Le ministre en charge du Contrôle supérieur de l’Etat a rencontré hier à cet effet des diplomates occidentaux. L’ambassadeur de France au Cameroun, Bruno Gain, ne fait pas dans la langue de bois lorsqu’il s’agit de parler de la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics. Lundi dernier au palais de l’Unité, au cours d’une audience avec le chef de l’Etat, Paul Biya, il a évoqué ce sujet, le même qui était au menu de son échange hier avec le ministre délégué à la présidence de la République, chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, Henri Eyebe Ayissi.
«Il faut en finir avec ces mauvaises pratiques [corruption et détournements de fonds publics] à l’encontre de l’intérêt général. Cela passe par une meilleure coordination du travail des structures impliquées dans cette lutte, Contrôle supérieur de l’Etat, Conac, Chambre des comptes... renforcer le dispositif dans sa phase judiciaire et non judiciaire. Un accord vient du reste d’être signé entre la Commission anti-corruption (Conac) et le Service central de prévention de la corruption (Scpc) de France. La France participe également de manière symbolique au projet «Choc».
Une coopération avec notre Cour des comptes est également possible pour renforcer le dispositif de lutte contre la corruption au Cameroun», a indiqué le diplomate français.Dans la même veine, après l’audience avec le ministre Eyebe Ayissi, Benoît Pierre Laramée, le Haut commissaire du Canada au Cameroun, s’est réjouit du fait que le Cameroun veut s’inspirer du modèle canadien «reconnu dans le monde» en matière de lutte contre la corruption, un modèle qui promeut «l’imputabilité et la transparence».
Le coordonnateur du projet Changer les habitudes, s’opposer à la corruption «Choc», Mamy Raboanarijaona, annonce quant à lui le lancement, dans les prochains jours, de la phase 2 de ce projet et le renforcement de la communication dans la stratégie de lutte contre la corruption au Cameroun. Le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) par la voix de son coordonnateur, Thierry Mertens, promet plus d’actions en vue de renforcer les capacités des acteurs impliqués dans la lutte contre la corruption. Reçu en premier lieu hier, l’ambassadeur de Suisse, Urs Berner, a indiqué, pour sa part, que la Confédération helvétique va explorer avec le Cameroun des «pistes de coopération» s’agissant du combat contre ce fléau.
La série d’audiences avec les diplomates occidentaux, engagée hier par le Consupe, après les rencontres du 25 janvier dernier avec les partenaires institutionnels (Anif, Conac, Chambre des comptes et Programme national de gouvernance) vise, d’après le secrétaire général des services du Consupe, Emmanuel Tonye, à «confirmer l’existence au sommet de l’Etat de note pays d’une volonté politique ferme et constante prescrivant la promotion et l’appropriation, à tous les niveaux de l’Etat, de la culture de la transparence, de la reddition des comptes et de l’imputabilité personnelle en matière de gestion des ressources publiques, sous la haute surveillance du Contrôle supérieur de l’Etat, agissant en synergie avec les autres institutions et structures nationales créées dans ce domaine».
Il s’agit également de «consolider la confiance que notre pays a su mériter, de la part des investisseurs étrangers, institutionnels et privés» et de «promouvoir des échanges approfondis avec les partenaires extérieurs» du Cameroun. L’initiative de ces rencontres s’inscrit dans une démarche de partage de l’information et des idées sur la substance du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce)