YOUWIN2018

Le Cameroun veut (re)devenir invincible ! L’entraîneur national sélectionneur de l’équipe nationale sénior vient de faire parvenir à la Primature, au ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) et à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) le document stratégique de jeu de ses poulains. Le Messager qui a eu copie, en exclusivité vous en livre quelques grandes lignes.

Erick Mombaerts, l’ancien sélectionneur de l’équipe Espoirs de France disait du projet sportif qu’il est semblable à un phare dans la mer. Sans projet de jeu, soulignait-il, il est très difficile de se définir des objectifs puisque ce document permet d'avoir des repères et de donner du sens à ce qu'on fait. Jean Paul Akono à qui on faisait le reproche de n’avoir pas encore bâti sur une ossature solide l’équipe qu’il dirige depuis le 17 septembre dernier vient de répondre à ses détracteurs. Dans un volumineux document, le coach des Lions fait étalage de toute sa science et de son expérience en proposant aux responsables en charge du sport la boussole qui va désormais orienter le « Onze national ». Conscient qu’il est important pour les joueurs de leur expliquer, leur montrer et leur faire visualiser par le biais de la vidéo, ce que l'on cherche en termes de qualité de jeu et de comportement sur le terrain, l’ancien international camerounais dévoile les grandes lignes de son travail de technicien et attend de voir des joueurs donner le maximum d’eux-mêmes à chaque rencontre comme si c’était la dernière de leur vie.

En effet, Jean Paul Akono a pour souci majeur, « de développer chez les joueurs, cette notion de recherche de création et d’utilisation de l’espace en phase offensive, les motions de réduction et de fermeture des espaces en phase défensive aussi sur la largeur que sur la profondeur du terrain et ce dans un minimum de temps, ainsi je base désormais mon inspiration sur le modèle trilogique de performance », détaille-t-il. Cette trilogie de Magnusson se définit en termes de « déplacement, de positionnement et de replacement». Pour mieux faire comprendre et assimiler cette démarche, six paramètres de l’excellence sont arrêtés : « le physique (qualité de joueur) ; la technique (aptitude à éliminer un adversaire) ; la tactique (intelligence de jeu) ; la psychologie (motivation, concentration) ; la dynamique (récupération, hygiène de vie) et la sociologie (milieu socioprofessionnel du joueur) ». Ledit projet articulé autour du style transmissif se voit accompagner par moment par le style incitatif qui, pour sa part, « met les joueurs en concurrence pour le mérite d’une place) ».

Système de jeu

Plus loin, le coach explique justifie ses choix en ce sens que l’organisation technique sur la préparation d’une rencontre est primordiale et exige des conditions toutes particulières pour un sérieux caractérisant un match de football. « Je me veux très pointilleux sur le respect des partitions de tous les maillons de la chaine que constituent mes collaborateurs directs du staff technique, le staff médical et d’autres responsables environnants. 60% de réussite proviennent de ces conditions particulières de travail et seulement 40% de la rencontre en elle-même », laisse comprendre Jean Paul Akono. Du système de jeu, l’entraîneur des Lions indomptables indique dans son document qu’il est « un dispositif dans le positionnement suivant les lignes qui limitent les zones sur le terrain. Je me veux résolu de trois systèmes qui me hantent et qui m’ont toujours permis de résoudre l’équation en face, choisir celui qui cadre et répond aux qualités de l’ossature qui sera constituée en fonction des adversaires ». L’ancien sélectionneur du Rwanda pourra donc faire jouer Samuel Eto’o et ses coéquipiers en 4-2-3-1 ou 4-3-3 ou alors 4-4-2. Et pour être plus explicite sur ses schémas, il explique que : « le 4-2-3-1 losange à base d’un trapèze en bloc défensif rigoureux avec un fixateur ne permet pas à la défense adverse de créer le surnombre dans l’entrejeu. Le 4-3-3 modulaire, lui, utilise les joueurs à fond en imposant le rythme à l’adversaire tandis que le 4-4-2 variable permet de bloquer les couloirs et presser l’adversaire à partir de la médiane ».

Quant à l’organisation générale du jeu, le Directeur technique national N°2, conscient que ce projet fait la part belle à la possession du ballon et qu’il faut être capable d'enchaîner des séquences de jeu longues sans perdre le ballon, voudrait s’appuyer soit sur l’organisation mixte soit sur l’organisation en zone. Pour lui, « La première concourt à la précision des fondamentaux et la deuxième exige le repli défensif en réduisant les espaces. Le dénominateur commun aux deux organisations étant la sortie de balle dans l’explosion offensive dès récupération, avec variation de jeu court et long en renversant le jeu à l’opposé », souligne-t-il. A le lire, on comprend vite que Jean Paul Akono entend mettre le doigt là où les amoureux de l’offensive l’attendent. Ce d’autant plus que selon lui, « 70% de buts de nos jours sont marqués sur attaques rapides et seulement 30% sur attaques placées. Mon animation offensive exige une vitesse dans l’exécution en étant capable de multiplier les sprints et orchestrer les contres à partir des récupérateurs. L’animation défensive est de rigueur avec un recul fermé sans laisser d’espaces, en symbiose parfaite milieux et défenseurs en aspirateur et surtout le pressing permanent au niveau du milieu de terrain afin de mettre l’adversaire en difficulté, donc le priver du ballon ».

Toutefois, on se demande bien si Magnusson trouvera des joueurs de qualité pour animer son équipe et produire les résultats attendus par le public. Plus grave, ce document de travail déposé dans les services du Premier ministre, au Minsep et à la Fécafoot sera-t-il validé ? On ne perd rien à attendre.

Christian TCHAPMI