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«Déclare solennellement ouvert le Tribunal criminel spécial.» Une phrase a suffi. Celle du président du Tribunal criminel spécial (Tcs). Dans une salle d'audience de la Cour d'appel du Centre pleine à craquer, Yap Abdou donnait le coup d'envoi des activités de cette juridiction. Ce, après avoir donné acte des réquisitions du procureur général près le Tcs, Emile Zéphyrin Nsoga, de la lecture des actes de nomination des différents responsables par le greffier en chef, et surtout de la communication spéciale du ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Laurent Esso. Membres du gouvernement, du bureau de l'Assemblée nationale, du corps diplomatique et de nombreux invités se sont joints à la famille judiciaire pour la circonstance. Un évènement qui se voulait solennel dans une salle des audiences courantes. D'ailleurs le ministre d'Etat Laurent Esso s'est fait fort de rappeler aux membres de la juridiction que les prochains jours seront différents: «sans prétention aucune, la petite expérience que j'ai du métier me permet de vous dire ceci: les prochaines audiences du Tribunal criminel spécial ne seront pas festives comme celle d'aujourd'hui.»

Parlant justement des premières audiences du Tribunal criminel spécial, dans ses réquisitions, le procureur général Emile Zéphyrin Nsoga a indiqué qu'elles se tiendront dans les jours qui viennent, à titre provisoire dans la salle qui accueillait la cérémonie d'hier. Aux responsables qui seront appelés à prendre des décisions dans ces juridictions, Laurent Esso n'a pas manqué de leur rappeler le serment prêté en tant que magistrat. «C'est sur ce serment que je voudrais conclure en disant ... sans crainte, ni faveur, ni rancune, rendez justice avec impartialité à toute personne. Vous vous y êtes engagés devant Dieu et devant les hommes. Servez honnêtement, conformément aux lois, règlements et coutumes, le peuple de la République du Cameroun.» Auparavant, le Garde des Sceaux, qui a axé son propos «sur les contours du maniement de l'action publique dans le traitement des affaires relatives aux atteintes à la fortune publique», a rappelé le contexte ayant conduit à la création de cette juridiction. Un contexte marqué par de nombreuses atteintes à la fortune publique, et ce malgré les nombreux rappels et mises en garde du président de la République, et la mise en place sous son autorité d'autres institutions pour faire face à la situation. «La persistance de ces dérives requérait désormais un traitement particulier. D'où la mise en place d'une structure toute dédiée à cette lutte», a relevé Laurent Esso. Il a annoncé que le gouvernement, à travers un décret signé du Premier ministre, chef du gouvernement, a attribué 8 hectares de terrain au centre administratif de Yaoundé pour la construction des structures définitives du Tcs. Histoire d'améliorer les conditions de travail au sein de la juridiction.