Malversations: Le Contrôle Supérieur de l'Etat enquête à l'Hôpital Régional de Bafoussam

YAOUNDE - 23 Avril 2012
© Emmanuel Kouayep | La Météo

Une mission du Contrôle supérieure de l'Etat enquête sur la gestion d'une somme d'environ 450 millions destinés à divers travaux dont les résultats sont peu visibles sur le terrain.

«Enfin Joséphine Fokam Nandou est partie de l'hôpital régional de Bafoussam(HRB). A la retraite depuis un an, elle disait à qui veut bien l'entendre que «tant que André Mama Fouda est le ministre de la santé publique du Cameroun, je resterai en poste». S'écrie une employée en imitant le ton insolent de la directrice sortante de l'hôpital régional de Bafoussam. Sans sa blouse blanche, cette infirmière aurait facilement été confondue à une humoriste tellement elle exprimait sa joie par différents faits et gestes. Pour expliquer le courroux qu'elle avait contre l'ex directrice, elle se rappelle que sitôt après l'arrivée de cette dernière, les primes du personnel avaient disparus, et que le travail était devenu plus difficile parce qu'on ne dégageait plus le budget pour l'achat du matériel de travail. La directrice poussait même le ridicule au point d'inviter les patients à se rendre à sa clinique personnelle qui était selon elle, plus équipée que l'hôpital régional de Bafoussam. Chacun a une anecdote ou un cas pratique à conter, pour exprimer à sa manière la mauvaise foi de Joséphine Fokam Nandou.

Devenue impopulaire de part ses agissements peu recommandables, vis-à-vis de son personnel, Joséphine Fokam Nandou a été mise à la retraite au journal de 13h sur les ondes de la Crtv le 11 avril 2012. La lecture de cette décision du ministre de la santé publique a été fêtée au sein de l'hôpital régional de Bafoussam par un personnel visiblement soulagé par le départ de leur directrice. Elle a passé 26 mois à la tête de l'institution dans une atmosphère marquée par des accusations de toutes sortes.


Mission d'audit.

On se rappelle que le 8 décembre 2011, l'hôpital régional de Bafoussam avait été secoué par une histoire à dormir debout. La directrice des lieux, Joséphine Fokam Nandou, avait réuni dans son cabinet les vigiles en service la nuit précédente pour leur dire qu'elle a perdu 30 millions de FCFA dans son coffre fort. La semaine suivante et contre toute attente, elle les a invité à libérer les lieux. Pourtant comme le soutenait mordicus l'un des vigiles, «Son cabinet était bel et bien resté fermé toute la nuit. Idem pour le bureau du service comptabilité qu'elle a quitté tardivement avec ses hôtes». Les agents de sécurité tout en clamant leur innocence affirmaient haut et fort «qu'avec toutes les portes verrouillées, il était difficile d'entrer et d'effectuer un cambriolage par un trou de souris qui est le seul espace qui existait dans le plafond du bureau où l'argent avait été dérobé». La mission d'audit qui séjourne à Bafoussam pour enquêter à la Délégation régionale de la santé et à l'hôpital régional de Bafoussam, veut essayer de savoir comment et par quelles portes sont sorties les 30 millions. La directrice a certainement beaucoup de choses à dire à ce sujet. La mission va également enquêter sur la direction qu'ont pris les 90 millions qui devaient servir à payer les primes du personnel. Le 21 janvier 2010, Joséphine Fokam Nandou avait failli être lynchée lors d'une grève du personnel. Ces derniers revendiquaient le payement de leurs primes, déjà signés et décaissés par l'ancien directeur. Deux autres dossiers vont aussi intéresser la mission. Il y a d'abord l'enveloppe budgétaire allouée au fonctionnement de l'hôpital. Joséphine Fokam laisse derrière elle, un hôpital délabré. D'autres sources concordantes citent aussi le cas des 120 millions de FCFA réservés pour le fonctionnement, et subventionnés par le gouvernement. La mission se penchera également sur le dossier de construction des locaux du service d'accueil. Pour ce chantier, le ministre de la santé publique avait débloqué 210 millions de FCFA entre 2010 et 2011.

La panique est donc générale dans l'entourage de Joséphine Fokam. Sans poste après son passage très polémique en matière de gestion à la tête du groupe technique provincial de lutte contre le Sida du temps de sa splendeur, l'ex directrice de l'hôpital régional de Bafoussam a réussi en deux ans, le temps de son séjour à la tête de l'hôpital régional, à construire 2 immeubles de niveaux chacun au lieu dit Cami Toyoya à Bafoussam.


24/04/2012
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