Manifestations du 23 février: Les déclarations controversées de John Fru Ndi

DOUALA - 28 FEV. 2011
© David Nouwou | La Nouvelle Expression

Cameroon-Tribune du 24 février dernier a rapporté des déclarations du leader du Sdf condamnant les actions de la semaine des martyrs. Jean-Michel Nintcheu réagit.

« Mardi, lors d’un meeting à Garoua, John Fru Ndi a donné son point de vue sur les appels à l’insurrection, lancés depuis quelques jours. Le président national du Social Democratic Front a vivement encouragé les populations à tourner le dos au désordre et à vivre dans la paix pour éviter que le Cameroun ne se retrouve dans le chaos comme c’est actuellement le cas ailleurs ». Ces extraits sont du quotidien national camerounais, Cameroon-Tribune dans sa livraison du 24 février 2011, au lendemain du jour annoncé comme le mercredi de tous les dangers au Cameroun. Parce que des associations et des partis politiques avaient annoncé des manifestations qui, à travers tout le Cameroun en général et à Douala en particulier, devaient être organisée. Les unes pour commémorer le troisième anniversaire de la mort des dizaines de camerounais tombés sous les balles des forces de l’ordre en février 2008 alors qui étaient descendus dans les rues pour protester contre la vie chère. Les autres pour simplement demander à Biya de partir du pouvoir après plusieurs décennies à la tête de l’Etat. Plusieurs leaders d’associations et de partis politiques se sont signalés à divers endroits à Douala notamment, créant quelque peu de confusion à travers ces actions désordonnées.

Interrogé par un journaliste de Equinoxe télévision sur la tournée que le chairman effectue actuellement dans la partie septentrionale du Cameroun alors que les événements commémorant la semaine des martyrs que son parti avait pourtant adoptée, ont pour épicentre Douala loin au sud du pays, il a expliqué qu’il n’approuvait pas simplement ce qui s’est brodé sans concertation par d’autres personnalités de l’opposition autour de cette célébration. Mais son parti endossait le seul meeting qui avait été déclaré à cette occasion.

Contacté, Jean-Michel Nintcheu, l’initiateur de cette semaine des martyrs depuis 2009, a confirmé lui aussi que le seul événement que les autres partis politiques réunis au sein de la Convergence démocratique , composée du Social democratiqc front (Sdf), l’Union des populations du Cameroun (Upc), Le Parti démocratique social (Pds) et le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), avaient annoncé et déclaré le 23 février 2011 un seul événement qui était le meeting à la salle des fêtes d’Akwa. « Ce meeting était une articulation des points que nous avons inscrits dans la semaine des martyrs, à savoir une conférence de presse qui a eu lieu, la visite aux familles des martyrs qui a aussi eu lieu et bien d’autres concertations avec les membres de la Convergence. Je dois préciser ici que ce meeting était pacifique. C’est la raison pour laquelle nous l’avons déclaré en bonne et due forme auprès de l’autorité administrative compétente, en l’occurrence le sous-préfet de Douala 1er qui l’a interdit sous prétexte qu’il y a des mots d’ordre insurrectionnel. C’est le cas de relever que les différents responsable de sécurité et des militants du Rdpc ont sans doute voulu faire mousser la chose pour faire croire à Biya qu’il y a danger en la demeure, et qu’il faut leur débloquer les moyens conséquents pour sauver le pays en danger.

Tout le monde sait que ce n’est pas un meeting organisé à un lieu fixe à Douala qui peut faire tomber un régime à Yaoundé. S’il faut organiser une action insurrectionnelle, on ne l’annonce pas. Le pouvoir sait pourquoi il a peur, même du vent le plus léger qui est le zéphyr ». Interrogé sur les actions menées par les autres manifestants, notamment ceux conduits par Mboua Massock ou Kah Wallah de Cameroun Ô Bosso, la réaction de Nintcheu n’est pas radicale. « Les partis de la Convergence n’étaient ni associé aux initiatives ni comptables des manifestations organisées par les autres. Mais si pendant que vous êtes en train de vouloir casser un mur, quelqu’un survient et se met à casser un pan de ce mur dans l’intention aussi de le faire tomber, ça peut vous arranger, même s’il a sa petite idée derrière la tête ».

S’agissant de la réaction de son président national, le député est formel : « mon président national ne peut pas désavouer l’action que nous avons menée le 23 février. Pour la simple raison qu’il avait lui-même fait savoir lors de sa conférence de presse du 9 février à Douala que la semaine des martyrs était d’ailleurs consacrée par une résolution du comité exécutif national de notre parti. C’est encore là une autre manipulation du quotidien national parce que j’en ai été aussi victime une fois.



09/03/2011
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