Lions indomptables: Fecafoot cherche bouc émissaire
YAOUNDE -17 Novembre 2011
© Emile Zola Ndé Tchoussi | Mutations
© Emile Zola Ndé Tchoussi | Mutations
L’instance faitière du football indexe déjà les joueurs comme seuls responsables de l’annulation du match amical face à l’Algérie. Suite au match avorté Algérie-Cameroun, la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a rendu public hier un communiqué de presse.
De l’avis des responsables de cette institution, les causes de ce nième camouflet du football camerounais sont à chercher du côté des joueurs. «Le match Algérie- Cameroun, prévu le 15 novembre à Alger a été annulé en raison des revendications des joueurs de la sélection nationale fanion, les Lions indomptables, portant sur le paiement de primes de présences à ce stage», peut-on lire dans ce jugement.
Comme au lendemain de la désastreuse campagne des Lions au Mondial Sud africain, la Fécafoot cherche à ostraciser les joueurs qui doivent endosser à titre individuel la responsabilité collective de l’échec de ce match amical. Et pourtant c’est le cinquième du genre depuis le début de l’année. S’il est établi depuis 2005, sous l’ère du ministre des Sports Philippe Mbarga Mboa, que les joueurs doivent percevoir une prime de présence lors des regroupements des Lions, pourquoi n’avoir pas pris des dispositions bien avant, afin que les joueurs entrent à temps dans leur droit?
Il était certes indiqué que ce match prévu au stade du 5 juillet à Alger ne devait rapporter aucun franc à la partie camerounaise. Les deux pays s’étant entendu qu’un match retour se jouerait à Yaoundé. Dans le pays de Roger Milla, qui n’a plus abrité de rencontre amicale depuis l’obscur match amical face au Liberia en janvier 1996, l’on reste dubitatif.
Depuis plus de 15 ans, tous les regroupements des Lions se tiennent à l’extérieur. Les frais de missions des membres de l’entourage des Lions indomptables étant d’un enjeu capital. Bien plus que l’enjeu sportif. A titre d’exemple, le match Cameroun-Maroc du 5 juin 2009 à Yaoundé, comptant pour les éliminatoires du Mondial 2010, s’était préparé en Belgique!
Pour le tournoi LG Cup africa, remporté par les Lions, les clauses du contrat ont été respectées: «En cas de match non officiel, les joueurs convoqués perçoivent 50% des recettes reçues par la Fecafoot», puisque sur les 150 000 $ perçus par la Fécafoot, 80 000$ ont été reversés aux joueurs.
Mais pour le match contre l’Algérie: «en raison des lenteurs administratives, la mise à disposition par le ministère des Sports des primes exigées n’est intervenue que le lundi 14 novembre. Malgré cela, les joueurs ont signifié leur refus de se rendre à Alger pour disputer le match amical», indique le communiqué de la Fécafoot.
Pourquoi c’est toujours le Minsep qui doit décaisser les fonds, alors que les retombées des performances des Lions tombent dans les caisses de la Fécafoot? Lors de la campagne Sud africaine, la Fécafoot a reçu 3,2 milliards de la Fifa. Où est passé cet argent? Dans la grille de répartition des dépenses de cet argent, deux milliards de Fcfa seront alloués pour la construction d’un immeuble siège. Rien n’est prévu pour les aménagements des stades poussiéreux. Au pays de Samuel Eto’o, le confort des administrateurs du football passe toujours avant celui des principaux acteurs: les joueurs.
Eto’o/Tombi
Pour revenir au match foireux contre l’Algérie, quand les tractations se sont corsées, Mohamed Raouraoua, le président de la fédération Algérienne (après entretien avec le président de la Fecafoot), a pris l'engagement de payer ces primes dès l'arrivée des Lions à Alger. Les joueurs ont refusé catégoriquement. Ce qui laisse supposer que le mal est bien plus profond encore.
Il est par exemple de notoriété publique que Samuel Eto’o, le leader de l’équipe et Tombi à Roko, le secrétaire général de la Fécafoot ne s’apprécient guère. Les deux hommes ne cessent de lancer des piques par médias interposés.
Ainsi, lors d’un entretien de Samuel Eto’o à la chaine de télévision Canal + International, le joueur le mieux payé du monde, quelque peu excédé, avait demandé la radiation de Tombi à Roko de son poste de SG de la Fécafoot. Lors de la diffusion de cet entretien, l’extrait, probablement jugé «belligène», avait été toiletté. Une fois que l’occasion s’est présentée Tombi à Roko ne l’a pas loupé.
Le lendemain de la nomination de Denis Lavagne, Tombi à Roko, sur les antennes de Rfi, a laissé entendre que le nouveau sélectionneur ne devait pas se laisser influencer: «Ce n’est pas parce que l’on a passé 13 ans en équipe nationale que l’on devrait forcement être convoqué», en parlant de Samuel Eto’o, bien sûr. Le match Eto’o-Tombi est loin d’être terminé.
Du coup, la crise qui couvre les Lions depuis un certains temps, est loin d’être seulement un pro blème de joueurs. Pendant les tractions à Marrakech, les Lions étaient représentés par Samuel Eto’o, Idris Carlos Kameni, Jean II Makoun, Alexandre Song Bilong et Eyong Enoh. En ce moment, ces cinq personnes sont visées par les dirigeants du football camerounais.
Ils sont coupables à leurs yeux d’avoir mené la grève qui a conduit à l’annulation du match face à l’Algérie. Ceci, alors que le mal est ailleurs. Y a t-il encore au Cameroun des responsables capables de s’indigner de l’avenir des Lions indomptables et, par ricochet, de l’ensemble du football camerounais?
Comme au lendemain de la désastreuse campagne des Lions au Mondial Sud africain, la Fécafoot cherche à ostraciser les joueurs qui doivent endosser à titre individuel la responsabilité collective de l’échec de ce match amical. Et pourtant c’est le cinquième du genre depuis le début de l’année. S’il est établi depuis 2005, sous l’ère du ministre des Sports Philippe Mbarga Mboa, que les joueurs doivent percevoir une prime de présence lors des regroupements des Lions, pourquoi n’avoir pas pris des dispositions bien avant, afin que les joueurs entrent à temps dans leur droit?
Il était certes indiqué que ce match prévu au stade du 5 juillet à Alger ne devait rapporter aucun franc à la partie camerounaise. Les deux pays s’étant entendu qu’un match retour se jouerait à Yaoundé. Dans le pays de Roger Milla, qui n’a plus abrité de rencontre amicale depuis l’obscur match amical face au Liberia en janvier 1996, l’on reste dubitatif.
Depuis plus de 15 ans, tous les regroupements des Lions se tiennent à l’extérieur. Les frais de missions des membres de l’entourage des Lions indomptables étant d’un enjeu capital. Bien plus que l’enjeu sportif. A titre d’exemple, le match Cameroun-Maroc du 5 juin 2009 à Yaoundé, comptant pour les éliminatoires du Mondial 2010, s’était préparé en Belgique!
Pour le tournoi LG Cup africa, remporté par les Lions, les clauses du contrat ont été respectées: «En cas de match non officiel, les joueurs convoqués perçoivent 50% des recettes reçues par la Fecafoot», puisque sur les 150 000 $ perçus par la Fécafoot, 80 000$ ont été reversés aux joueurs.
Mais pour le match contre l’Algérie: «en raison des lenteurs administratives, la mise à disposition par le ministère des Sports des primes exigées n’est intervenue que le lundi 14 novembre. Malgré cela, les joueurs ont signifié leur refus de se rendre à Alger pour disputer le match amical», indique le communiqué de la Fécafoot.
Pourquoi c’est toujours le Minsep qui doit décaisser les fonds, alors que les retombées des performances des Lions tombent dans les caisses de la Fécafoot? Lors de la campagne Sud africaine, la Fécafoot a reçu 3,2 milliards de la Fifa. Où est passé cet argent? Dans la grille de répartition des dépenses de cet argent, deux milliards de Fcfa seront alloués pour la construction d’un immeuble siège. Rien n’est prévu pour les aménagements des stades poussiéreux. Au pays de Samuel Eto’o, le confort des administrateurs du football passe toujours avant celui des principaux acteurs: les joueurs.
Eto’o/Tombi
Pour revenir au match foireux contre l’Algérie, quand les tractations se sont corsées, Mohamed Raouraoua, le président de la fédération Algérienne (après entretien avec le président de la Fecafoot), a pris l'engagement de payer ces primes dès l'arrivée des Lions à Alger. Les joueurs ont refusé catégoriquement. Ce qui laisse supposer que le mal est bien plus profond encore.
Il est par exemple de notoriété publique que Samuel Eto’o, le leader de l’équipe et Tombi à Roko, le secrétaire général de la Fécafoot ne s’apprécient guère. Les deux hommes ne cessent de lancer des piques par médias interposés.
Ainsi, lors d’un entretien de Samuel Eto’o à la chaine de télévision Canal + International, le joueur le mieux payé du monde, quelque peu excédé, avait demandé la radiation de Tombi à Roko de son poste de SG de la Fécafoot. Lors de la diffusion de cet entretien, l’extrait, probablement jugé «belligène», avait été toiletté. Une fois que l’occasion s’est présentée Tombi à Roko ne l’a pas loupé.
Le lendemain de la nomination de Denis Lavagne, Tombi à Roko, sur les antennes de Rfi, a laissé entendre que le nouveau sélectionneur ne devait pas se laisser influencer: «Ce n’est pas parce que l’on a passé 13 ans en équipe nationale que l’on devrait forcement être convoqué», en parlant de Samuel Eto’o, bien sûr. Le match Eto’o-Tombi est loin d’être terminé.
Du coup, la crise qui couvre les Lions depuis un certains temps, est loin d’être seulement un pro blème de joueurs. Pendant les tractions à Marrakech, les Lions étaient représentés par Samuel Eto’o, Idris Carlos Kameni, Jean II Makoun, Alexandre Song Bilong et Eyong Enoh. En ce moment, ces cinq personnes sont visées par les dirigeants du football camerounais.
Ils sont coupables à leurs yeux d’avoir mené la grève qui a conduit à l’annulation du match face à l’Algérie. Ceci, alors que le mal est ailleurs. Y a t-il encore au Cameroun des responsables capables de s’indigner de l’avenir des Lions indomptables et, par ricochet, de l’ensemble du football camerounais?