Mali : Des militaires s'emparent de la radio-télévision d'Etat

Mali : Des militaires s'emparent de la radio-télévision d'Etat

Soldats Mali:Camer.beDes militaires ont pris l'Office de radio-télévision du Mali (ORTM), a annoncé l'Agence France-Presse mercredi 21 mars. Des tirs nourris ont éclaté dans le centre de la capitale, Bamako. Plusieurs dizaines de soldats ont tiré des coups de feu en l'air, semant la panique dans la population. Les militaires qui ont envahi l'ORTM sont des jeunes qui agissent à visage découvert. "Nous en avons marre de la situation dans le nord" du pays, en proie à une rébellion touareg et à des groupes armés, a affirmé à l'AFP l'un de ces militaires. Ils se plaignent du manque de moyens pour les combattre. La moitié du pays est en proie à un conflit. Rebelles touaregs, hommes lourdement armés qui avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, mouvement islamiste : l'armée ne parvient plus à contrôler son vaste territoire en partie désertique. Et ce, alors que le gouvernement accuse Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali, de combattre aux côtés des rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA).

Une visite qui tourne mal dans la matinée

Dans la matinée, une visite au camp militaire de Kati (à 15 kilomètres au nord de Bamako) du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général Sadio Gassama, a mal tourné, relate Jeune Afrique. Le ministre devait faire un compte rendu sur la situation au nord-Mali. "Le ministre a parlé des nouveaux matériels militaires qui tardent à être acheminés de l’extérieur du pays, mais les militaires s'attendaient visiblement à plus d'informations et surtout à une meilleure prise en charge des familles des soldats décédés au cours des combats", relate l'hebdomadaire.

"Selon une source sécuritaire à Bamako, le ministre Gassama a également parlé d’envoyer un nouveau contingent au front. Les discussions se sont alors envenimées et les pierres ont commencé à pleuvoir sur le ministre et sa délégation", rapporte Jeune Afrique, qui affirme que le général "est rentré en catastrophe dans sa voiture avant de quitter le camp militaire. Quelques minutes plus tard, les militaires ont cassé un dépôt d’armes et ont commencé à tirer en l'air."

Les soldats ne voudraient pas le départ du président

"Nous voulons des munitions pour aller combattre les rebelles touaregs, trop c'est trop, a déclaré un caporal du camp à l'AFP. Le ministre de la Défense est venu ce matin à Kati, mais il ne nous a pas convaincus." Il a toutefois affirmé que les soldats ne voulaient pas "le départ du président de la République", Amadou Toumani Touré,  lui-même ancien militaire. "C'est notre président, mais il faut qu'il règle les choses."

Début février, des femmes et proches de soldats avaient manifesté dans plusieurs villes maliennes, dont Bamako, pour dénoncer le silence sur la situation de ces militaires et la "mollesse du pouvoir" face aux rebelles touaregs. Certaines de ces manifestations avaient dégénéré. Des propriétés appartenant à des Touaregs avaient été saccagées. Les manifestants s'en étaient également pris aux biens d'autres communautés à la peau claire, comme les Arabes du Mali ou les Mauritaniens.

Photo d'illustration:© AFP/HABIBOU KOUYATE

© Source : FTVi avec AFP et Reuters


22/03/2012
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