L’essai
intitulé «La protection de la fortune publique», dédicacé hier à
Yaoundé, au quartier Santa Barbara, ne serait pas l’œuvre du ministre du
Contrôle supérieur de l’État (Consupe).
Dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, Magloire Nlate,
directeur exécutif des éditions Magolo-Makele, dénie la paternité de
cet ouvrage à l’ancien ministre des Relations extérieures. L’éditeur
informe l’opinion publique : ‘’Qu’en la date du 12 février 2014, un
jeune étudiant (Eric Samuel Koua, ndlr), doctorant en Droit public, et
par ailleurs auditeur de justice finissant à l’École nationale
d’administration et de magistrature (Enam), nous a saisi pour l’édition
de son œuvre intitulée : La protection de la fortune publique au
Cameroun’’.
Il poursuit : ‘’Cette œuvre bénéficiait de l’accompagnement de Louis Toussaint Mendjana, directeur général de l’Enam qui, en avait rédigé l’avant-propos. Après notre accord, l’édition, au vu de la pertinence de la recherche menée sur ce sujet sensible qui traite de la morale publique en matière de gestion des deniers de l’État, prônée par le chef de l’État, S.E Paul Biya, la publication dudit essai, n’a dès lors, été retardée que sur insistance du néo-auteur d’obtenir une préface que lui avait promise Henri Eyebé Ayissi, après que ce dernier ait lu la mouture du livre…’’. Et de chuter : ‘’…Car, l’intéressé avait eu à servir comme cadre au sein de l’administration du Consupe, avant son entrée à l’Enam, lorsqu’il avait bénéficié du recrutement des 25.000 jeunes. Vu donc le caractère de sentinelle de notre maison d’édition (…), nous avons accepté d’attendre cette fameuse préface promise par le ministre, mais hélas !’’
Le directeur exécutif des éditions Magolo-Makele, courroucé, poursuit son réquisitoire en ajoutant que : ‘’Contre toute attente, nous avons appris hier (avant-hier, ndlr), lors des éditions des journaux de 17h et 20h sur la Crtv-radio, que Henri Eyebe Ayissi, présenterait à la presse ce mercredi 30 juillet 2014, (son livre intitulé) « La protection de la fortune publique ‘’. Eu égard à ce qui pourrait se révéler finalement comme du plagiat de la part du Consupe, les éditions Magolo-Makele qui ont par ailleurs acquis tous les droits d’édition du livre de Eric Samuel Koua.
Ce dernier, quant à lui, dédicacera sa publication le jeudi 07 aout 2014 à Yaoundé. Ledit livre, est préfacé par Linus Toussaint Mendjana, et postfacé par Mme Ngwu Laurentine née Ngo Bikoi, inspecteur d’État au Consupe, chef de la Division des investigations à la Conac. Magloire Nlate invite de ce fait les Camerounais, à ne pas être divertis en ce moment par une éventuelle imposture intellectuelle et, d’attendre l’œuvre originelle qui paraîtra la semaine prochaine. Il rassure l’opinion publique qu’au cas où le plagiat serait confirmé, ils se défendront contre Henri Eyebé Ayissi, devant les juridictions compétentes.
Plagiat ?
Sans toutefois dénier toute valeur intrinsèque du ministre du Contrôle supérieur de l’Etat, auteur de «La protection de la fortune publique», les premiers indices relevant concomitamment de la sémiotique textuelle, de l’herméneutique, de la chronologie troublante de ce livre, et de ce que Roland Barthes appelle « Les seuils », ne plaident pas en sa faveur. Premièrement, comment, «l’auteur», avait-il, oublié de signifier à Eric Samuel Koua, qu’il préparait un ouvrage similaire et qu’alors, il ne pouvait préfacer le sien ?
Si, le Consupe est réellement l’auteur de l’ouvrage dédicacé, pourquoi, n’en avait-il pas, montré le manuscrit à l’étudiant ? Et l’imprécision de l’intitulé qui manque en fait de détermination au niveau de sa chute : quelle est, la référence de « Protection de la fortune publique » ? D’où ? La fortune publique se protège-t-elle en France comme au Ghana ou au Cameroun ? Sauf trahison de notre mémoire, nous ne nous souvenons pas que M. Henri Eyebé Ayissi, ait écrit, ne serait-ce qu’un pamphlet, ou une motion de soutien, lesquelles prestations, comptent parmi les productions littéraires les plus évidentes, encore moins, un conte un apologue, littérature des genres mineurs. Henri Eyebé Ayissi écrit déjà ! Assimba.