Il est courant, ces derniers temps, d’entendre quelques voix qui feignent l’agacement suggérer qu’il serait grand temps que l’opposition fasse enfin des propositions concrètes, au lieu de s’époumoner à psalmodier des slogans supposés d’autant plus creux qu’ils ne portent aucun projet de société sérieux et n’offriraient ainsi pas d’alternative crédible au RDPC de Paul Biya. Ce bavardage risible vaudrait à peine un haussement interloqué d’épaules s’il n’était paradoxalement repris par des gens sérieux. Ils assurent, le plus benoitement du monde, que le slogan « Biya must Go », vieux de deux décennies, ne saurait tenir lieu de projet politique. Soit, mais qui a jamais prétendu que ce cri de ralliement exprimant le rejet d’un système politique corrompu constituait, à lui seul, un programme d’action politique ? Il importe de scruter ce que cache la condescendance de ceux qui, sur un ton grand seigneur, enjoignent l’opposition à faire enfin preuve de maturité en rendant public, pour la gouverne de tous et de chacun, des propositions pour contribuer à développer le Cameroun.
Mais cette injonction est d’autant plus surprenante qu’elle laisse penser que les partis de l’opposition du Cameroun remuent de l’air en permanence et claudiquent quand il s’agit de donner un contenu programmatique aux appels pour le changement. Faut-il croire que ceux qui enfourchent les grands chevaux de la critique ne sont que des paresseux qui ne lisent pas, ne font pas l’effort de s’informer de ce qui se dit, se fait, et se propose dans l’opposition ? S’agirait-il d’une simple ruse de diversion ourdie par le RDPC pour se donner bonne contenance en jetant l’opprobre sur l’opposition ? Il est divertissant de constater que ceux qui fustigent l’opposition sous l’étrange prétexte qu’elle ne propose rien ne s’étonnent pas qu’un livre-programme poussiéreux vieux d’un quart de siècle serve encore de projet politique au RDPC, alors même que ses idées sont restées lettre morte, n’ayant jamais eu ne serait-ce qu’une esquisse d’application.
En lieu et place d’une série d’actions, la chose qui s’est nommée « renouveau » demeure l’incarnation d’un immobilisme effroyable dans un Cameroun où tout reste à faire, à construire ; un Cameroun où moins 7% de routes sont bitumées, où l’accès à l’eau potable et à l’électricité demeurent un luxe, même en milieu urbain ; un Cameroun où l’espérance de vie est inférieure à 49 ans ; un Cameroun où le taux de chômage dépasse le seuil extraordinaire de 60% de la population active. Le RDPC a paradoxalement un passe-droit puisque les censeurs préfèrent consacrer le feu roulant de leurs critiques à une opposition soupçonnée d’indigence intellectuelle et de manquer cruellement d’imagination.
I-L ’Opposition propose alors que Paul Biya est en visite privée permanente en Suisse
Si l’opposition a bien ses défauts-et ils sont légion- ce n’est pas du
côté des propositions ni des projets qu’il faudrait se tourner pour en
prendre la mesure. N’en déplaisent aux paresseux qui ne se donnent pas
la peine de lire et préfèrent ânonner des certitudes de gargote, la
capacité d’articuler des propositions et les soumettre au débat public
n’a jamais fait défaut à l’opposition, au contraire du RDPC dont
l’impotence explique, pour l’essentiel, la désespérance du plus grand
nombre au Cameroun. En 1992, l’Union pour le Changement a battu campagne
sur un thème rédempteur exigeant la tenue d’une conférence nationale
souveraine sur le modèle de celle qui a défini le contrat social au
Bénin, devenu depuis un phare de l’expérience démocratique en Afrique.
Depuis 1997, Le SDF a rendu public le New Economic and Social Program ou « NESPROG », un programme de réformes économiques, sociales et culturelles ambitieux qui devrait servir de base d’action gouvernementale, dans l’hypothèse d’un succès électoral du parti de John Fru Ndi. Faut-il rappeler que le « NESPROG », comme avant lui, les multiples projets proposés par l’UPC, était bien plus détaillé que le manifeste évasif, Pour le libéralisme communautaire, que le RDPC persiste, contre le bon sens, à exhiber comme un projet de société sensé transformer le Cameroun en terre où des réalisations ambitieuses garantissent au plus grand l’accès à des infrastructures de bases requises pour développer le capital humain et réaliser, enfin, le progrès social qu’espère tout le monde au Cameroun ? En lieu et place d’un programme politique sérieux, Biya s’en est tenu à des slogans qui finissent aux oubliettes de l’histoire camerounaise, après avoir discrédités.
Certains d’entre nous gardent néanmoins une mémoire assez active pour se souvenir de quelques slogans chers à Biya et des promesses creuses auxquelles ils renvoyaient : « rigueur et moralisation » ; « santé pour tous en l’an 2000 » ; « grandes ambitions ». Que sont devenus ces slogans supposés tenir lieu de programme politique ? On n’oublie pas non plus la promesse d’instituer une assurance-maladie accessible à tous. Comme d’autres, ce projet nébuleux n’a jamais fait l’objet d’une étude de faisabilité, comme la plupart des promesses de Paul Biya. Il faut croire que Jonathan Swift a vu juste : « Comme la croûte des pâtés, les promesses sont faites pour être rompues ». Ainsi vont les promesses de Paul Biya.
Par ailleurs, le manifeste qui tient lieu de boussole à Kah Walla a été rendu public depuis plusieurs mois tandis que le programme en 230 points du candidat Gatsi est disponible en ligne ; Le programme de Nfor Susungi est aussi accessible à quiconque souhaiterait s’instruire de son contenu. Il s’agit d’un programme détaillé offert à la sagacité critique de quiconque voudrait en éprouver le sérieux. Le candidat Susungi propose une panoplie de réformes allant de l’agriculture aux énergies renouvelables ; elles s’appesantissent aussi bien sur l’industrie pétrolifère nationale que sur les infrastructures fondamentales dont le pays aurait bien besoin pour booster son développement. Des propositions existent, et il est urgent d’en débattre, sous peine de perdre toute crédibilité. Nfor Susungi rappelle des indicateurs statistiques édifiants de la stagnation du Cameroun : en 1960, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Nigéria, et le Ghana produisaient respectivement 73000, 93000, 433000, et 195000 tonnes de cacao.
Mais 50 ans plus tard, la production ivoirienne atteint 1300000 tonnes, celle du Nigéria est de 185000, alors que celle du Ghana atteint 590000 tandis que la Cameroun, pourtant pays agricole plafonne à 200000 tonnes par an. La Côte d’Ivoire qui a moins de terres arables que le Cameroun produit 365000 tonnes de café par an alors que la production camerounaise stagne à 70000 tonnes.
Dans le même ordre d’idées, la Côte d’Ivoire produit 1162000 tonnes de riz tandis que le Cameroun n’en produit que 62000 et doit importer 500000 tonnes de riz par an. En outre, la Côte d’ivoire produit respectivement 400000 tonnes d’huiles de palme, 200000 tonnes de caoutchouc, alors que le Cameroun reste à la traine avec ses 200000 tonnes d’huile de palme et sa pitance de 56000 tonnes de caoutchouc. Alors que d’autres pays font des efforts de transparence budgétaire, le Cameroun n’a toujours pas mis en place de mécanisme pour budgétiser les revenus du pétrole qui demeurent sous le contrôle exclusif de Paul Biya, gérant discrétionnaire de la richesse nationale. . Alors que moins de 7% des routes du Cameroun sont bitumées, le Nigéria aligne un taux de bitumage de 31%, la Tunisie s’enorgueillit de 65% de routes bitumées, le Ghana 18% et le Maroc 56%.
Le programme ambitieux d’infrastructures publiques
de Nfor Susungi vise justement à doter le Cameroun d’importantes
infrastructures tout comme le volet consacré à la sécurité alimentaire
vise à rétablir une autosuffisance alimentaire acquise sous Ahmadou
Ahidjo et que Paul Biya s’est montré incapable de garantir aux
Camerounais. Faut-il rappeler que sous Paul Biya, de nombreux
départements du Cameroun sont inaccessibles pas voie carrossable tandis
que l’économie nationale s’est contractée de 38% de 1988 à 1994 ? Ce
n’est donc pas la pensée proactive qui ferait défaut à l’opposition
camerounaise dont les projets existent et ne demandent qu’à être
examinés.
II-Biya Must Go: La légitimité d’un cri de ralliement politique
Une certaine Justine Clarisse Mandeng a récemment exprimé une opinion étrange qui donne à penser que des citoyens actifs contre la dictature au Cameroun tirent leur poudre aux moineaux, profitent de la bonne chère en occident et dénigrent joyeusement leur pays sans se donner la peine d’élaborer des « programmes politiques crédibles ». La brave citoyenne assure même que « Milla Assouté, Brice Nitcheu, Moïse Essoh et les autres «combattent» le Président sortant- bien que non encore candidat - avec une orthodoxie (sic) contraire aux règles de l’art démocratique : la rue et la violence comme modes idoines d’alternance, simplement parce que ces copistes manifestement mal inspirés et médiocrement avisés ont vu faire ailleurs ».
A l’en croire, « les séditieux Alain Fogue, Jean-Michel Nitcheu, Kah Walla et consort le savent mieux que quiconque, le corps à corps des suffrages universels avec Paul Biya leur est suicidaire (sic), bien qu’ils soient majoritaires à vomir (sic) leur bile sur Internet et dans la kyrielle de plaintes déposées au sein des chancelleries étrangères pour dénoncer « la victoire programmée de Biya en 2011 ». Justine Clarisse Mandeng assure même que ceux qui sollicitent le concours de la communauté internationale pour contraindre Paul Biya à accepter des élections libres et transparentes conspireraient à perdre le Cameroun « par la rixe, la délation, la guerre, l’insurrection ».
Manifestement, cette littérature de commande échoue à faire perdre de vue que Paul Biya est justement l’artisan par excellence des abominations qu’elle impute à des citoyens dont le seul crime est de dénoncer, au prix de privations personnelles extrêmes, les crimes du RDPC. Il y a peu Brice Nitcheu a échappé de justesse à une tentative d’assassinat qui est sans doute liée à ses activités politiques au Royaume Uni. Prétendre que la classe politique camerounaise manque de créativité relève de l’affabulation la plus grossière quand on sait que le règne de la terreur de Paul Biya soutenu par le BIR et la GP verrouille l’espace public et empêche l’émergence d’une pensée capable d’impulser le développement du pays. Du reste, la plupart des groupes actifs hors du Cameroun, qu’il s’agisse du CODE ou d’autres organisations du même type ne sont pas des partis politiques, mais des associations représentant, de facto, une extension de la société civile Camerounaise. Leur fonction principale n’est pas de proposer des projets de société, ce que font déjà des partis de l’opposition tandis que Paul Biya procède à des nominations au sein de l’armée pour se protéger du courroux du peuple.
Par définition, la plupart des associations qui sensibilisent l’opinion nationale et internationale sur les méfaits du régime Biya sont des groupes qui se dédient à la lutte contre un système qui a fait du massacre des populations un sport militaire et policier par excellence, comme en février 2008. A en croire Justine Mandeng, « la communauté internationale n’est pas un argument de campagne ». Personne ne l’a jamais prétendu, sauf les sous fifres qui s’ingénient à perpétuer la présence de Paul Biya au pouvoir et redoutent la moindre invitation à respecter enfin les règles minimales d’équité politique.
Les radotages de dame Mandeng ne masqueront
cependant pas l’essentiel, à savoir que c’est bien le pouvoir de Paul
Biya et son armée qui pillent, tuent, violent et dépouillent quiconque
ose remettre en question leurs privilèges. Le slogan mobilisateur « Biya
must go » demeure un cri de ralliement qui gardera toute sa légitimité
politique tant que Biya refusera les règles du jeu démocratique. Si «
Biya must go » n’est certainement pas un programme politique en soi, il
n’en reste pas la cristallisation d’un ras-le-bol traduisant le rejet
populaire d’un système de sangsues qui ne prospèrent qu’en vampirisant
le Cameroun, le vidant de toute son énergie vitale.
III- le vrai débat
La question nationale camerounaise demeure,
aujourd’hui comme hier, celle de la construction d’une société équitable
où les lois ne sont pas manipulées constamment par un autocrate qui
refuse d’accepter la compétition et de répondre de ses actes. Les
gesticulations de petites frappes style dame Mandeng n’y changeront rien
: tout le monde sait qui impose le règne de la terreur au Cameroun. Et
ce ne sont certainement pas les groupes actifs hors du pays qui
s’emploient, au prix d’importants sacrifices individuels, à dénoncer la
dictature kleptocratique et ethnoclientéliste de Paul Biya, le grand
vacancier à qui il arrive parfois d’effectuer quelques courts séjours
privés au Cameroun. L’exigence d’équité requiert l’organisation
d’élections justes. L’identité des vainqueurs importera alors peu,
parce qu’ils seront issus de procédures acceptées par tout le monde,
sans les habituelles manigances frauduleuses avantageant le RDPC au
détriment de toutes les autres formations politiques. Elle requiert
aussi que l’administration nationale ne soit plus au service du RDPC et
des coteries acquises à Paul Biya.
Au lieu de se focaliser sur l’irresponsabilité criminelle, le
dénigrement et l’imposture qui constituent à présent, plus que jamais,
la marque déposée des intellocrates ou « esclaves » - Fame Ndongo dixit –
de Paul Biya, dame Mandeng prend pour cible une opposition assiégée par
le régime Biya qui s’emploie à l’affaiblir et l’humilier. Dans cette
cavalcade destructrice, les opposants ont le choix entre les séances de
maltraitance, comme celles qui sont infligées à Mboua Massock depuis 20
ans, les canons à eau lancés contre Kah Walla ou la reddition pure et
simple. Dame Mandeng serait bien inspirée de faire une lecture
comparative des propositions de l’opposition et des réalisations menues
du RDPC. Elle comprendrait résolument, au sortir de l’examen objectif
de ces textes, que l’avenir le plus raisonnable pour le peuple
camerounais, est dans les propositions des forces éthiques, culturelles,
politiques et économiques qui résistent de toutes leurs forces à cette
singulière ignominie que Thierry Amougou appelle si bien Le Biyaïsme,
dans un livre pertinent qui décrit Le Cameroun au piège de la médiocrité
politique, de la libido accumulative et de la (dé)civilisation des
mœurs ( Paris, Editions L’Harmattan, 2011).
Contrairement aux allégations serviles de dame Mandeng et des sbires du RDPC, l’enjeu central de l’heure n’a rien à voir avec la supposée indigence de l’opposition. Si elle a ses tares, ce ne sont pas les propositions pour sortir le Cameroun du marasme qui font défaut : les propositions existent et sont disponibles pour quiconque voudrait bien se donner la peine d’en examiner le contenu. Alors que le Cameroun ploie sous le joug de Paul Biya qui n’a évidemment jamais déclaré ses biens, comme le requiert la constitution, dame Mandeng choisi de prendre pour cibles les victimes du règne de Biya qui subissent fréquemment des sévices déshumanisants, alors que l’autocrate d’Etoudi se la coule douce en Suisse où sont scolarisés ses enfants parce qu’il sait très bien qu’il a détruit l’école camerounaise. Dame Mandeng serait aussi bien inspirée de s’intéresser aux raisons pour lesquelles la CRTV et la SOPECAM sont devenus des officines de propagande au service du RDPC et prive l’opposition de canaux de communications dont l’accès, s’il lui était garanti, permettrait justement de disséminer ses propositions et les soumettre à l’examen de quiconque s’intéresse au sort du Cameroun. Dans un pays où les généraux sont devenus de prospères hommes d’affaires et où le président est devenu un exploitant agricole en bénéficiant illégalement d’une expertise agronomique aux frais de l’Etat, Dame Mandeng s’acharne sur des opposants marginalisés et constamment sur le qui-vive et déclare pompeusement qu’ils ne proposent aucun programme politique.
Alors que le Cameroun dont Paul Biya a célébré la transformation en pays pauvre et très endetté s’enfonce chaque jour davantage dans une avilissante misère, ses comparses psalmodient des certitudes éculées et préfèrent vilipender une opposition à laquelle aucun tourment n’est épargné. Ainsi va donc le Cameroun de Paul Biya : des universitaires signent des motions de soutien suppliant l’autocrate de s’éterniser au pouvoir alors que sa navigation à vue a transformé l’enseignement supérieur en champ funeste où des générations d’étudiants clochardisés et faméliques viennent, pour les plus chanceux d’entre eux, obtenir des parchemins sans valeur qui garantissent le chômage à perpétuité aux anonymes qui ne connaissent personne de haut placé, tuteur tribal ou bienfaiteur, pour les aider à se tirer d’affaire. Pendant ce temps, des scribouillards expliquent tranquillement qu’une déroute électorale est promise à l’opposition parce qu’elle n’aurait rien à proposer, au contraire de Paul Biya. Mais nous savons maintenant ce que Biya propose : la terreur, la corruption et le clientélisme d’Etat érigés en doctrine officielle d’une crapuleuse conjuration décadente de concussionnaires et de zélateurs de l’hallali. Pendant ce temps, des corsaires accablent l’opposition et s’ingénient à la tourner en dérision, comme si elle portait la responsabilité de la décadente tragicomédie qu’est devenu le règne indolent d’un Paul Biya qui n’en finit pas de jouir des avantages que procure le pouvoir, sans souci des calamités que provoque son indigente gouvernance.
Mais de cela, dame Mandeng ne se préoccupe point, parce qu’il est plus facile de se défausser de ses responsabilités en accablant l’opposition camerounaise, en lui imputant à crime des machinations pourtant ourdies par l’Etat-RDPC. Etrangement, dame Mandeng attribue aux opposants au régime de Biya la responsabilité des destructions et des violences perpétrées par les brigades macoutes du BIR, de la gendarmerie, et de la police qui excellent dans l’art de distribuer des ratonnades brutales aux opposants assez téméraires pour revendiquer l’organisation d’élections impartiales. Fort heureusement, chacun sait à quoi s’en tenir chaque fois que l’un des plumitifs de la conjuration des laudateurs de Paul Biya tente de faire diversion pour distraire les gens avisés d’une question essentielle : si c’est bien le peuple qui doit décider, comme le rappelle justement dame Mandeng, pourquoi est-il si difficile d’accepter des élections transparentes qui permettront enfin au peuple de s’exprimer ? Si Biya gagnait de telles élections, on lui tirera le chapeau bien bas ; gageons cependant qu’on célèbrera les calendes bantoues longtemps avant que le RDPC n’accepte le principe d’une compétition équitable où les moyens de l’Etat, et de toute son administration, de la CRTV aussi, ne seront pas monopolisés par des experts en fraude qui viendront ensuite se dresser sur leurs ergots de tricheurs pour faire la leçon aux braves gens.