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La phrase aurait pu échapper aux journalistes.

Le candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2011 ne l’ayant prononcée qu’en fin d’interview au moment où se coupent les micros et enregistreurs. « Il [le président du conseil électoral, ndlr] nous a dit que d’ici trois mois ça va être fait. C’est à lui d’annoncer la date officielle. Mais je pense c’est des choses qui se font avec une certaine forme». Hameni Bieleu venait d’être interrogé sur la date du début de la refonte des listes électorales. Les hésitations, qui se mêlent au politiquement correct dont fait montre l’homme politique, si elles renseignent tout au moins sur le contenu des échanges, indiquent peut-être aussi le niveau d’avancement dudit dossier. «Trois mois», le délai est vague, mais positionne la refonte au mois de juin, soit un mois avant la date prévue de l’organisation des prochaines municipales et législatives. «Je pense néanmoins que les délais sont trop courts. C’est vrai le président nous assuré que ce sera fait dans les délais, mais nous connaissons les réalités de notre pays. La partition, qui est bien établie sur le papier, présente souvent des couacs quand on l’exécute», poursuit-il. Cette dernière préoccupation fait partie des propositions qu’il dit avoir faites aux membres du conseil électoral lors de l’audience de plus d’une heure à lui accordée. Le président de l’Union des forces démocratiques du Cameroun a ainsi ouvert le bal des consultations de ce lundi 20 février. Après lui, ce sont Kah Walla, Joachim Tabi Owono, Isaac Feuzeu et Olivier Bilé qui ont été reçus au siège d’Elecam.

Biométrie

Chez tous ces leaders politiques, une revendication revient sans cesse: l’usage de la biométrie. Reçue elle aussi pendant à peu près une heure, Kah Walla en fait même un point de principe. «Les partis politiques et la société civile ont certes revendiqué une refonte de la liste électorale, mais dans des conditions bien spécifiques» a-t-elle défendu devant le conseil électoral. Parmi ces conditions, l’usage de la biométrie ou tout autre forme de technologie permettant d’éliminer les doublons, de délivrer immédiatement la carte électorale et de rendre accessible par Internet et d’autres voies, l’ensemble du fichier à tous les camerounais». Une telle opération, aime à rappeler le Sdf, a permis d’aboutir à un fichier électoral crédible au Nigéria en deux mois. Mais elle devrait s’accompagner, d’après la présidente du Cpp, d’un «véritable fonctionnement des commissions électorales mixtes, avec frais de transport et indemnités pour tous les membres afin de s’assurer d’une réelle représentativité au sein des commissions et d’un contrôle réel dans le processus d’inscription». Et même si le choix de la refonte est déjà un grand succès, d’autres conditions sont nécessaires pour que s’opère une véritable réforme du système électoral. Notamment un calendrier électoral clair et accessible à tous, un code électoral unique, le bulletin unique, un découpage électoral équitable et la majorité électorale à 18 ans.

Les consultations en cours à Elecam sont consécutives à la décision prise le 07 février, d’opérer une refonte du fichier électoral en lieu et place d’une simple révision. Elles sont menées depuis le 14 février dernier et se poursuivent ce jour.

Sont attendus notamment Hilaire Kamga de l’Offre Orange et Charles Nguini de Transparency International Cameroun.