Manifestation – Grève de la faim: 417 temporaires du «Mindcaf» en cellule au «central» N°1 à Yaoundé

Douala, 16 Mars 2012
© Catherine Aimée Biloa | Aurore Plus

Ils ont été sérieusement molestés, puis amenés de force par les éléments de cette unité de police dans la matinée du 15 mars 2012 pour avoir voulu observer une grève de la faim devant les services de la primature à Yaoundé.

A l’origine de ce mouvement d'humeur, la finalisation de leurs dossiers de contractualisation enclenchée depuis 2009 au Ministère des Domaines, du Cadastre et des affaires Foncières (Mindcaf). C’est ainsi qu'il y a de cela quelques semaines, le collectif des 417 temporaires du «Mindcaf» adressait ainsi une lettre ouverte au Président de la République du Cameroun, son Excellence Paul Biya le 23 février 2012 pour se faire entendre au plus haut niveau. N'ayant reçu aucune réponse favorable, ces derniers ont programmé, de faire une grève de la faim dans la matinée du 15 mars 2012 devant les services de la primature à Yaoundé. Malheureusement, le «collectif des 417 temporaires du Mindcaf» ne pourra pas aller au bout de son action.

Il est 07 heures quand ceux-ci décident de se poster devant les services de la primature à Yaoundé armés de pancartes où étaient inscrites leurs revendications longuement clamées. Il n'aura fallu que quelques minutes pour que ces derniers se trouvent envahis par les forces de l'ordre postées à cet endroit pour les empêcher de continuer leur grève de la faim. Joint au téléphone par le reporter du Bi-Hebdomadaire «Aurore Plus» dans la même matinée, le président du collectif en cellule nous relate les faits : «Lorsque nous sommes arrivés devant la primature, nous avons trouvé une escorte policière armée pour nous empêcher d'observer notre grève de la faim. Ces hommes en tenue se sont emparés d'abord de nos pancartes et nous ont amenés de force dans leur véhicule. Ils nous ont correctement molestés. Maintenant, nous sommes enfermés dans une cellule. Nous attendons puisqu'ils ne nous disent rien jusqu'à ce moment».


Les revendications proprement dites...

Toutefois, dans, un article récemment publié dans notre journal, le «collectif des 417 temporaires» du Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (Mindcaf) depuis toujours ne cesse de dénoncer quatre bonnes années d'abnégation et de dur travail sans rémunération qui sont pour eux une source de frustration énorme. Une situation qui crée depuis juin 2008, année à laquelle Pascal Anong Adibimé était encore Ministre des Domaines et des Affaires foncières, Un mécontentement profond et avéré. Il faut rappeler que, d'après les termes de la correspondance N°0008/MINDAF/A000 du 28/m/2010, sur instruction du Premier Ministre, une somme de 1000 000 000 000 (un milliard) F CEA a été inscrite dans son budget pour l'exercice 2010 lui permettant de supporter cette dépense (notre rémunération).

«Entre juin et novembre 2008, 417 temporaires en service au ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (Mindcaf) avaient été recrutées par différentes notes de services signées par les autorités en charge de ce Ministère. Il faut rappeler que ceci s'est fait en liaison avec le Ministère de la Fonction Publique et de la Reforme Administrative. La liste des 417 temporaires non retenue dans le cadre de l'opération de contractualisation, a sollicité une autorisation de recrutement spécial», explique le collectif des 417 temporaires. Avant de poursuivre : «Quelques temps après ce recrutement spécial, Pascal Anong signait une note demandant le départ de tous les temporaires et l'arrêt de tous les recrutements, ceci en décembre 2008. Mais, curieusement, faisant face au déficit en ressources humaines, une correspondance avait été adressée au Président de la République Paul Biya sollicitant que ces 417 temporaires restent à leurs postes. Une doléance qui avait porté des fruits, dans la mesure où, ils nous avaient été demandé de rester et de continuer à exercer. Cependant, en juin 2009, Pascal Anong Adibimé est remplacé par Beleoken Jean Baptiste. Lorsque ce dernier arrive, il fera face aux 4 mois d'arriérés de salaire que nous avions accumulés».


La goutte d'eau qui fait déborder le vase...

Il est important de rappeler que, Beleoken Jean Baptiste, au cours des différentes négociations, accordera 220 millions de F Cfa pour s'acquitter des arriérés de ce «collectif de 417 temporaires du Mindcaf». C'est ainsi que la goutte d'eau qui fait déborder le vase s'explique justement par le fait que depuis ce payement, ces temporaires ne recevront plus aucun radis. Une telle expérience accumulée au prix d'énormes sacrifices a fait de ces 417 temporaires des professionnels du Mindcaf opérationnels dans divers services. L'occasion pour ces derniers de le signifier au chef de l'Etat dans une lettre ouverte: «Monsieur le Président, d'un point de vue social, beaucoup parmi nous ont dans cette attente différée, laissé passer de multiples opportunités, et ont atteint l'âge limite des concours. Abandonnés à notre triste sort, comment pourrait-on réparer un tel préjudice causé à des jeunes citoyens que nous sommes, et qui ont commis comme erreur grave de ne jamais trahir la confiance qui leur était accordée, et de nourrir un espoir qui leur était autorisé par la hiérarchie?»

Aujourd'hui, au regard de la situation qui prévaut actuellement, ces «417 temporaires du Mindcaf» pensent que des individus mal intentionnés, au regard de leurs démarches, assimileraient ce mouvement d'humeur à des actes de délinquance et de vandalisme ayant pour but de ternir l'image de notre pays. «Nous voulons vous rassurer qu'il n'en est rien de tel. Dans notre propos liminaire, Excellence, nous avons malheureusement décrit cette démarche comme une «opportunité» de nous adresser à vous, étant donné qu'à l'intérieur même de notre Ministère, il se trouve des collaborateurs de notre Ministre qui ne lui rendent pas la tâche facile, et qui sont prêts à tout faire pour que la réalité de la situation des 417 temporaires du MlNDCAF ne vous soit transmise. Or, nous croyons aux institutions dont vous êtes le garant, et savons qu'une telle gestion de vos ressources humaines ne saurait être connue et tolérée de vous».

Tout compte fait, le «collectif des 417 temporaires du Mindcaf» médite son sort dans une des cellules du central N° 1 à Yaoundé. Ils sollicitent ainsi l'appui du chef de l'Etat, d'avoir à cœur leur préoccupation et d'instruire dans un souci d'équité, de justice et de paix sociale, la finalisation de leur dossier de contractualisation enclenchée depuis 2009.


17/03/2012
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