Lions Indomptables: cafouillage dans le groupe - Ils encombrent la tanière des Lions
YAOUNDE - 18 NOV. 2011
© Jean-Bruno Tagne | Le Jour
© Jean-Bruno Tagne | Le Jour
Pendant le tournoi de la Lg Cup qui a pris fin la semaine dernière au Maroc, des journalistes présents dans la délégation camerounaise ont dénoncé les effectifs « pléthoriques » de la Fédération camerounaise de football.
Amateurisme. A chaque sortie des Lions Indomptables, la délégation est toujours truffée de membres de la Fécafoot, sans mission claire.
Pendant le tournoi de la Lg Cup qui a pris fin la semaine dernière au Maroc, des journalistes présents dans la délégation camerounaise ont dénoncé les effectifs « pléthoriques » de la Fédération camerounaise de football.
« Il y a ici, 20 officiels qui occupent 20 chambres, expliquait Bouba Ngomena, l’envoyé spécial de Radio Siantou. Ceux qui jouent sont à l’étroit et des gens oisifs sont bien logés. Que font-ils ? Ils sont pour la plupart en villégiature à Marrakech. Pendant que certains font des emplettes, d’autres sont là, à écumer les couloirs de l’hôtel. On peut citer le Vice-président Francis Mveng, le secrétaire général Tombi à Roko, Aboubakar Alim Konaté, Pierre Batamack, Etienne Tamo, il y a aussi Abanda Stéphane allias le « billeteur ». Ils sont nombreux et on ne sait pas ce qu’ils font ici à Marrakech. »
Le scénario est le même lors de toutes les compétitions internationales de football. En juin 2010, en Afrique du Sud, les bureaux de Tsinga s’étaient désertés. La Fécafoot s’était pointée à la Coupe du Monde avec une délégation de 50 personnes. Le chiffre n’était pas loin de celui-là quelques mois plus tôt en Angola, lors de la Coupe d’Afrique des Nations. Rien n’échappe à ces dirigeants de la Fécafoot, même pas les matchs amicaux.
Ce sont des individus mis en mission, sans aucune feuille de route. Une fois sur place, ils n’assistent même pas aux matchs des Lions, mais s’illustrent dans les virées nocturnes, s’installent dans les restaurants et bars de leurs lieux d’accueil, font du shopping, harcèlent des joueurs, draguent à tout va, font de la délation, du commérage, etc. Exemple : après le match aller des éliminatoires de la Can 2012 au Sénégal, le ministre des Sports est monté au créneau pour dénoncer des « responsables » qui n’avaient pas prêché par le bon ensemble en envahissant l’hôtel des Lions la veille du match en compagnie de péripatéticiennes.
Avec des délégations aussi encombrées, le cafouillage est garanti. Des journalistes présents à la Lg Cup au Maroc révèlent que les représentants de la Fécafoot à cette compétition étaient si nuisibles que le nouveau sélectionneur, Denis Lavagne, a failli en venir aux mains avec le vice-président Francis Mveng. Idem pour Tombi à Roko, qui a eu une prise de bec avec Blaise Omgba du ministère des Sports.
La présence de tout ce monde dans les délégations qui accompagnent les Lions Indomptables est simple, dit un ancien cadre de la Fécafoot. Pour s’assurer la fidélité, voire l’assujettissement de ses collaborateurs, confie-t-il, Iya Mohammed, en plus de l’argent qu’il distribue, dispose d’une arme redoutable : les missions et tous les frais qui les accompagnent. C’est Iya Mohammed qui décide de qui voyage ou non. A la moindre incartade, vous êtes écarté. C’est le cas du vice-président de la Fécafoot, David Mayebi, en rupture de ban avec son président. Il ne voyage quasiment plus.
Selon le responsable de la communication de la Fécafoot, Junior Binyam, il est excessif de parler de délégation pléthorique s’agissant des dirigeants de la Fédération qui accompagnent les Lions. « Plusieurs personnes dans les délégations sont souvent invitées par la Fifa. Je crois que chacun a toujours eu un rôle dans la délégation, même si je pense que tout le monde n’est pas indispensable. Il y en a qui ne sont pas nécessaires », affirme Junior Binyam.
Dans cette galaxie des « voyageurs » de la Fécafoot, il y a des inconditionnels. Ils sont pratiquement de tous les voyages. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Portraits de ceux qui encombrent l’environnement des Lions Indomptables.
Jean-Bruno Tagne
Le parrain
Tombi à Roko, secrétaire général de la Fécafoot
L’arrivée de Tombi à Roko au poste de secrétaire général de la Fécafoot en juillet 2009 est une grosse surprise. Il n’est rien à côté des dinosaures de la Fédération qui aspirent à occuper cette fonction. Mais, contre toute attente, c’est sur lui que Iya Mohammed jette son dévolu. A peine deux ans dans la maison et, l’ancien président de la commission des arbitres est, à côté de Iya Mohammed, le personnage le plus contesté et le plus impopulaire de Tsinga.
Ceux qui côtoient le Sg de la Fécafoot le décrivent comme un homme « mesquin », qui perd beaucoup de temps à fomenter des plans pour alimenter des intrigues de toutes sortes. On voit sa main derrière la chute d’Abdouraman Hamadou, l’ancien bras droit de Iya Mohammed, et la déchéance de David Mayebi, le vice-président de la Fécafoot. Le nom de Tombi à Roko est même cité dans quelques affaires sulfureuses : affaire Bamboutos de Mbouda ; affaire Edel Apoula Bayamena Edima Bete, etc.
Il y a quelques jours, une réunion de haut niveau a été convoquée dans les services du Premier ministre pour parler de l’avenir du football camerounais et surtout de la ligue professionnelle naissante. Le Premier ministre était présent, le ministre des Sports, le général Semengué et, pour représenter la Fécafoot… Junior Binyam. Tout simplement parce que le secrétaire général de la Fécafoot a préféré se rendre au Maroc où les Lions Indomptables devaient livrer trois matchs amicaux.
« En tant que patron administratif de la Fécafoot, il sert d’interface entre la Fédération, la Caf et la Fifa. Il est le destinataire des courriers qui sont adressés à la Fécafoot et, à ce titre, il est normal qu’il fasse partie des délégations pour mieux jouer son rôle de courroie entre la Fédération et les institutions internationales », soutient le responsable de la communication de la Fécafoot, pour justifier la présence de son patron dans les délégations qui accompagnent les Lions. Une explication qui fait sourire Pascal Atangana, ancien dirigeant de la Fécafoot : « Cet homme ne se déplace que pour une chose : surveiller ses intérêts égoïstes. »
J-B. T.
Le «gorille» du président
Etienne Tamo, vice-président de la commission de sécurité
C’est une anecdote qui se raconte dans les milieux du football. Théophile Abega regarde un match des Lions Indomptables à la télévision. Subitement, il aperçoit Etienne Tamo, gaillardement assis sur le banc de touche. Le sang de l’ancien capitaine des Lions se glace. Il n’en croit pas ses yeux. « Tamo sur le banc de touche des Lions ? Là, ils ont fait fort ! », s’exclame « Docta ».
Etienne Tamo est le vice-président de la commission de sécurité à la Fécafoot. Il est entré dans la maison grâce à Vautour de Dschang dont il était le président. Le club a disparu depuis plus de 15 ans. L’ancien « ailier volant » de l’Aigle de la Menoua est très proche de Iya Mohammed. Les deux hommes ne se parlent qu’en fufuldé.
Activiste à outrance, il est le principal informateur du président de la Fécafoot. Et celui-ci le lui rend bien. Etienne Tamo est de tous les voyages des Lions. Officiellement, il est chargé de la sécurité des Lions lors des déplacements. Mais, dans les faits, il n’en est rien. Car, un certain Mbida est officiellement désigné et payé pour cette même fonction.
J-B. T.
Le «fou» du roi
Pierre Batamack, membre du comité exécutif.
En 2006, Pierre Batamack a participé à l’organisation calamiteuse d’un tournoi national de football des jeunes. La compétition fut reportée plusieurs fois. Pierre Batamack, alors président de la commission nationale du football jeune, était aller aux Etats-Unis, laissant de jeunes joueurs dans la misère et la faim. Cela n’a pourtant pas empêché Iya Mohammed de continuer à lui faire confiance dans les affaires de la Fédération.
En réalité, Pierre Batamack, « l’Américain », comme il se fait lui-même appeler (il brandit régulièrement un passeport américain), est un second couteau que le président de la Fédération et son secrétaire général utilisent pour des combats de toutes sortes. On se souvient de ses engueulades à la télévision contre le président d’honneur de la Fécafoot, Roger Milla et à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé, lors d’une réunion du comité exécutif de la Fécafoot.
En récompense, Pierre Batamack fait souvent partie des voyages avec les Lions. Pour quoi faire ? La réponse de Junior Binyam, responsable de la communication à la Fécafoot, cache mal son embarras : « Je ne l’ai pas beaucoup vu avec les Lions. Si c’est souvent arrivé, il est certain qu’il y était pour représenter le président de la Fédération camerounaise de football. » Sauf qu’il s’illustre souvent par des comportements déshonorants. : lors de la dernière Can féminine en Afrique du Sud, Pierre Batamack a été tiré des mains vigoureuses d’un homme louche par des Camerounais venus à sa rescousse. Il avait acheté un téléphone portable de seconde main au monsieur et refusait de payer.
J-B. T.
Le porte-voix
Francis Mveng, vice-président de la Fécafoot
Sa grande gueule fait de lui l’un des hommes préférés du président de la Fécafoot. Il aime trancher dans le vif et milite depuis longtemps pour l’indépendance totale de la Fécafoot vis-à-vis de l’Etat. Au plus fort de la guerre Minsep/Fécafoot sous le ministre Augustin Edjoa, c’est lui qui allait au front. Iya lui doit beaucoup et le lui rend bien. D’où sa présence dans pratiquement toutes les missions des Lions.
« En 2009, explique Junior Binyam, un comité de stratégie a été créé par le ministère et la Fécafoot pour la qualification des Lions Indomptables pour la Coupe du Monde et Francis Mveng en était membre. C’est à ce titre qu’il a souvent voyagé et qu’il voyage avec les Lions. Il fait de la stratégie ; parfois, il arrive qu’il représente le président de la Fécafoot. »
Francis Mveng est celui qui souhaite que Samuel Eto’o et quelques autres cadres de l’équipe nationale soient sanctionnés après la crise de Marrakech.
J-B. T.
Le «frère» du président
Alim Konaté, président de la commission du marketing
Depuis le départ d’Abdouraman Hamadou de la Fédération camerounaise de football, Alim Konaté est l’homme le plus craint à Tsinga. Non pas qu’il ait une grande compétence, mais simplement parce qu’il est présenté comme le « frère » du président. Le lien de famille entre Iya Mohammed et lui est du reste flou.
Alim Konaté est le président de la ligue régionale de football du Nord et le président de la commission de marketing de la Fécafoot. C’est à ce titre qu’il est de tous les voyages des Lions. Mais pas seulement : il est aussi l’œil et l’oreille de Iya Mohammed.
Beaucoup voient Alim Konaté derrière l’arrivée de Denis Lavagne sur le banc de touche des Lions. « Il a manœuvré pour Lavagne dans le but de prendre le contrôle de Coton sport. Sous le Français, il se sentait un peu à l’étroit parce que c’est Lavagne qui gérait tout. Depuis qu’il est parti, il a désormais les mains plus libres pour contrôler le juteux transfert des joueurs de Coton sport à l’étranger. Lavagne chez les Lions c’est également une belle occasion de prendre les Lions en otage, de placer les joueurs de Coton pour ensuite les vendre. Cela fait des sous en plus pour le clan », commente une source proche de la Fécafoot.
J-B. T.
Pendant le tournoi de la Lg Cup qui a pris fin la semaine dernière au Maroc, des journalistes présents dans la délégation camerounaise ont dénoncé les effectifs « pléthoriques » de la Fédération camerounaise de football.
« Il y a ici, 20 officiels qui occupent 20 chambres, expliquait Bouba Ngomena, l’envoyé spécial de Radio Siantou. Ceux qui jouent sont à l’étroit et des gens oisifs sont bien logés. Que font-ils ? Ils sont pour la plupart en villégiature à Marrakech. Pendant que certains font des emplettes, d’autres sont là, à écumer les couloirs de l’hôtel. On peut citer le Vice-président Francis Mveng, le secrétaire général Tombi à Roko, Aboubakar Alim Konaté, Pierre Batamack, Etienne Tamo, il y a aussi Abanda Stéphane allias le « billeteur ». Ils sont nombreux et on ne sait pas ce qu’ils font ici à Marrakech. »
Le scénario est le même lors de toutes les compétitions internationales de football. En juin 2010, en Afrique du Sud, les bureaux de Tsinga s’étaient désertés. La Fécafoot s’était pointée à la Coupe du Monde avec une délégation de 50 personnes. Le chiffre n’était pas loin de celui-là quelques mois plus tôt en Angola, lors de la Coupe d’Afrique des Nations. Rien n’échappe à ces dirigeants de la Fécafoot, même pas les matchs amicaux.
Ce sont des individus mis en mission, sans aucune feuille de route. Une fois sur place, ils n’assistent même pas aux matchs des Lions, mais s’illustrent dans les virées nocturnes, s’installent dans les restaurants et bars de leurs lieux d’accueil, font du shopping, harcèlent des joueurs, draguent à tout va, font de la délation, du commérage, etc. Exemple : après le match aller des éliminatoires de la Can 2012 au Sénégal, le ministre des Sports est monté au créneau pour dénoncer des « responsables » qui n’avaient pas prêché par le bon ensemble en envahissant l’hôtel des Lions la veille du match en compagnie de péripatéticiennes.
Avec des délégations aussi encombrées, le cafouillage est garanti. Des journalistes présents à la Lg Cup au Maroc révèlent que les représentants de la Fécafoot à cette compétition étaient si nuisibles que le nouveau sélectionneur, Denis Lavagne, a failli en venir aux mains avec le vice-président Francis Mveng. Idem pour Tombi à Roko, qui a eu une prise de bec avec Blaise Omgba du ministère des Sports.
La présence de tout ce monde dans les délégations qui accompagnent les Lions Indomptables est simple, dit un ancien cadre de la Fécafoot. Pour s’assurer la fidélité, voire l’assujettissement de ses collaborateurs, confie-t-il, Iya Mohammed, en plus de l’argent qu’il distribue, dispose d’une arme redoutable : les missions et tous les frais qui les accompagnent. C’est Iya Mohammed qui décide de qui voyage ou non. A la moindre incartade, vous êtes écarté. C’est le cas du vice-président de la Fécafoot, David Mayebi, en rupture de ban avec son président. Il ne voyage quasiment plus.
Selon le responsable de la communication de la Fécafoot, Junior Binyam, il est excessif de parler de délégation pléthorique s’agissant des dirigeants de la Fédération qui accompagnent les Lions. « Plusieurs personnes dans les délégations sont souvent invitées par la Fifa. Je crois que chacun a toujours eu un rôle dans la délégation, même si je pense que tout le monde n’est pas indispensable. Il y en a qui ne sont pas nécessaires », affirme Junior Binyam.
Dans cette galaxie des « voyageurs » de la Fécafoot, il y a des inconditionnels. Ils sont pratiquement de tous les voyages. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Portraits de ceux qui encombrent l’environnement des Lions Indomptables.
Jean-Bruno Tagne
Le parrain
Tombi à Roko, secrétaire général de la Fécafoot
L’arrivée de Tombi à Roko au poste de secrétaire général de la Fécafoot en juillet 2009 est une grosse surprise. Il n’est rien à côté des dinosaures de la Fédération qui aspirent à occuper cette fonction. Mais, contre toute attente, c’est sur lui que Iya Mohammed jette son dévolu. A peine deux ans dans la maison et, l’ancien président de la commission des arbitres est, à côté de Iya Mohammed, le personnage le plus contesté et le plus impopulaire de Tsinga.
Ceux qui côtoient le Sg de la Fécafoot le décrivent comme un homme « mesquin », qui perd beaucoup de temps à fomenter des plans pour alimenter des intrigues de toutes sortes. On voit sa main derrière la chute d’Abdouraman Hamadou, l’ancien bras droit de Iya Mohammed, et la déchéance de David Mayebi, le vice-président de la Fécafoot. Le nom de Tombi à Roko est même cité dans quelques affaires sulfureuses : affaire Bamboutos de Mbouda ; affaire Edel Apoula Bayamena Edima Bete, etc.
Il y a quelques jours, une réunion de haut niveau a été convoquée dans les services du Premier ministre pour parler de l’avenir du football camerounais et surtout de la ligue professionnelle naissante. Le Premier ministre était présent, le ministre des Sports, le général Semengué et, pour représenter la Fécafoot… Junior Binyam. Tout simplement parce que le secrétaire général de la Fécafoot a préféré se rendre au Maroc où les Lions Indomptables devaient livrer trois matchs amicaux.
« En tant que patron administratif de la Fécafoot, il sert d’interface entre la Fédération, la Caf et la Fifa. Il est le destinataire des courriers qui sont adressés à la Fécafoot et, à ce titre, il est normal qu’il fasse partie des délégations pour mieux jouer son rôle de courroie entre la Fédération et les institutions internationales », soutient le responsable de la communication de la Fécafoot, pour justifier la présence de son patron dans les délégations qui accompagnent les Lions. Une explication qui fait sourire Pascal Atangana, ancien dirigeant de la Fécafoot : « Cet homme ne se déplace que pour une chose : surveiller ses intérêts égoïstes. »
J-B. T.
Le «gorille» du président
Etienne Tamo, vice-président de la commission de sécurité
C’est une anecdote qui se raconte dans les milieux du football. Théophile Abega regarde un match des Lions Indomptables à la télévision. Subitement, il aperçoit Etienne Tamo, gaillardement assis sur le banc de touche. Le sang de l’ancien capitaine des Lions se glace. Il n’en croit pas ses yeux. « Tamo sur le banc de touche des Lions ? Là, ils ont fait fort ! », s’exclame « Docta ».
Etienne Tamo est le vice-président de la commission de sécurité à la Fécafoot. Il est entré dans la maison grâce à Vautour de Dschang dont il était le président. Le club a disparu depuis plus de 15 ans. L’ancien « ailier volant » de l’Aigle de la Menoua est très proche de Iya Mohammed. Les deux hommes ne se parlent qu’en fufuldé.
Activiste à outrance, il est le principal informateur du président de la Fécafoot. Et celui-ci le lui rend bien. Etienne Tamo est de tous les voyages des Lions. Officiellement, il est chargé de la sécurité des Lions lors des déplacements. Mais, dans les faits, il n’en est rien. Car, un certain Mbida est officiellement désigné et payé pour cette même fonction.
J-B. T.
Le «fou» du roi
Pierre Batamack, membre du comité exécutif.
En 2006, Pierre Batamack a participé à l’organisation calamiteuse d’un tournoi national de football des jeunes. La compétition fut reportée plusieurs fois. Pierre Batamack, alors président de la commission nationale du football jeune, était aller aux Etats-Unis, laissant de jeunes joueurs dans la misère et la faim. Cela n’a pourtant pas empêché Iya Mohammed de continuer à lui faire confiance dans les affaires de la Fédération.
En réalité, Pierre Batamack, « l’Américain », comme il se fait lui-même appeler (il brandit régulièrement un passeport américain), est un second couteau que le président de la Fédération et son secrétaire général utilisent pour des combats de toutes sortes. On se souvient de ses engueulades à la télévision contre le président d’honneur de la Fécafoot, Roger Milla et à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé, lors d’une réunion du comité exécutif de la Fécafoot.
En récompense, Pierre Batamack fait souvent partie des voyages avec les Lions. Pour quoi faire ? La réponse de Junior Binyam, responsable de la communication à la Fécafoot, cache mal son embarras : « Je ne l’ai pas beaucoup vu avec les Lions. Si c’est souvent arrivé, il est certain qu’il y était pour représenter le président de la Fédération camerounaise de football. » Sauf qu’il s’illustre souvent par des comportements déshonorants. : lors de la dernière Can féminine en Afrique du Sud, Pierre Batamack a été tiré des mains vigoureuses d’un homme louche par des Camerounais venus à sa rescousse. Il avait acheté un téléphone portable de seconde main au monsieur et refusait de payer.
J-B. T.
Le porte-voix
Francis Mveng, vice-président de la Fécafoot
Sa grande gueule fait de lui l’un des hommes préférés du président de la Fécafoot. Il aime trancher dans le vif et milite depuis longtemps pour l’indépendance totale de la Fécafoot vis-à-vis de l’Etat. Au plus fort de la guerre Minsep/Fécafoot sous le ministre Augustin Edjoa, c’est lui qui allait au front. Iya lui doit beaucoup et le lui rend bien. D’où sa présence dans pratiquement toutes les missions des Lions.
« En 2009, explique Junior Binyam, un comité de stratégie a été créé par le ministère et la Fécafoot pour la qualification des Lions Indomptables pour la Coupe du Monde et Francis Mveng en était membre. C’est à ce titre qu’il a souvent voyagé et qu’il voyage avec les Lions. Il fait de la stratégie ; parfois, il arrive qu’il représente le président de la Fécafoot. »
Francis Mveng est celui qui souhaite que Samuel Eto’o et quelques autres cadres de l’équipe nationale soient sanctionnés après la crise de Marrakech.
J-B. T.
Le «frère» du président
Alim Konaté, président de la commission du marketing
Depuis le départ d’Abdouraman Hamadou de la Fédération camerounaise de football, Alim Konaté est l’homme le plus craint à Tsinga. Non pas qu’il ait une grande compétence, mais simplement parce qu’il est présenté comme le « frère » du président. Le lien de famille entre Iya Mohammed et lui est du reste flou.
Alim Konaté est le président de la ligue régionale de football du Nord et le président de la commission de marketing de la Fécafoot. C’est à ce titre qu’il est de tous les voyages des Lions. Mais pas seulement : il est aussi l’œil et l’oreille de Iya Mohammed.
Beaucoup voient Alim Konaté derrière l’arrivée de Denis Lavagne sur le banc de touche des Lions. « Il a manœuvré pour Lavagne dans le but de prendre le contrôle de Coton sport. Sous le Français, il se sentait un peu à l’étroit parce que c’est Lavagne qui gérait tout. Depuis qu’il est parti, il a désormais les mains plus libres pour contrôler le juteux transfert des joueurs de Coton sport à l’étranger. Lavagne chez les Lions c’est également une belle occasion de prendre les Lions en otage, de placer les joueurs de Coton pour ensuite les vendre. Cela fait des sous en plus pour le clan », commente une source proche de la Fécafoot.
J-B. T.