Maison de la Communication: Biyiti Bi Essam accusé d’avoir détourné 200 millions FCFA
YAOUNDE - 25 OCT. 2010
© Thierry Djoussi | La Météo
© Thierry Djoussi | La Météo
L'ancien ministre de la Communication aurait rongé l'enveloppe destinée à la rénovation de cette structure. Prudent, son successeur se refuse à réceptionner "l'éléphant blanc".
On s'achemine tout droit vers une nouvelle affaire Jean Pierre Biyiti Bi Essam. Après le sulfureux feuilleton de l'argent du pape (où 130 millions issus des fonds publics avaient séjourné dans son compte privé), le ministre des postes et des télécommunications (muté le 30 juin 2009) pourrait recevoir, en pleine figure, les éclaboussures de sa gestion controversée des 200 millions affectés à la construction et à l'équipement de la maison de la communication.
De source digne de foi, le coût des travaux sur le terrain se trouverait bien en deçà de l'argent prétendument débloqué. Le scepticisme serait profondément ancré au ministère de la Communication, au point où le maître des céans aurait pris la résolution de "refiler la patate chaude" à son remplaçant. Issa Tchiroma Bakary craint en réceptionnant le bâtiment, dont le chantier de prime abord donne l'impression d'être achevé, de se faire passer pour complice de détournement de deniers publics. Au sein du sérail, l'embarras est perceptible car l'ouverture de la "maison des journalistes" constituerait une excellente publicité pour le gouvernement, dont la bonne foi en matière de renforcement de la liberté de la presse a été sérieusement plombée, suite au décès en prison du journaliste Germain Cyrille Ngota Ngota alias Bibi Ngota.
BIYITI BI ESSAM AUX ABONNÉS ABSENTS
Si au ministère de la Communication, le reporter de votre journal est reçu avec chaleur, au département des Postes et des Télécommunications, l'accueil est glacial. "Le ministre n'est pas là. Le ministre est en mission", répète machinalement la secrétaire du ministre Biyiti Bi Essam. Y a-t-il meilleure manière de fermer la porte au nez d'un reporter impertinent ? "L'opinion aurait été curieuse de savoir ce que dira l'ancien Mincom pour sa défense", note avec regret, un observateur averti. Cependant, il serait prématuré de tirer des conclusions hâtives, même si sur le terrain, les faits semblent parler contre l'actuel ministre des postes et télécommunications.
UNE ŒUVRE D'ART, DEVENUE UNE PASSOIRE
Situé à l'arrière de l'ancien palais présidentiel, entre l'imprimerie nationale et le ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, le bâtiment dit de la communication affiche de l’extérieure fière allure. Sous des dehors tout peints de blanc, le bâtiment séduit par son architecture moderne. Là s'arrête le mirage ! Une fois à l'intérieur, des témoins laissent entendre que l'eau suinte le long des murs, ce qui leur donne un aspect disgracieux. Par ces temps de pluie, c'est un petit marécage qui a fait son lit dans l'enceinte de la maison de la communication. Conséquence, la pose du matériel électronique et d'autres commodités est hypothéquée. Des "défauts" de construction sont dénoncés pêle-mêle. Biyiti Bi Essam aurait accordé le marché de gré à gré, au mépris des textes en vigueur. Une source, sous anonymat, révèle que l'entrepreneur aurait reçu, pour le marché, bien moins de 50 millions Fcfa, et ce en monnaie de singe. Lancé en décembre 2008, le complexe communicationnel était censé accueillir entre autres: une salle multimédia, une salle de conférence, une salle internet, un restaurant, des toilettes, une cuisine, une bibliothèque, des bureaux et deux grands halls. Le tout sur une superficie de 450m2. La structure devait initialement être mise à la disposition de ses usagers au plus tard fin avril 2009. A cette date, il n'en est rien ! Pire, les travaux déjà réalisés courent les risques d'être abîmés par les intempéries, car rien n'est fait pour leur entretien. Au ministère de la Communication, le sujet n'est pas à l'ordre du jour.
L'on se rappelle que dans le cadre du financement des travaux de construction d'une nouvelle maison de la communication, Biyiti Bi Essam avait prélevé 100 millions du budget du Mincom et ponctionné 100 autres millions de l'aide publique à là communication privée. Cette ponction lui avait attiré les foudres de la presse privée. Cette fois-ci, l'ancien gestionnaire de l'argent du pape, à en croire un informateur introduit, ne devrait pas s'en tirer à si bon compte. Sa belle étoile ayant cessé de resplendir!
De source digne de foi, le coût des travaux sur le terrain se trouverait bien en deçà de l'argent prétendument débloqué. Le scepticisme serait profondément ancré au ministère de la Communication, au point où le maître des céans aurait pris la résolution de "refiler la patate chaude" à son remplaçant. Issa Tchiroma Bakary craint en réceptionnant le bâtiment, dont le chantier de prime abord donne l'impression d'être achevé, de se faire passer pour complice de détournement de deniers publics. Au sein du sérail, l'embarras est perceptible car l'ouverture de la "maison des journalistes" constituerait une excellente publicité pour le gouvernement, dont la bonne foi en matière de renforcement de la liberté de la presse a été sérieusement plombée, suite au décès en prison du journaliste Germain Cyrille Ngota Ngota alias Bibi Ngota.
BIYITI BI ESSAM AUX ABONNÉS ABSENTS
Si au ministère de la Communication, le reporter de votre journal est reçu avec chaleur, au département des Postes et des Télécommunications, l'accueil est glacial. "Le ministre n'est pas là. Le ministre est en mission", répète machinalement la secrétaire du ministre Biyiti Bi Essam. Y a-t-il meilleure manière de fermer la porte au nez d'un reporter impertinent ? "L'opinion aurait été curieuse de savoir ce que dira l'ancien Mincom pour sa défense", note avec regret, un observateur averti. Cependant, il serait prématuré de tirer des conclusions hâtives, même si sur le terrain, les faits semblent parler contre l'actuel ministre des postes et télécommunications.
UNE ŒUVRE D'ART, DEVENUE UNE PASSOIRE
Situé à l'arrière de l'ancien palais présidentiel, entre l'imprimerie nationale et le ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, le bâtiment dit de la communication affiche de l’extérieure fière allure. Sous des dehors tout peints de blanc, le bâtiment séduit par son architecture moderne. Là s'arrête le mirage ! Une fois à l'intérieur, des témoins laissent entendre que l'eau suinte le long des murs, ce qui leur donne un aspect disgracieux. Par ces temps de pluie, c'est un petit marécage qui a fait son lit dans l'enceinte de la maison de la communication. Conséquence, la pose du matériel électronique et d'autres commodités est hypothéquée. Des "défauts" de construction sont dénoncés pêle-mêle. Biyiti Bi Essam aurait accordé le marché de gré à gré, au mépris des textes en vigueur. Une source, sous anonymat, révèle que l'entrepreneur aurait reçu, pour le marché, bien moins de 50 millions Fcfa, et ce en monnaie de singe. Lancé en décembre 2008, le complexe communicationnel était censé accueillir entre autres: une salle multimédia, une salle de conférence, une salle internet, un restaurant, des toilettes, une cuisine, une bibliothèque, des bureaux et deux grands halls. Le tout sur une superficie de 450m2. La structure devait initialement être mise à la disposition de ses usagers au plus tard fin avril 2009. A cette date, il n'en est rien ! Pire, les travaux déjà réalisés courent les risques d'être abîmés par les intempéries, car rien n'est fait pour leur entretien. Au ministère de la Communication, le sujet n'est pas à l'ordre du jour.
L'on se rappelle que dans le cadre du financement des travaux de construction d'une nouvelle maison de la communication, Biyiti Bi Essam avait prélevé 100 millions du budget du Mincom et ponctionné 100 autres millions de l'aide publique à là communication privée. Cette ponction lui avait attiré les foudres de la presse privée. Cette fois-ci, l'ancien gestionnaire de l'argent du pape, à en croire un informateur introduit, ne devrait pas s'en tirer à si bon compte. Sa belle étoile ayant cessé de resplendir!