Lutte contre la corruption: L'opération "Epervier" esquive l'armée
Yaoundé, 14 aout 2013
© Sylvain Andzongo | Repères
M. Paul Biya, le maitre d'ouvrage de l'opération supposée d'assainissement de mœurs publiques, cite nommément, lors de ses entretiens by Savings Wave">privés, ceux qu'ils considèrent comme les plus grands corrompus de la Grande muette.
Mais, aucun d'entre ceux-là n'est inquiété par la Justice. En revanche, M. Biya est plutôt impitoyable vis-à-vis des personnalités des administrations civiles (Ministère de la Santé, celui de l'Education, le Secrétariat Général à la présidence de la République, les directions générales des entreprises publiques). Surtout lorsqu'il les considère comme ses adversaires politiques.
M. Biya indexe le vice-amiral Guillaume Ngouah Ngally
3 avril 2009. Au cour d'une audience de deux heures avec Mme Janet Garvey, M. Paul Biya parle des généraux de l'armée camerounaise en de termes peu élogieux. Il confesse sa difficulté à remédier à la corruption de la plupart de ces hauts gradés étoi¬lés qui bloque toute évolution au sein de ce corps de la République.
Autre audience: le 4 février 2010. Le chef de l'Etat présente la corruption et l'incompétence du patron de la marine camerounaise (le vice-amiral Guillaume Ngouah Ngally, Ndlr) comme un réel souci pour lui et se propose de le recaser au Sénat. Ce qu'il n'appliquera pas à la lettre. Mais, il se contente de le nom¬mer à un poste moins prestigieux le 11 mars 2011: inspecteur général des armées.
L'octogénaire Ngouah Ngally s'était déjà vu dessaisir de la surveillance de la façade maritime du Cameroun sur le golfe de Guinée et, en l'occurrence, de la péninsule de Bakassi (Opération Delta) au profit du BIR (Bataillon d'Intervention Rapide) commandé par feu le colonel Avi Sivan.
Pour des raisons de contrôle, l'état-major de la marine a fait, du reste, l'objet d'un projet de transfert de la ville portuaire de Douala à la capitale politique à Yaoundé.
Le Chef de l'Etat parle des preuves accablant M. Rémy Zé Meka
Au cours d'une de ses by Savings Wave">rencontres avec l'ancienne ambassadrice, Mme Janet Garvey, à peine la diplomate américaine a-t-elle évoqué l'interdiction d'un ministre en fonction soupçonné de corruption de voyager aux Etats-Unis, que le président de la République s'empresse aussitôt de préciser qu'il s'agit de M. Rémy Ze Meka. «Je ne suis pas surpris. Il est si mauvais. Il est complètement corrompu et a tellement volé lorsqu'il était secrétaire général des services du Premier Ministre. C'est une telle honte que j'ai un si mauvais ministre de la Défense», ajoute M. Paul Biya.
Entre autres récriminations que le chef de l’Etat a contre son ministre de la Défense, les câbles de Wikileaks font état des accusations de trafic d'armes au Cameroun et dans toute l'Afrique centrale par le même Zé Meka, en coaction avec certains généraux de l'armée. Des accusations portées par le directeur de l'Agence nationale d'investigation financière (Anif), M. Hubert Nde Sambone.
En effet, au cours d'une by Savings Wave">rencontre avec le diplomate Poloff, M. Hubert Nde Sambone confie qu'il a «compilé de nombreux dossiers détaillant la corruption de Ze Meka, mais qu'il a eu jour de les transférer au ministère de la Justice parce que Ze Meka est puissant et dangereux et je crains pour ma famille et mes enfants, M. Sambone déclare qu'il a soumis au ministre en charge de la Justice un dossier prouvant qu'en complicité avec une personnalité à la présidence de la République, M. Zé Meka négociait un contrat d'achat d'armes et d'explosifs à hauteur de millions des dollars.
Dans un câble de Wikileaks diffusé le 30 août 2011, M. Biya indique que des conseillers l'avaient encouragé à changer le commandement militaire du pays en même temps qu’il s'attaquait aux «kleptocrates» du gouvernement. Mais il avait refusé pour éviter le risque que les personnalités civiles arrêtées coalisent avec ceux de l'armée. Si M. Biya a limogé M. Ze Meka en juin 2009 après tous ces scandales, il ne l'a pas pour autant pas banni de son entourage. «Bad Boy», de son pseudonyme, est, selon 4es habitués du palais présidentiel, le visiteur du soir du chef de l'Etat. A Mvomeka, c'est avec lui que M. Paul Biya dessine ses stratégies pour contrer les adversaires réels ou supposés du système.
© Sylvain Andzongo | Repères
M. Paul Biya, le maitre d'ouvrage de l'opération supposée d'assainissement de mœurs publiques, cite nommément, lors de ses entretiens by Savings Wave">privés, ceux qu'ils considèrent comme les plus grands corrompus de la Grande muette.
Mais, aucun d'entre ceux-là n'est inquiété par la Justice. En revanche, M. Biya est plutôt impitoyable vis-à-vis des personnalités des administrations civiles (Ministère de la Santé, celui de l'Education, le Secrétariat Général à la présidence de la République, les directions générales des entreprises publiques). Surtout lorsqu'il les considère comme ses adversaires politiques.
M. Biya indexe le vice-amiral Guillaume Ngouah Ngally
3 avril 2009. Au cour d'une audience de deux heures avec Mme Janet Garvey, M. Paul Biya parle des généraux de l'armée camerounaise en de termes peu élogieux. Il confesse sa difficulté à remédier à la corruption de la plupart de ces hauts gradés étoi¬lés qui bloque toute évolution au sein de ce corps de la République.
Autre audience: le 4 février 2010. Le chef de l'Etat présente la corruption et l'incompétence du patron de la marine camerounaise (le vice-amiral Guillaume Ngouah Ngally, Ndlr) comme un réel souci pour lui et se propose de le recaser au Sénat. Ce qu'il n'appliquera pas à la lettre. Mais, il se contente de le nom¬mer à un poste moins prestigieux le 11 mars 2011: inspecteur général des armées.
L'octogénaire Ngouah Ngally s'était déjà vu dessaisir de la surveillance de la façade maritime du Cameroun sur le golfe de Guinée et, en l'occurrence, de la péninsule de Bakassi (Opération Delta) au profit du BIR (Bataillon d'Intervention Rapide) commandé par feu le colonel Avi Sivan.
Pour des raisons de contrôle, l'état-major de la marine a fait, du reste, l'objet d'un projet de transfert de la ville portuaire de Douala à la capitale politique à Yaoundé.
Le Chef de l'Etat parle des preuves accablant M. Rémy Zé Meka
Au cours d'une de ses by Savings Wave">rencontres avec l'ancienne ambassadrice, Mme Janet Garvey, à peine la diplomate américaine a-t-elle évoqué l'interdiction d'un ministre en fonction soupçonné de corruption de voyager aux Etats-Unis, que le président de la République s'empresse aussitôt de préciser qu'il s'agit de M. Rémy Ze Meka. «Je ne suis pas surpris. Il est si mauvais. Il est complètement corrompu et a tellement volé lorsqu'il était secrétaire général des services du Premier Ministre. C'est une telle honte que j'ai un si mauvais ministre de la Défense», ajoute M. Paul Biya.
Entre autres récriminations que le chef de l’Etat a contre son ministre de la Défense, les câbles de Wikileaks font état des accusations de trafic d'armes au Cameroun et dans toute l'Afrique centrale par le même Zé Meka, en coaction avec certains généraux de l'armée. Des accusations portées par le directeur de l'Agence nationale d'investigation financière (Anif), M. Hubert Nde Sambone.
En effet, au cours d'une by Savings Wave">rencontre avec le diplomate Poloff, M. Hubert Nde Sambone confie qu'il a «compilé de nombreux dossiers détaillant la corruption de Ze Meka, mais qu'il a eu jour de les transférer au ministère de la Justice parce que Ze Meka est puissant et dangereux et je crains pour ma famille et mes enfants, M. Sambone déclare qu'il a soumis au ministre en charge de la Justice un dossier prouvant qu'en complicité avec une personnalité à la présidence de la République, M. Zé Meka négociait un contrat d'achat d'armes et d'explosifs à hauteur de millions des dollars.
Dans un câble de Wikileaks diffusé le 30 août 2011, M. Biya indique que des conseillers l'avaient encouragé à changer le commandement militaire du pays en même temps qu’il s'attaquait aux «kleptocrates» du gouvernement. Mais il avait refusé pour éviter le risque que les personnalités civiles arrêtées coalisent avec ceux de l'armée. Si M. Biya a limogé M. Ze Meka en juin 2009 après tous ces scandales, il ne l'a pas pour autant pas banni de son entourage. «Bad Boy», de son pseudonyme, est, selon 4es habitués du palais présidentiel, le visiteur du soir du chef de l'Etat. A Mvomeka, c'est avec lui que M. Paul Biya dessine ses stratégies pour contrer les adversaires réels ou supposés du système.