Le
président de la Fécafoot a adressé une lettre d’observation au
sélectionneur de l’équipe A, pour des propos désobligeants à l’endroit
d’officiels sportifs nationaux.
Tohubohu dans la tanière des Lions indomptables. Le technicien français, Denis Lavagne, vient de recevoir une lettre d’observation du président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Mohammed Iya. Dans une missive datée du 20 juin 2012, l’entraineur-sélectionneur de l’équipe nationale «A» est tancé pour ses nombreux égarements comportementaux, observés durant les récentes rencontres éliminatoires Can 2013 et de la Coupe du monde 2014.
Dans son courrier, Mohammed Iya condamne l’attitude un tantinet condescendante du coach vis-à-vis de certaines autorités du ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep) : «Il nous a été donné de constater qu’à l’occasion des matches Cameroun vs République démocratique du Congo et Lybie vs Cameroun, vous avez tenu des propos désobligeants et affiché une attitude de mépris à l’endroit du ministre des Sports et de l’Education physique et ses collaborateurs, en l’occurrence MM Manga Zambo, Blaise Omgba et André Nguidjol Nlend.» La lettre ne précise ni le lieu ni les circonstances exactes de l’attitude condamnée de Denis Lavagne. Des sources introduites indiquent néanmoins que la goutte d’eau ayant fait déborder le vase est survenue lors des réunions préparatoires au match contre la Rdc du 02 juin dernier à Yaoundé (1-0).
Le président de la Fécafoot invite l’ex-entraineur de Coton Sport de Garoua à «adopter à l’avenir un comportement plus respectueux envers les institutions de la République et les membres du gouvernement ainsi qu’envers leurs représentants». Faute de quoi, menace-t-il, son institution se réserve le droit de faire application à son encontre de l’article 13 du règlement intérieur des sélections nationales de football du Cameroun. L’article dont il est fait référence dispose en effet que «tout propos injurieux ou attitude de mépris, toute expression outrageante, toute allégation ou interprétation d’un fait portant atteinte à l’honneur ou la considération de l’Etat du Cameroun, d’un membre du gouvernement ou de ses représentants, la Fédération camerounaise de football ou de ses membres, de la sélection nationale ou l’un de ses encadreurs ou joueurs, ainsi que toute autre personne remplissant un mandat au sein de la fédération à l’encontre du contrevenant, l’application des sanctions prévues par le présent règlement, sans préjudices des poursuites pénales prévues par la législation et la réglementation en vigueur».
Frasques
L’une des frasques de Denis Lavagne a en effet été observée au cours d’une réunion préparatoire du match contre la Rdc. Le Français, ne comprenant pas pourquoi son contrat n’avait pas été signé 07 mois après sa désignation, n’avait, selon des témoins, pas pris de gants en s’adressant au ministre Adoum Garoua. Ce jour-là également, le même s’en était violement pris à la direction technique nationale (Dtn), allant jusqu’à refuser de serrer la main à l’un des adjoints de cette instance, Jean Paul Akono, qui prenait part à ces travaux en l’absence du patron Jean Manga Onguene. Denis Lavagne avait, quelques jours avant, pris connaissance d’un rapport de la Dtn sur son sujet, qui indiquait qu’il «n’avait qu’un diplôme d’animateur de quartier et par conséquent était disqualifié pour entrainer la sélection nationale». Ce document, qui existe pourtant, avait toutefois fait l’objet d’un démenti de la part de la Dtn.
Le moins que l’on puisse écrire est que technicien français est peu chiche en déclarations fracassantes. De même, certains de ses gestes ne manquent pas d’alimenter la chronique dans le milieu. Ainsi d’un entretien accordé à Jeune Afrique en mai dernier, dans lequel il se réjouissait de la radiation d’Albert Roger Milla, par ailleurs ambassadeur itinérant, de son poste de président d’honneur de la Fécafoot. Ou encore de ses nombreuses prises de bec avec la presse locale.