Liquidation de la Camair: Emile Bekolo engage un bras de fer avec le ministre des finances.

DOUALA - 03 Septembre 2012
© Francine Foumane (La Détente Libre) | Correspondance

Responsable de la liquidation de l'ex-compagnie nationale de transport aérien, ce dernier refuse d'obtempérer à une injonction du ministre des Finances qui lui instruit l'ouverture d'un compte à la Trésorerie générale pour une meilleure traçabilité de toutes les opérations relatives à la liquidation de la défunte Camair.

Jusqu’où ira Emile Christian Bekolo dans l'affront qu'il a engagé avec le ministre des Finances? Dans les arcanes du pouvoir où sont tapis certains soutiens du patron du cabinet Bekolo and partners, le sujet suscite beaucoup de commentaires et de frayeurs, ce d'autant plus que les informations glanées çà et là ne font toujours pas état d’une totale transparence dans le déroulement de certaines opérations relatives à la liquidation des actifs résiduels de la Cameroon Airlines. Certains, plus prolixes, parlent d'une certaine opacité entretenue dans la gestion de certains aspects sensibles de ce dossier. Il se susurre que le liquidateur fait fi de certains usages en la matière au point où l'on n'hésite pas à évoquer certaines pratiques peu orthodoxes qui entourent certaines opérations. Et du coup, les pouvoirs publics auraient décidé d'avoir une idée assez précise sur le déroulement de cette opération. Ce qui a sûrement suggéré au ministre des Finances de qui le liquidateur détient le mandat, d'exiger de ce dernier, l'ouverture d'un compte à la Trésorerie générale où devaient être répertoriées toutes les opérations liées à la liquidation de la Camair.

Curieusement, cette recommandation du ministre des Finances n'a toujours pas été mise en exécution. Un tel affront qui frise le mépris démontre à suffisance que M. Emile Christian Bekolo s'obstine dans la voie qu'il s'est choisie foulant ainsi au pied l'exigence du ministre des Finances. Fort de ses soutiens, le liquidateur de l'ex-Camair n'a cessé d'afficher de manière ostentatoire son dédain pour Alamine Ousmane Mey qui par ailleurs, il faudrait le rappeler, est au premier chef responsable des liquidations.


Les ventes des pièces et autres.

Pourtant en tant que liquidateur, ce dernier avait pour missions non seulement de préserver le patrimoine, de sécuriser les biens, mais aussi de réaliser les actifs pour assurer le passif. Il était question de vendre ce qui peut l’être, recouvrer et encaisser l'argent de la Camair appartenant à la Camair. Cet argent va servir à payer les dettes de la Camair et régler nos honoraires. Mais tout ceci en rendant fidèlement compte de toutes ses actions. Ce qui n'a toujours pas été le cas jusqu'à ce jour.

Après avoir vendu précipitamment un stock de produits qu'il a qualifié de périssables, le liquidateur s'est engagé dans des ventes aux enchères du matériel de l'ex-Camair. Etaient mis en vente, des équipements ateliers, du matériel informatique, du mobilier de bureau ainsi que des supports et autres matériels consommables. Certaines pièces détachées. Prétextant que le matériel mis en vente était de très mauvaise qualité, le liquidateur s'est permis de "brader" certaines pièces lorsqu'il n'était pas simplement en intelligence avec certains acheteurs, fulmine une source ayant requis l'anonymat. L'on évoque ses accointances avec plusieurs prestataires de services de l'ex-Camair et dont l'un d'entre eux aurait toujours entretenu des liens privilégiés avec les divers responsables de la Camair au rang desquels Yves Michel Fotso.

Des sources crédibles indiquent que le liquidateur de l'ex-Camair planchait sur des rentrées de près de 308 millions de FCFA sur la vente des matériels consommables. Toutefois, il se réserve d'évoquer le fruit de ces ventes aux enchères et même le montant exact des sommes recouvrées jusqu'ici.

S'agissant du Boeing 767 de l'ex-Camair dont la mise à prix était de 500 millions FCFA, le liquidateur dit avoir été surpris de constater que l'avion avait perdu beaucoup de ses pièces les plus importantes. Quand et comment cela a t-il pu se produire? s’indigne un expert qui dit avoir parcouru les résultats de l'audit technique de cet aéronef.

Estimées à 100 milliards de FCFA au départ, les créances de l'ex-Camair ont été revues à la baisse. Après une réappréciation des dossiers des prestataires de l'ex-compagnie aérienne, la liquidation de l'ex-Camair estime désormais à 37 milliards les dettes à rembourser à ses créanciers. Une dette à laquelle sont exclus les droits des ex-employés de la Camair au moment de sa fermeture. L'équipe de liquidation de l'ex-Camair mise désormais sur la vente des biens immobiliers de la défunte compagnie aérienne pour se rapprocher des sommes attendues. Des sources proches du dossier font remarquer que la vente des immeubles de l'ex-Camair dont les négociations seraient bien avancées devrait rapporter près de 12 milliards FCFA. Autant de raisons et bien d'autres qui confortent le ministre des Finances dans sa volonté de préserver ce patrimoine appartenant à l'Etat. C'est donc fort de ses prérogatives que lui confère sa fonction de gestionnaire et protecteur du patrimoine de l'Etat, qu'Alamine Ousmane Mey promet d'agir sans état d'âme au cas où Emile Bekolo s'obstinerait à outrepasser ses directives, quelques soient ses accointances et les soutiens dont il bénéficie au sein des hautes sphères de la République.


09/09/2012
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