Sur incitation de Song Bilong, «le Pasteur» Song Bahanag a béni Oumarou Aboubakar avant qu’il porte le maillot au dossard «9»
La cérémonie d’exorcisme fut spontanée et brève. La première séance
d’entraînement des Lions indomptables à Praia le jeudi 06 septembre dans
l’après midi a commencé par une scène de bénédiction. Lors de la
distribution des maillots par le responsable de la logistique de la
Fécafoot Boubakary Sahabo, les joueurs manifestement esquivaient le
maillot flanqué du numéro 9, habituellement dévolu à Samuel Eto’o. Le
nouveau venu dans la tanière Oumarou Aboubakar, apparemment naïf a pris
la tunique tant redoutée.
C’est à cet instant que Song Bilong très blagueur a
crié : « Tu as osé… ». Très spontanément Rigobert Song Bahanag a d’un
geste de la main fait appel à Oumarou Aboubakar : « vient que je te
bénisse comme Petit Pays ». Sans hésiter l’attaquant camerounais du club
serbe de Vojvodina s’est exécuté en se jetant par terre sous les jambes
du team manager. Et comme un pasteur des nouvelles églises qui
pullulent au Cameroun en ce moment, Song Bahanag a posé les mains sur la
tête en prêchant : « Je te bénis mon fils ». Ce qui souleva un éclat de
rire de la part des joueurs, pendant que les autres responsables de
l’équipe nationale du Cameroun sont restés assez perplexes.
De ce geste symbolique, naîtra néanmoins que lors du mini match sur
terrain réduit, Oumarou Aboubakar va se retrouver dans l’équipe A, au
détriment de son homonyme Vincent Aboubakar. L’attaquant de Valenciennes
va mal prendre son statut de joueur de l’équipe B, en boudant le coach.
Le mécontentement de Vincent Aboubakar sera de nouveau perceptible le
lendemain à midi, lors de la promenade dans la petite ville insulaire de
Praia.
L’ancien attaquant de Coton sport a choisi de marcher seul dans son coin. Certains de ces coéquipiers en total désaccord avec lui vont lâcher : « S’il ne veut pas être remplaçant, il faut qu’il aille pratiquer la boxe ou la natation … ». La bataille psychologique de Vincent Aboubakar avec Denis Lavagne va tourner à son avantage. Vendredi dans l’après midi, veille du match, lors de l’ultime séance d’entraînement, il va se retrouver dans l’équipe A, au détriment d’Achille Emana.
Unanimité
A la sortie du stade, la petite colonie des supporters camerounais lançaient aux Cap-Verdiens : « Vous allez voir de quoi est capable Eto’o au match retour». Dans la délégation camerounaise, pendant le match, le nom que personne n’osait prononcer depuis des jours a ressurgi. A chaque occasion manquée des Lions, on pouvait alors entendre çà et là : « Si c’était Eto’o…, si c’était Eto’o…».
Lors de la réunion de crise tenue par les responsables de la délégation camerounaise, en l’absence des joueurs, à l’hôtel Pestana Tropico, Eto’o a crée l’unanimité autour de lui : « On n’a plus de choix. Il faut tout faire pour convaincre Eto’o de revenir», a indiqué sous couvert de l’anonymat une autorité camerounaise. De source bien concordante, lors de la séance de débriefing entre joueurs, Choupo-Moting en premier, dans son style direct que le caractérise, a indiqué qu’ils doivent entre eux faire des efforts pour qu’Eto’o revienne. Une attitude qui a été diversement appréciée.