Longevité-Magistrature suprême: Biya a-t-il roulé Sarkozy et Obama dans la farine ?
DOUALA - 06 SEPT. 2011
© Michel Michaut Moussala | Aurore Plus
Pour se porter candidat, Paul Biya a réussi à convaincre ses homologues français et américain qu’il va se retirer dans trois ans. Mais tiendra-t-il parole ? Paul Biya est en passe de s’attribuer le sobriquet de “Boulanger” dont avait été affublé l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo pour la capacité que ce dernier avait à mener en bateau ses adversaires politiques et autres contradicteurs.
Le candidat du Rdpc à l’élection présidentielle du 9 octobre prochain a très vite compris que le danger venait de l’extérieur plus que de l’intérieur pour sa réélection : les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne pour ne citer que les pays les plus virulents contre sa candidature. A ces pays, s’ajoute aussi le système des Nations Unies. Pour désamorcer la bombe, l’animal politique qu’est Paul Biya a conclu qu’il fallait négocier avec le Français Nicolas Sarkozy et l’Américain Barack Obama pour se tirer d’affaire. Qu’a-t-il alors fait ? Il a promis à l’un et l’autre qu’il va se porter candidat et que s’il gagne il ne va pas achever son mandat de sept ans. Il va exercer le pouvoir pendant trois ans et transmettre par la suite celui-ci à un dauphin. Et il mettra ces trois ans à profit non seulement pour préparer sa succession mais pour achever de mettre en place toutes les institutions prévues dans la constitution de 1996 et qui n’existent pas encore à ce jour : le sénat, le conseil constitutionnel, le conseil général.
Paul Biya va-t-il respecter la parole donnée en quittant son doux et mielleux fauteuil d’Etoudi au bout de trois ans d’exercice du pouvoir ? Rien n’est sûr. Est-ce que les présidents français et américains connaissent bien le président national du Rdpc ? Nous en doutons fort bien. C’est que Biya a sa petite idée derrière la tête. Il sait très bien que ça peut passer ou casser l’année prochaine pour ses pairs français ou américain qui vont passer devant les élections pour un second mandat. Nicolas Sarkozy va solliciter un second mandat dans huit mois et Barack Obama au mois de novembre 2011. Si les deux présidents sont reconduits à leurs postes, il sera difficile pour Paul Biya de ne pas respecter la parole donnée. Par contre, si les deux chefs d’Etat échouent, ça va arranger les affaires du président camerounais car qui pourrait exercer des pressions sur lui ? Le souhait de Paul Biya est que Sarkozy et Obama échouent l’année prochaine.
Que fera-t-il de sa victoire ?
Paul Biya a un défi à relever : quitte le pouvoir en laissant derrière lui un pays stable sur le double plan économique et politique. C’est là sa hantise. Le candidat du Rdpc à l’élection présidentielle d’octobre prochain sait qu’il n’a rien fait pour ce pays en 29 ans de pouvoir. Le pays est-il comme Ahmadou Ahidjo le lui avait laissé ? Que non ! Il a même régressé. Et l’échec le plus marquant, visible est la politique des Grandes ambitions qui a fait « flop ». Pour montrer qu’il n’a pas échoué, il va attendre que certains de ces projets aboutissent et qu’il les inaugure en grande pompe. C’est l’une des raisons pour lesquelles il a tenu à se représenter pour une énième fois. Paul Biya voudrait quitter les affaires en inaugurant par exemple le port en eau profonde de Kribi, le barrage de Lom Pangar de Mem’Evele, la centrale à gaz de Kribi, etc.
Il veut laisser des traces de son passage à la tête du pays, il voudrait que son nom reste dans l’histoire comme celui d’un président bâtisseur. L’une de ses préoccupations est non seulement de laisser un pays stable sur le plan économique, mais également politique, car il faut bien le dire, le problème de succession se pose déjà avec acuité. Et les dauphins sont nombreux, bien connus même si certains restent très discrets. Une fois réélu, Paul Biya devra très vitre préparer et assurer sa succession. Et pour cela, va-t-il modifier la constitution pour créer un poste de vice-président de la République ? C’est une hypothèse très sérieuse.
© Michel Michaut Moussala | Aurore Plus
Pour se porter candidat, Paul Biya a réussi à convaincre ses homologues français et américain qu’il va se retirer dans trois ans. Mais tiendra-t-il parole ? Paul Biya est en passe de s’attribuer le sobriquet de “Boulanger” dont avait été affublé l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo pour la capacité que ce dernier avait à mener en bateau ses adversaires politiques et autres contradicteurs.
Le candidat du Rdpc à l’élection présidentielle du 9 octobre prochain a très vite compris que le danger venait de l’extérieur plus que de l’intérieur pour sa réélection : les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne pour ne citer que les pays les plus virulents contre sa candidature. A ces pays, s’ajoute aussi le système des Nations Unies. Pour désamorcer la bombe, l’animal politique qu’est Paul Biya a conclu qu’il fallait négocier avec le Français Nicolas Sarkozy et l’Américain Barack Obama pour se tirer d’affaire. Qu’a-t-il alors fait ? Il a promis à l’un et l’autre qu’il va se porter candidat et que s’il gagne il ne va pas achever son mandat de sept ans. Il va exercer le pouvoir pendant trois ans et transmettre par la suite celui-ci à un dauphin. Et il mettra ces trois ans à profit non seulement pour préparer sa succession mais pour achever de mettre en place toutes les institutions prévues dans la constitution de 1996 et qui n’existent pas encore à ce jour : le sénat, le conseil constitutionnel, le conseil général.
Paul Biya va-t-il respecter la parole donnée en quittant son doux et mielleux fauteuil d’Etoudi au bout de trois ans d’exercice du pouvoir ? Rien n’est sûr. Est-ce que les présidents français et américains connaissent bien le président national du Rdpc ? Nous en doutons fort bien. C’est que Biya a sa petite idée derrière la tête. Il sait très bien que ça peut passer ou casser l’année prochaine pour ses pairs français ou américain qui vont passer devant les élections pour un second mandat. Nicolas Sarkozy va solliciter un second mandat dans huit mois et Barack Obama au mois de novembre 2011. Si les deux présidents sont reconduits à leurs postes, il sera difficile pour Paul Biya de ne pas respecter la parole donnée. Par contre, si les deux chefs d’Etat échouent, ça va arranger les affaires du président camerounais car qui pourrait exercer des pressions sur lui ? Le souhait de Paul Biya est que Sarkozy et Obama échouent l’année prochaine.
Que fera-t-il de sa victoire ?
Paul Biya a un défi à relever : quitte le pouvoir en laissant derrière lui un pays stable sur le double plan économique et politique. C’est là sa hantise. Le candidat du Rdpc à l’élection présidentielle d’octobre prochain sait qu’il n’a rien fait pour ce pays en 29 ans de pouvoir. Le pays est-il comme Ahmadou Ahidjo le lui avait laissé ? Que non ! Il a même régressé. Et l’échec le plus marquant, visible est la politique des Grandes ambitions qui a fait « flop ». Pour montrer qu’il n’a pas échoué, il va attendre que certains de ces projets aboutissent et qu’il les inaugure en grande pompe. C’est l’une des raisons pour lesquelles il a tenu à se représenter pour une énième fois. Paul Biya voudrait quitter les affaires en inaugurant par exemple le port en eau profonde de Kribi, le barrage de Lom Pangar de Mem’Evele, la centrale à gaz de Kribi, etc.
Il veut laisser des traces de son passage à la tête du pays, il voudrait que son nom reste dans l’histoire comme celui d’un président bâtisseur. L’une de ses préoccupations est non seulement de laisser un pays stable sur le plan économique, mais également politique, car il faut bien le dire, le problème de succession se pose déjà avec acuité. Et les dauphins sont nombreux, bien connus même si certains restent très discrets. Une fois réélu, Paul Biya devra très vitre préparer et assurer sa succession. Et pour cela, va-t-il modifier la constitution pour créer un poste de vice-président de la République ? C’est une hypothèse très sérieuse.