Les avions francais detruisent des blindes libyens
Photo: © Reuters
L'armée française première à ouvrir le feu en Libye
L'armée de l'air française a effectué samedi sa première mission en
Libye, détruisant plusieurs blindés des forces fidèles de Mouammar
Kadhafi en application de la résolution des Nations unies visant à
protéger la population civile.
Au terme d'une réunion organisée à la mi-journée à l'Elysée, le
président Nicolas Sarkozy a annoncé le lancement de cette opération
internationale destinée à faire respecter la résolution 1973 adoptée
jeudi soir par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Selon le récit du ministère français de la Défense, une vingtaine
d'appareils français - des Rafale, des Mirage 2000, des avions
ravitailleurs et des Awacs de surveillance - ont survolé le territoire
libyen.
L'opération, entamée dans la matinée sur une zone de 150 kilomètres
sur 100 autour de la ville de Benghazi, bastion des rebelles libyens,
était encore en cours en fin d'après-midi.
"Nous avons mis en place cet après-midi la zone d'exclusion
aérienne, c'est-à-dire qu'autour de Benghazi les avions de l'armée de
l'air français assurent l'interdiction de vol à tout appareil
conformément à ce qui est prévu par l'Onu", a déclaré Laurent Teisseire,
porte-parole du ministère, lors d'un point de presse.
"Deuxièmement, d'autres appareils de notre armée de l'air sont en
vol pour éviter que des véhicules blindés constituent une menace contre
les populations civiles", a-t-il ajouté.
Plusieurs blindés des forces fidèles à Mouammar Kadhafi ont été
détruits lors du premier engagement des avions français, a déclaré un
responsable du ministère de la Défense.
"IL FALLAIT AGIR VITE"
La chaîne d'information panarabe Al Djazira a fait état de quatre chars détruits près de Benghazi.
Le responsable français a déclaré ne pas pouvoir confirmer ce
chiffre mais a indiqué que plusieurs chars et véhicules blindés avaient
été détruits lors de la frappe.
Selon le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des
armées, la France était la mieux placée pour agir dans les meilleurs
délais.
"Il fallait agir vite. C'est la France, du fait de la réactivité de
ses moyens et de son positionnement, qui a pu, en coordination étroite
avec ses alliés, réaliser les missions d'aujourd'hui", a-t-il dit.
Des appareils partis des bases de Saint-Dizier pour les Rafale, de
Nancy et de Dijon pour les Mirage et d'Istres pour les Awacs, ont
participé à l'opération.
Le ministère a par ailleurs confirmé le départ, dimanche soir, du
porte-avions Charles-de-Gaulle au départ du port de Toulon, dans le Var,
situé à moins de deux jours de mer de la Libye.
Le fleuron de la Marine française transporte habituellement une
vingtaine d'avions et est accompagné d'un groupe aéronaval complet
comprenant un sous-marin et plusieurs frégates.
Outre les moyens français, des avions de surveillance Awacs
appartenant à d'autres pays participent à l'opération de samedi, a
précisé le colonel Burkhard.
"Tout cela se fait en coopération et en coordination avec les autres
pays qui sont engagés dans l'alliance mise en oeuvre au nom des Nations
unies. Ces autres pays vont eux-mêmes déployer leurs moyens et leurs
actions de manière coordonnée dans les heures et les jours qui
viennent", a ajouté Laurent Teisseire.
Elizabeth Pineau, édité par Marc Angrand