Louis Tobie Mbida: Le pouvoir au Cameroun repose sur la répression, la peur, le mensonge et le mépris des camerounais

YAOUNDE - 26 FEV. 2011
© Louis Tobie Mbida | Correspondance

On a connu un « Vent d’Est », il ne s’est pas levé seul, on assiste depuis peu à un « Printemps magrébin ». Peut-on aujourd’hui faire l’économie d’une Afrique noire sans chaînes ou préfère-t-on une Afrique déchaînée qui sombrera dans la «Somalisation» ?

La chute du mur de Berlin a vu naître le « Vent d’Est » vers fin des années 1980 - début des années 1990. La révolution tunisienne a déclenché le « Printemps magrébin » soufflant depuis la fin du mois de décembre 2010. Le traitement de l’information en provenance de pays du Maghreb par les médias d’Etat d’Afrique subsaharienne est parcimonieux, parcellaire, insuffisant et superficiel. La raison en est : une peur de la contagion. Les ingrédients qui ont provoqué des changements en Tunisie et en Egypte sont présents au Cameroun : 23 ans de pouvoir pour le dirigeant tunisien, 32 ans pour le dirigeant Egyptien et 29 ans pour le dirigeant camerounais Paul Biya. Les dernières élections de décembre 2010 contestées par les opposants égyptiens donnaient plus de 85 % au parti au pouvoir en Egypte. De mémoire de camerounais les dernières élections libres se sont déroulées au Cameroun en 1960. Les élections législatives de 1964 connurent la présence d’une seule liste alternative : celle du Parti des démocrates Camerounais conduite par Madame Embolo Marguerite épouse du tout Premier chef de gouvernement, premier chef de l’Etat autonome du Cameroun autonome, premier prisonnier politique du Cameroun indépendant. Le Parti des Démocrates Camerounais selon les résultats réels avait remporté ces élections dans la région du Nyong et Sanaga. La région du Nyong et Sanaga est aujourd’hui divisée en trois parties le Centre, le Sud et l’Est.

Mais le pouvoir organisa en 1964 des razzias dans tous les villages qui avaient voté le PDC. Des hommes et de femmes sans défense, majoritairement des paysans des villages de nos campagnes, des ouvriers et autres chômeurs des quartiers de nos villes furent arrêtés en masse et emprisonnés dans les camps de concentration de Mantoum, de Tcholliré et de Mokolo. Ces camps de concentration furent dénommés par le pouvoir camerounais : centre de Rééducation civique. Les hommes et les femmes ainsi incarcérés ne connurent par de procès, pas de jugement. Ceux qui y moururent à l’exemple du frère cadet de M. André Marie Mbida, Melanga Martin, simple vendeur de « poisson fumé », de Joseph Bidzanga, Ottou Si Ngoa et plusieurs autres ne connurent pas de sépultures dignes de ce nom. Leurs familles ne furent jamais officiellement informées de leur mort. Il ne fut décerné aucun certificat de décès au mépris total de la succession, du deuil et de la douleur des familles. Il n’y avait parmi ces hommes et femmes simples du Cameroun profond, emprisonnés pour leurs convictions politiques, aucun Soljenystine qui aurait pu écrire « l’Archipel du Goulag », obtenir un prix Nobel et attirer l’attention des grandes démocraties et du monde libre.

Le seul critère sur lequel semble se fonder aujourd’hui, en 2011, le monde libre et les grandes démocraties semble être celui de la « stabilité politique ». La stabilité politique pour le monde libre, est en Afrique synonyme de maintien au pouvoir du même homme et de la même équipe de dirigeants quelle que soit le type d’élection et au-delà du traitement réservé aux citoyens. Malgré des abus flagrants, malgré la violation des droits de l’homme et du citoyen, ces dirigeants sont acceptés par les grandes démocraties et le monde libre au nom de la stabilité politique. L’aspect social dans la gestion des pays africains ne compte pas aux yeux des grandes démocraties, l’essentiel étant le maintien au pouvoir de la même équipe dirigeante contre vents et marées. Les grandes démocraties et le monde libre ne semblent pas voir ou refusent d’établir le lien qui existe entre l’exode rural des villages démunis vers les quartiers pauvres des villes africaines et l’immigration clandestine vers les pays du Nord. Pour les grandes démocraties il n’existe aucune relation entre ces mouvements de populations et les dirigeants africains reçus avec tous les honneurs par les grands pays industrialisés. Une rétention de l’information, un tri sélectif des données sur les hommes, les femmes et les opposants originaires de ces pays, une désinformation systématique favorisent les régimes anti-démocratiques. Aucune opposition crédible ne semble émerger dans ces conditions. Dans ce jeu de nivellement vers le bas des hommes politiques africains, chacun assume son rôle, les journalistes des pays d’Afrique noire d’un côté et les journalistes occidentaux de l’autre. Cette méthode permet de maintenir le mythe selon lequel en dehors des hommes au pouvoir depuis des décennies il n’y aurait personne d’autre pour diriger démocratiquement les pays africains, dans le respect du droit et de la morale en tenant compte des grands principes universels. Selon cette vision de l’Afrique par l’occident, la majeure partie des cadres africains sont bons pour être médecins, ingénieurs, consultants dans la finance internationale, informaticiens, créateurs d’entreprises en occident, enseignants dans les universités occidentales mais la politique des nations africaines est une chose bien trop sérieuse pour être confiée à des cadres africains vivant en Afrique ou dispersés à travers le monde. Je m’inscris ici en faux et j’affirme que l’Afrique peut être et doit être gérée par les africains.

En 2009, par une série d’articles, j’ai annoncé mon retour en politique, en 2010, par une autre série d’articles, j’ai dénoncé les carences, les manquements et autres méfaits du parti au pouvoir afin de marquer une rupture claire et nette entre le système de gestion politique qui prévaut depuis 53 ans dans le pays et ma vision du Cameroun. Rentré au Cameroun le 2 septembre 2010, J’ai choisi l’année 2011 comme année de la présentation du projet de société du Parti des Démocrates Camerounais (PDC).

A travers différentes descentes sur le terrain, auprès des revendeuses de vivres frais, des vendeurs à la sauvette, des marchands ambulants, des motos taximen, dans les quartiers pauvres de nos villes et les villages de nos campagnes, j’ai fait depuis la fin de l’année 2010 du porte à porte. Je me suis présenté accompagné de cadres du PDC devant les camerounais pour leur parler du Parti des Démocrates Camerounais, ce que nous sommes, ce que nous faisons, comment nous le faisons et avec qui nous voulons le faire. Le PDC a ainsi réuni dans un fichier des centaines de noms de personnes avec leurs numéros de téléphone. Toutes ces personnes se déclarent comme militants et sympathisants du Parti des Démocrates Camerounais. Nous leurs avons promis de les réunir dans un cadre approprié pour leur présenter notre projet de société et leur parler de la structuration du parti.

A cet effet j’ai loué, en mon nom en me présentant comme président du Parti des démocrates camerounais, une salle à Mvolyé, dans un endroit calme, paisible et discret appartenant à l’Eglise catholique. La salle fut louée le 12 février 2011 pour une réunion qui devait se dérouler le 16 février 2011, à la demande des religieuses qui se sont souvenues après coup que cette salle avait déjà été réservée par d’autres, il nous sera demandé de programmer cette réunion pour le 23 février 2011.

Alors que nous, cadres du PDC, étions arrivés dans la salle le 23 février 2011 vers 10 heures, afin d’apprêter les lieux, grande sera notre surprise de voir débarquer la police camerounaise en grande troupe. Ils feront irruption dans la salle et nous demanderont d’interrompre notre réunion.

Dès cet instant, la police va déclarer : « personne n’entre, personne ne sort ». Nous serons séquestrés à l’intérieur de la salle et les camarades maintenus à l’extérieur du mur d’enceinte de la maison provinciale de Mvolyé.


Les camarades restés à l’extérieur vont nous signaler par téléphone l’arrivée devant le portail, du sous-préfet de Yaoundé 7ème, du préfet du Mfoundi, de l’adjoint au gouverneur de la région du Centre. Des camions remplis d’hommes en uniformes armés jusqu’aux dents vont déposer les troupes. Quatre véhicules anti-émeutes, lanceurs de jets d’eau seront positionnés, des véhicules de polices dotés de sirènes stridentes seront mis à contribution. Les hurlements de sirènes vont semer la panique dans les rangs des revendeuses des marchés dont la présence commençait à se faire très importante devant le portail de la maison provinciale. De nombreux cars de police seront stationnés dans les abords immédiats de la basilique de Mvolyé. Des policiers, au fur et à mesure que la foule grossissait, vont commencer à devenir menaçants, exigeant des arrivants de rentrer chez eux.

Bref au bout de quatre heures de séquestration, je vais sortir de la salle accompagné de six de mes collaborateurs. Nous allons faire à pied quelques mètres avec les militants ayant attendus des heures durant au soleil malgré les menaces de la police, quand je serai interpellé et enjoint de monter dans le fourgon de police qui me conduira avec huit de mes camarades dans les locaux du commissariat de police du 7ème arrondissement de Yaoundé. Nous ne serons ni brutalisés, ni humiliés sauf Georges Bineli, chargé de la communication du PDC qui tenait une caméra et filmait la scène . Il a reçu un violent coup sur la tête, a été plaqué au sol au moment de notre arrestation hors du commissariat. Nous serons alors séparés pour les auditions. Chacun de mes collaborateurs aura droit à deux inspecteurs de police comme enquêteurs. Je serai interrogé par un commissaire divisionnaire, deux commissaires principaux en leur qualité de commissaires centraux, un commissaire spécial des renseignements généraux, un officier supérieur commandant de la légion de la gendarmerie nationale du Centre, un officier lieutenant de la gendarmerie nationale et un officier de police. Nous allons être gardés à vue de 15h45 dans l’après midi du 23 février 2011 à 21 heures du même jour.

La réunion interne du PDC qui avait pour seuls buts la présentation de notre projet de société et la structuration du PDC, serait passée inaperçue n’eût été l’intervention des forces de sécurité du pouvoir en place. Nous n’avons pas troublé l’ordre public, nous ne sommes pas des conspirateurs, nous ne complotons pas contre la république. Le Parti des Démocrates Camerounais est un parti politique légalisé qui n’est par conséquent ni clandestin, ni anonyme.


Il est étonnant que le même jour à Yaoundé des militants du parti au pouvoir aient eu à défiler sur la place du 20 Mai 1972, nous doutons fort qu’ils aient eu la moindre autorisation officielle pour effectuer cette marche. Au moment où mes camarades et moi sommes libérés du commissariat du 7ème arrondissement de Yaoundé, à la mairie du 7ème arrondissement accolée au commissariat se déroulait une réunion en plein air tenue par les militants du parti au pouvoir, à ma demande de savoir de quoi il s’agissait, j’apprendrais que ces hommes se réunissent pour mettre en place des mesures pour empêcher des marches contre le pouvoir à Yaoundé qui craint la contagion venant du Maghreb. Les hommes du parti au pouvoir se réunissent ainsi sans arrêt depuis quelques semaines créant ainsi une tension sans nom dans la ville et provoquant des divisions et affrontements inutiles entres camerounais.


Notre souci est de voir les élections présidentielles se dérouler dans la transparence et en toute liberté. Nous avons fait parvenir au chef du gouvernement camerounais M. Yang Philémon et au président de l’organe chargé d’organiser les prochaines élection (Elecam), avec copie au chef de l’Etat M. Paul Biya, nos revendications quant à la restructuration de l’organe chargé d’organiser les prochaines élections au Cameroun.


S’il est vrai que nous avons été reçus par le président d’Elecam, M. Fonkam Azu, nous ne sommes cependant pas satisfaits de ses réponses.


Nous avons fait des propositions portant principalement sur la gratuité de la Carte Nationale d’Identité, l’identification des bureaux de vote avant la fin du mois d’avril 2011, les inscriptions sur les listes électorales, la présence des partis politiques et de la société civile au sein des instances dirigeantes de l’organe chargé des élections au Cameroun. Nous avons insisté pour dire que les quatre étapes les plus sensibles dans le processus électoral sont : le déroulement des inscriptions sur les listes électorales, le déroulement et la surveillance du scrutin le jour du vote, le dépouillement du scrutin et la proclamation des résultats définitifs. Nous souhaitons que ces points soient revus afin qu’il n’y ait pas ou peu de contestations après le scrutin.



La réponse de M. Fonkam Azu, sera :


* - Vous, hommes politique camerounais êtes ignorants du droit, moi Fonkam Azu non seulement j’ai été formé comme juriste à Londres mais en plus je suis Professeur de droit à l’université.

* - Il a ajouté que nous devons intégrer dans nos analyses et autres revendications que nous sortons d’un régime de parti unique et que comme telles, les choses ne sont pas aussi simples qu’elles y paraissent.


Il est à noter ici que le parti unique a officiellement pris fin le 19 décembre 1990, il y a 21 ans, avec le vote des 20 lois sur les libertés au Cameroun. Pourtant M. Fonkam Azu nous demande, à nous du Parti des Démocrates Camerounais, de tenir compte de la mentalité de parti unique qui prédomine aujourd’hui encore, dans les mœurs politiques et gouvernementales camerounaises.


Monsieur Fonkam Azu va poursuivre en nous déclarant que

* - la loi ne dit pas que la Carte Nationale d’Identité est gratuite alors nous devons oublier cette revendication elle est nulle et non avenue. « Lorsqu’on sait que les jeunes filles camerounaises dépensent 5000 (cinq mille) FCFA pour se coiffer régulièrement, alors il n’ y a pas de raison qu’elles ne payent pas 2800 FCFA pour une carte nationale d’identité » déclaration claire de M. Fonkam Azu.

* - Il nous affirmera que la liste des bureaux de vote nous sera communiquée très rapidement mais en refusant de préciser une date, la seule certitude c’est que cela se fera entre le 2 février 2011, date de notre rencontre, et le mois d’octobre 2011, date possible des élections présidentielles au Cameroun.

* - Les bureaux de vote ne seront pas installés dans les domiciles privées d’hommes et de femmes en mesure de pratiquer un quelconque trafic d’influence sur les électeurs, je vous le promets, dira M. Fonkam Azu . Seuls les édifices publics abriteront des bureaux de vote.

* - Moi, Fokam Azu, je n’ai jamais dit que l’objectif à atteindre par Elecam était d’inscrire 9 (neuf) millions de citoyens camerounais sur les listes électorales, cette déclaration « stupide » a été faite par le directeur d’Elecam qui en porte seul la responsabilité.

* - A la demande d’introduire 116 membres à savoir 58 représentants des partis politiques et 58 représentants la société civile au sein de l’instance dirigeante d’Elecam, M. Fonkam Azu nous fera savoir que l’organe qu’il dirige a été crée par une loi et il nous rappelle, comme professeur de droit, que seul le parlement a l’initiative des lois.


Au parti des Démocrates Camerounais nous croyons savoir que si les députés peuvent faire des propositions de lois, le gouvernement peut rédiger des projets de lois, tandis que les simples citoyens que nous sommes, avons le droit de faire des pétitions devant le parlement. Cela est garanti par la constitution. Nous savons aussi qu’une séance parlementaire s’ouvrira en juin 2011, en d’autres termes, s’il ne s’agit que de changer l’organisation d’Elecam en modifiant la loi, voire même de rédiger de but en blanc une nouvelle loi électorale, nous en avons encore le temps d’ici octobre 2011. C’est une simple question de volonté politique. L’argument selon lequel la majorité parlementaire appartient au seul RDPC et que par conséquent l’opposition étant minoritaire, cette modification ne passera pas, n’est pas valable car en 1990 le parlement camerounais qui eut à voter les 20 lois sur les libertés était à 100% du parti au pouvoir.


Mais le Professeur de droit, M.Fonkam Azu, a coupé court à toutes nos protestations en nous renvoyant à nos études et en concluant que la loi n° 2006/011 du 29 décembre 2006 portant création, organisation et fonctionnement d’Elections Cameroon « ELECAM » et son décret d’application n° 2008/372 du 11 novembre 2008 définissant les modalités d’application de certaines dispositions de cette loi est non seulement inviolable mais immuable.


Le Professeur Fonkam Azu, très « British » qui est certainement plus à l’aise à la « City » de Londres que dans la poussière de Yaoundé, homme poli, tiré à quatre épingle, pas un cheveux plus haut que l’autre et très correct dans son comportement malgré son cynisme et son insensibilité aux préoccupations des camerounais, va conclure en me disant : Monsieur le Président Mbida, je vous attendais seul mais vous êtes venu en forte délégation, nous allons organiser une autre rencontre en présence des douze membres d’Elecam pour honorer cette rencontre.

Après mes remerciements d’avoir été reçu après mon courrier, M. Fonkam Azu, me rappellera que c’est une obligation pour un responsable dans la république de répondre à un courrier de citoyen. Je lui ai fait remarquer que le premier ministre Yang Philémon n’a toujours pas répondu à mon courrier et à ma demande de le rencontrer.

En ma qualité de président du Parti des Démocrates Camerounais, je suis convaincu que la situation politique du Cameroun n’est pas définitivement bloquée, il s’agit ici d’une question de volonté politique : celle du chef de l’Etat lui-même, d’abord lui, surtout lui et celles de ceux qui de part le monde déclarent après coup qu’ils ne savaient pas ce qui se passait dans les pays concernés, préoccupés qu’ils étaient par les seuls indicateurs économiques et tenus informés par des diplomates locaux faisant l’Autruche. Les pays où règne l’absence de démocratie parce la proportion de coercition est plus importante que la persuasion et l’adhésion , parce que l’absence de justice sociale et la confiscation des libertés publiques sont installées, ne sont pas obligés de payer en vies humaines durant des marches pacifiques pour enfin se faire entendre par le monde libre et les grandes démocraties.

Il existe dans les pays africains des femmes et des hommes bien formés, capables de respecter les grands principes universels de démocratie, de liberté, de république, d’économie de marché, de justice sociale et de redistribution envers les plus démunis. Ils existe des hommes et de femmes, des jeunes et des moins jeunes, des diplômés et des analphabètes capables d’appliquer au quotidien, à tous les échelons, les principes de solidarité, de générosité, de fraternité, d’amitié, de respect de l’autre et de la famille, de dignité et de morale qui ont fondé et font progresser les grandes nations.

On a connu un « Vent d’Est », il ne s’est pas levé seul, on assiste depuis peu à un « Printemps magrébin ». Peut-on aujourd’hui faire l’économie d’une Afrique noire sans chaînes ou préfère-t-on une Afrique déchaînée qui sombrera dans la « Somalisation » ? Telle est la question.


09/03/2011
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