Lions indomptables: une catastrophe qui dépasse les limites du football
YAOUNDE - 24 Novembre 2011
© Marcelin VOUNDA ETOA | Mutations
Le préjudice de la catastrophe du dernier match annulé entre l’Algérie et le Cameroun va bien au-delà des 500 millions ou du milliard de dommages que la fédération algérienne réclamerait à son homologue camerounais. Il semble évident que le souvenir amer déteindra sur tous les contacts ente Algériens et Camerounais.
Qui n’a pas jaugé le niveau d’affection des Algériens pour le Cameroun et particulièrement pour notre football ne peut prendre la vraie mesure de la catastrophe que représente l’annulation du match qui devait opposer les Lions indomptables du Cameroun aux Fennecs d’Algérie le 15 novembre dernier. Comme les Camerounais, les Algériens seront absents de la prochaine CAN de Malabo et Libreville et le match amical avorté aurait eu pour eux une valeur balsamique et consolatrice. Le match avait été annoncé depuis le 9 octobre, soit plus d’un mois à l’avance, par Vahid Halilozic, le coach algérien, qui comptait en faire un moment clé dans le processus de reconstruction du onze du pays de Zidane. Les preuves de l’enthousiasme et de la sympathie du côté algérien? Les soixante dix mille billets qui auraient été entièrement vendus avant le match, les droits de retransmission TV, etc. Les éléments d’exacerbation de la frustration sont donc nombreux.
Le motif de l’annulation de la rencontre, comme le déclare l’agent de match FIFA du Cameroun, le portugais Alexandre Ribeiro dans son communiqué, est une affaire purement interne à la fédération et aux joueurs. Sa consistance et sa pertinence échappent conséquemment à quiconque n’est pas coutumier de nos salmigondis camerouno-camerounais. Pour de nombreux Algériens, l’annulation du match du 15 novembre dernier aura donc les allures d’un acte de légèreté, d’un manque d’attention réciproque de la part d’un pays pour lequel ils ont une affection sincère; il peut être interprété comme de la condescendance de la part de personnes qui se savent admirées. On peut dès lors s’attendre exactement au sentiment contraire de la part des Algériens: un désamour aussi violent que l’amour initial vis-à-vis des Lions indomptables.
Or la sympathie et l’admiration de notre football, la sympathie pour nos Lions se sont généralement étendues à tous les Camerounais. A titre anecdotique, l’auteur de ces lignes a recueilli de nombreux témoignages de ses compatriotes qui ont eu droit à la sympathie de leurs hôtes, du simple fait qu’ils étaient du pays de Roger Milla, de Samuel Eto’o Fils, de Thomas Nkono et de Patrick Mboma…Le Cameroun a été récemment en bonne place au salon du livre d’Alger; c’est à notre pays qu’échoit la lourde responsabilité de reprendre le témoin de l’organisation de la Panafricaine à l’Algérie, après l’éclatant succès de cette manifestation au pays Jean Amrouche en 2009. S’il y a donc un pays avec lequel nous devrions avoir, en ce moment précis des complicités, c’est bien l’Algérie.
Le préjudice de la catastrophe du dernier match annulé entre l’Algérie et le Cameroun va donc bien au-delà des 500 millions ou du milliard de dommages que la fédération algérienne réclamerait à son homologue camerounais. Il semble évident que le souvenir amer déteindra sur tous les contacts ente Algériens et Camerounais. L’Algérie viendra ainsi s’ajouter à la longue liste de pays où des matchs des Lions indomptables ont été annulés sans vraies raisons: la Chine en février, le Gabon en mars, Salvador en août et le Mexique en septembre deniers. L’un des rares domaines où notre réputation nous créditait d’un préjugé favorable vient lui aussi, hélas, de déchoir dans la gadoue de mœurs d’un pays qui a le malheur de transformer les bénédictions dont il est couvert en malédictions, au nom de l’argent. Que vos activités ressortissent du domaine de la culture ou de tout autre domaine, nous devons nous attendre à «payer» la forfaiture des Lions indomptables et à faire profil bas.
Par Marcelin VOUNDA ETOA
Directeur des éditions CLE/
Critique littéraire
© Marcelin VOUNDA ETOA | Mutations
Le préjudice de la catastrophe du dernier match annulé entre l’Algérie et le Cameroun va bien au-delà des 500 millions ou du milliard de dommages que la fédération algérienne réclamerait à son homologue camerounais. Il semble évident que le souvenir amer déteindra sur tous les contacts ente Algériens et Camerounais.
Qui n’a pas jaugé le niveau d’affection des Algériens pour le Cameroun et particulièrement pour notre football ne peut prendre la vraie mesure de la catastrophe que représente l’annulation du match qui devait opposer les Lions indomptables du Cameroun aux Fennecs d’Algérie le 15 novembre dernier. Comme les Camerounais, les Algériens seront absents de la prochaine CAN de Malabo et Libreville et le match amical avorté aurait eu pour eux une valeur balsamique et consolatrice. Le match avait été annoncé depuis le 9 octobre, soit plus d’un mois à l’avance, par Vahid Halilozic, le coach algérien, qui comptait en faire un moment clé dans le processus de reconstruction du onze du pays de Zidane. Les preuves de l’enthousiasme et de la sympathie du côté algérien? Les soixante dix mille billets qui auraient été entièrement vendus avant le match, les droits de retransmission TV, etc. Les éléments d’exacerbation de la frustration sont donc nombreux.
Le motif de l’annulation de la rencontre, comme le déclare l’agent de match FIFA du Cameroun, le portugais Alexandre Ribeiro dans son communiqué, est une affaire purement interne à la fédération et aux joueurs. Sa consistance et sa pertinence échappent conséquemment à quiconque n’est pas coutumier de nos salmigondis camerouno-camerounais. Pour de nombreux Algériens, l’annulation du match du 15 novembre dernier aura donc les allures d’un acte de légèreté, d’un manque d’attention réciproque de la part d’un pays pour lequel ils ont une affection sincère; il peut être interprété comme de la condescendance de la part de personnes qui se savent admirées. On peut dès lors s’attendre exactement au sentiment contraire de la part des Algériens: un désamour aussi violent que l’amour initial vis-à-vis des Lions indomptables.
Or la sympathie et l’admiration de notre football, la sympathie pour nos Lions se sont généralement étendues à tous les Camerounais. A titre anecdotique, l’auteur de ces lignes a recueilli de nombreux témoignages de ses compatriotes qui ont eu droit à la sympathie de leurs hôtes, du simple fait qu’ils étaient du pays de Roger Milla, de Samuel Eto’o Fils, de Thomas Nkono et de Patrick Mboma…Le Cameroun a été récemment en bonne place au salon du livre d’Alger; c’est à notre pays qu’échoit la lourde responsabilité de reprendre le témoin de l’organisation de la Panafricaine à l’Algérie, après l’éclatant succès de cette manifestation au pays Jean Amrouche en 2009. S’il y a donc un pays avec lequel nous devrions avoir, en ce moment précis des complicités, c’est bien l’Algérie.
Le préjudice de la catastrophe du dernier match annulé entre l’Algérie et le Cameroun va donc bien au-delà des 500 millions ou du milliard de dommages que la fédération algérienne réclamerait à son homologue camerounais. Il semble évident que le souvenir amer déteindra sur tous les contacts ente Algériens et Camerounais. L’Algérie viendra ainsi s’ajouter à la longue liste de pays où des matchs des Lions indomptables ont été annulés sans vraies raisons: la Chine en février, le Gabon en mars, Salvador en août et le Mexique en septembre deniers. L’un des rares domaines où notre réputation nous créditait d’un préjugé favorable vient lui aussi, hélas, de déchoir dans la gadoue de mœurs d’un pays qui a le malheur de transformer les bénédictions dont il est couvert en malédictions, au nom de l’argent. Que vos activités ressortissent du domaine de la culture ou de tout autre domaine, nous devons nous attendre à «payer» la forfaiture des Lions indomptables et à faire profil bas.
Par Marcelin VOUNDA ETOA
Directeur des éditions CLE/
Critique littéraire