Lutte contre Boko haram : Comment contrer les kamikazes

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Ils ont fait 27 morts et 101 blessés lundi à N’Djamena, des militaires expliquent comment ils procèdent et comment déjouer leurs attaques.

Les autorités tchadiennes ont ordonné la fermeture du pont Ngueli qui relie la capitale N’Djamena à Kousséri lundi après-midi. Peu avant 11 h, une ou deux personnes selon les sources sont arrivées, juchées sur une moto, au commissariat central de Ndjamena. L’édifice est situé à une cinquantaine de mètres du palais présidentiel et à une centaine d’autres de l’ambassade de France. Les voisins du commissariat ont alors entendu une très forte explosion. Accourus, ils ont découvert des corps épars dans la cour du commissariat central de la capitale tchadienne. Une vingtaine de personnes auraient été victimes de que le ministre de l’Intérieur tchadien joint par des confrères va qualifier « d’action kamikaze». Moins d’une heure plus tard, c’est à l’école de police de N’Djamena qu’une déflagration a été entendue et presque simultanément, au quartier de la capitale tchadienne qu’une troisième explosion s’est fait entendre.

 

La peur de la Fmm

La simultanéité des attentats est selon plusieurs experts la signature des djihadistes en général et de Boko Haram. Ces derniers temps, la secte est harcelée par l’armée nigériane dans ses retranchements de la forêt de Sambisa et des monts Mandaras. Les militaires nigérians sont remotivés par l’administration du président nigérian Muhammadu Buhari nouvellement élu qui a fait de la lutte contre Boko Haram sa priorité. Les attaques de N’Djamena d’après nos sources ne sont pas fortuites. Elles surviennent après le sommet d’Abuja jeudi 11 juin dernier où le président Buhari et ses pairs de la sousrégion ont consolidé les bases de la force mixte multinationale Fmm contre Boko Haram.

 

Les dirigeants ce jour-là ont précisé les contours de cette force de 8.700 hommes. Elle est pourvue par cinq pays. Le général de division nigérian Tukur Buratai va la commander. Le secrétaire exécutif de la Cblt a décrit les besoins financiers de la Fmm. Il faudra 15 milliards de FCfa pour le fonctionnement de l’état-major pour un an et 30 milliards de FCfa pour des activités civilo-militaires sur 18 mois. Le président nigérian a dépassé les prévisions et a promis d’engager 50 milliards de FCfa à lui tout seul. Il veut que la Fmm soit opérationnelle dès le 30 juillet prochain. Il a enjoint ses collègues de la coalition de faire eux aussi appel à leurs partenaires internationaux pour mener à bien cette guerre contre Boko Haram. Muhammadu Buhari a consenti que le quartier général de la Fmm reste à Ndjamena. C’est en partie pourquoi pensent des observateurs, la ville a été prise pour cible des attentats d’hier.

 

 

Des précautions prescrites

D’après un officier camerounais des renseignements, les services de sécurité des Etats coalisés savent que des attentats vont être tentés par Boko Haram. Les terroristes ont pu déjouer la vigilance qui est pourtant très renforcée à l’entrée de la capitale tchadienne et dans la ville. « On ne peut pas tous les empêcher (attentats ndlr) ou, pour les contrarier, il faut faire un travail de sensibilisation auprès des populations », dit notre source. « Boko Haram, ne voyage pas du Nigéria pour les pays étrangers avec des ceintures d’explosifs. Ils acheminent d’abord les intrants souvent séparément. Ils envoient ensuite des spécialistes pour les monter en engins explosif improvisé( Eei). Des opérationnels ou kamikazes comme vous voulez viennent alors pour faire des repérages et passer à l’action. C’est en fait une cellule qui perpètre un attentat kamikaze jamais une personne isolée ».

 

Les kamikazes de Boko Haram, tels que les ont étudiés les militaires camerounais sont repérables à leur accoutrement. Ils portent souvent des vêtements bouffants très amples pour dissimuler leurs ceintures d’explosifs. Il répète le, même rituel, de façon presqu’immuable. Il faut dénoncer toute personne qui vient de s’installer dans un quartier et qui sort très peu ou effectue des trajets réguliers à des endroits précis. « Ils se terrent souvent dans des hôtels, sortent peu, se font tout livrer sur place. » Si Boko Haram perpètre des attentats Kamikazes, sa spécialité n’en demeure pas moins les attentats à la bombe. « Il faut éviter de s’approcher et de manipuler des sacs ou colis suspects qu’on trouve dans des lieux publics », conseille notre source.

 

© Le Jour : Aziz Salatou


18/06/2015
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