eyene, les attaques à peine voilés contre le Président national du Rdpc ne seraient pas gratuites. Certains observateurs font savoir que ce militant du Rdpc aurait finalement compris que la débauche d'énergie qu'il a souvent déployée pour soutenir le Président Paul Biya sur les plateaux de radios et télévisions ne sera jamais récompensée. On sait par exemple que Charles Ateba Eyene a toujours attribué les frasques du Renouveau à l'entourage de Paul Biya, qu'il ne rate jamais l'occasion de vilipender, en se donnant la peine de dédouaner celui qui aurait dû être logiquement le premier responsable.
Mais aujourd'hui, l'écrivain prolixe semble avoir changé de fusil d'épaule. Ses tirs sont désormais orientés vers le Chef de l’État. Ce retournement de veste a commencé à se faire sentir au moment de la constitution des candidatures du Rdpc pour les sénatoriales du 14 avril 2013. Ateba Eyene était de ceux qui souhaitaient les primaires à la base, mais le Comité central en a décidé autrement, et la liste proposée par l'auteur de «Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux», dans la Région du Sud, avait purement et simplement été recalée au profit des personnes dont le soutien à Paul Biya n'est pas forcément ostentatoire. Et Paul Biya ne s'est même pas souvenu de lui au moment de la désignation de ses 30 «protégés». Ateba Eyene s'est donc rendu à l'évidence qu’il était loin, mais alors très loin, des cercles de décision du pouvoir. On l'a revu au lendemain de la convocation du corps électoral pour les législatives et les municipales du 30 septembre 2013. Cette fois, son courroux a décuplé lorsque le Président national du Rdpc a opté pour les investitures des candidatures. Il savait que dans ces conditions il n'aurait aucune chance pour briguer un siège à l'Assemblée nationale. C'est pourquoi, il se souvient aujourd'hui que Paul Biya, mieux que ses collaborateurs, est le premier responsable de tous les échecs du Renouveau. Mais, aura-t-il le courage de démissionner du Rdpc?