Mali :La force de la Cédéao prête aux combats …
Écrit par Edmond Kamguia K. |
Lundi, 02 Avril 2012 08:43 |
Dés ce lundi, la force de la Cédéao pourrait entrer en scene, non seulement pour s’assurer du retour à l’ordre constitutionnel, mais surtout pour préparer la riposte et aider l’armée malienne à se réapproprier les trois villes déjà conquises par les rebelles Touaregs.En effet, après la chute de
Kidal, la Cédéao, qui avait mis en état d’«alerte» une force armée de 2000 hommes armés et équipés, entend les déployer avec les derniers développements concernant la conquête des villes de Gao et de Tombouctou par les rebelles touaregs : «Nous avons mis en alerte les forces d'attente au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest», avait déclaré Alassane Ouattara à la télévision publique ivoirienne : «Nous avons 2 000 hommes dans ces forces. Nous avons des équipements. Nous avons demandé à la communauté internationale de nous appuyer, d'appuyer le Mali», avait poursuivi le président ivoirien qui veut toutefois «éviter la guerre» et ses conséquences pour le peuple malien : «Notre souhait est d'éviter la guerre. Si la légitimité est rétablie et que ces mouvements armés s'aperçoivent qu'il y a une mobilisation régionale et internationale, ils quitteront Kidal tout de suite», avait-il déclaré. La Cédéao, par la voix de son président en exercice, le président Alassane Ouattara, a donc demandé à la communauté internationale d’«appuyer le Mali».
Alassane Ouattara est convaincu que «Si la légitimité est rétablie et que ces mouvements armés s’aperçoivent qu’il y a une mobilisation régionale et internationale, ils quitteront Kidal tout de suite. Nous devons préserver à tout prix l’intégrité territoriale du Mali (…) Nous devons réussir car, si le Mali est divisé, morcelé, c’est un mauvais exemple», avait souligné samedi le président Alassane Ouattara. Ce rappel à l’ordre avait mis la junte militaire dans une position très affaiblie. D’un côté, les menaces d’embargo financier et économique de la Cédéao ; et de l’autre l’avancée rapide de la rébellion sur le terrain. La junte a finalement accepté le plan de sortie de crise imposé par la Cédéao. Aux dernières nouvelles, les putschistes discutaient des modalités du rétablissement de l’ordre constitutionnel pendant que l’ultimatum de 72 h imposé jeudi soir par les dirigeants de la Cédéao arrivait dimanche soir à son terme. Les putschistes d’accord avec le plan de sortie de crise de la Cédéao Une délégation de trois militaires de la junte militaire malienne conduite par le colonel Moussa S. Coulibaly avait pris l'engagement samedi à Ouagadougou, au Burkina Faso, d'examiner les propositions de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), «dans un délai rapide», pour un retour à l'ordre constitutionnel au Mali. C’était à l’issue d’un long entretien dans la nuit de vendredi à samedi à Ouagadougou avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Cédeao dans la crise malienne. Directeur de cabinet du chef de la junte au pouvoir au Mali depuis le 22 mars 2012, le colonel Moussa Sinko Coulibaly avait, ainsi, fait samedi cette déclaration à la presse : «Sur les grands principes qui nous ont été demandés, nous disons que nous sommes d’accord. Il faut une vie constitutionnelle régulière et normale et maintenant les modalités pour arriver à cela, nous allons discuter». Cette délégation comprenait également le capitaine Adama Diarra et le lieutenant Amadou Konaré. Face à la fermeté observée par la Cédéao et la communauté internationale pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel au Mali et l'avancée des rebelles touaregs, la junte militaire, qui est aussi acculée par les rebelles touaregs au nord du pays, a compris qu'il faut négocier. Les putschistes ayant compris que le Mali ne peut pas se séparer de la Cédéao , les discussions se sont poursuivies durant le week-end alors que les combats opposaient les forces gouvernementales aux rebelles touaregs qui ont finalement conquis dimanche la ville de Tombouctou, après Kidal et Gao déjà conquis par les rebelles touaregs. Vendredi dernier, la ville de Kidal, située au nord-est du Mali est tombée aux mains du groupe armé islamiste Ansar Dine, appuyé par le Mnla, un grand groupe rebelle touareg et des éléments d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). C'était au tour de Gao samedi d'être sous le feu à l'arme lourde des rebelles touareg. Principale ville du nord du Mali encore sous contrôle des forces gouvernementales, à environ 1 000 km au nord-est de Bamako, Gao abrite l'état-major de l'armée pour toute la région septentrionale. Cette mobilisation ne semble pas inquiéter les dirigeants de la rébellion du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla). Dans une déclaration à El Watan, le chef d’état-major militaire du Mnla Mahamed Ag Najiim a affirmé : «Nous attendons de pied ferme la venue de ces hommes. Nous sommes en train de concrétiser l’objectif tracé et rien ne nous fera reculer.» Au sujet du refus de la Cédéao de toute idée de partition du Mali, Mahamed. Ag Najiim s’est interrogé : «Où était la Cédéao lorsque nous suppliions les Etats à intervenir pour sortir notre région du sous-développement, de la misère, des maladies et de l’exclusion ? Où était la Cédéao lorsque Bamako refusait de mettre à exécution les engagements contenus dans les accords de paix qui ont mis fin aux anciennes rébellions ? Où était la Cédéao lorsque les populations du pays étaient sommées à l’exode ? La Cédéao n’a jamais réagi. Si aujourd’hui, elle décide de mettre en alerte une force de 2000 hommes armés et équipés, elle le fait sur une base purement raciste. Les pays qui vont l’aider se trompent en choisissant de se mettre à contre-courant de la destinée d’un peuple », a affirmé le chef d’état major de la rébellion du Mnla. Les rebelles Touaregs déterminés M. Najiim a rappelé que la région de l’Afrique de l’Ouest a connu des crises extrêmement graves dans lesquelles «jamais la Cédéao n’a brandi la menace d’intervention militaire». Au sujet d’une éventuelle négociation sur la question du Nord, notamment après l’appel lancé par le capitaine Amadou Sanogo, M. Ag Najiim a estimé que «le capitaine Sanogo doit sortir du pétrin dans lequel il se trouve avant de parler de négociation sur la question du Nord. Nous ne discuterons ni avec ceux qui dirigent actuellement le Mali ni avec ceux qui vont leur succéder. Notre revendication est claire : nous voulons l’indépendance de notre territoire et advienne que pourra. Nous avons fait plus de la moitié du chemin en abandonnant familles et foyers, en laissant sur la route les plus chers d’entre nous, il n’est pas question de faire marche arrière », a conclu Mahamed Ag Najiim. Selon des observateurs, la délégation malienne était venue pour présenter « des excuses » à la Cédéao suite à l'incident survenu jeudi dernier à l'aéroport de Bamako. Six chefs d'Etat de la Cédéao devaient arriver à Bamako pour tenter de convaincre le chef des putschistes, le capitaine Amadou Sanogo et ses camarades de rétablir l'ordre constitutionnel au Mali ; Ils n’avaient pas pu atterrir à l'aéroport international de Bamako à cause de la présence de manifestants pro- putschistes. Rappelons que jeudi dernier, la Cédéao avait annoncé des sanctions à appliquer contre le Mali au cas où les putschistes refusaient ses propositions. Entre autres mesures envisagées, il a ya le rappel des ambassadeurs des pays membres de la communauté, la fermeture des frontières avec le Mali, le gel des biens des responsables des putschistes et l'interdiction de voyage des militaires.
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Mise à jour le Lundi, 02 Avril 2012 10:01 |