Le sélectionneur limogé des Lions Indomptables, dans une interview publiée sur le site internet de Jeune Afrique, ne va pas du dos de la cuillère pour critiquer l’ensemble des acteurs de l’équipe nationale du Cameroun. Entraineurs, joueurs, administrateurs et même ministre, personne n’est épargné.
Limogé en septembre 2012, Denis Lavagne a attendu l’élimination des Lions Indomptables de la Can 2013 pour régler ses comptes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est tendre envers personne.
Bell et Milla jaloux de Iya
Le mythique numéro 9 des Lions, Roger Milla et Joseph Antoine Bell,
l’ancien gardien des buts de la sélection nationale sont les premiers à
recevoir les flèches de l’ancien entraîneur de Coton sport de Garoua.
Ils travaillent selon Lavagne, à évincer Iya Mohammed de son poste de
président de la Fecafoot. « Des anciens joueurs comme Roger Milla – qui
critique systématiquement tous les sélectionneurs qui passent – ou
Joseph-Antoine Bell, sont intéressés par la présidence de la Fécafoot »,
lance-t-il.
Akono, « pompier-pyromane »
« Le nouveau sélectionneur, est un pompier-pyromane ». C’est en
ces termes peu flatteurs que Lavagne parle de Jean Paul Akono. « Cela
fait des années que par ses critiques incessantes, il créé une ambiance
délétère autour de l’équipe. Mais lors de son passage en 2001 à la tête
de la grande équipe des Lions (championne d’Afrique 2000 et 2002), il
n’a pas su gagner un seul match et a dû démissionner au bout de trois
rencontres… », explique-t-il.
Lavagne reproche au sélectionneur par intérim des Lions d’être hypocrite. « Quand il était directeur technique national adjoint, je l’avais rencontré (…) Il m’avait dit que j’avais les compétences pour participer à la reconstruction du foot camerounais. Juste après, je lis dans la presse qu’il a fait un rapport au ministre des Sports, Adoum Garoua, affirmant que j’étais une honte pour le foot du pays ». Il va même jusqu’à affirmer que Akono et Roger Milla sont allés « jusqu'à rencontrer l’entraîneur de la Rdc [Claude Le Roy, Ndlr] pour le renseigner sur les Lions et le supplier de tout faire pour gagner le match ».
Denis Lavagne estime que son entourage a souvent souhaité la défaite des Lions. « Au Cap-Vert (à l’aller, 0-2), j’ai vu des rictus de joie sur certains visages lors de notre défaite, en particulier le chef de presse [Linus Pascal Founda, NDLR] et l’entraîneur adjoint, Martin Ntoungou Mpilé. Quand on gagnait, on minimisait nos performances. C’est troublant, non ? ». Concernant Adoum Garoua, le ministre des Sports, il dit qu’il manque de personnalité. «… le 27 septembre. Je devais signer un contrat de deux ans. Adoum Garoua, qui est un ministre qui ne prend aucune décision, a renié sa parole et m’a fait signer un contrat d’un an ».
Eto’o, friand de pouvoir
La dernière pique de l’ex patron du staff technique des Lions est
adressée à Samuel Eto’o que Lavagne peint comme « un très grand
footballeur, mais il veut être à la fois joueur, buteur, capitaine,
sélectionneur et président, voir ministre. C’est le pouvoir qui
l’intéresse ».
Cette sortie musclée de Denis Lavagne est la nième du genre. Après la défaite des Lions contre le Cap-Vert au match aller, il s’était exprimé sur les ondes de Rfi (Radio France International) où il accusait les joueurs de n’avoir pas mouillé le maillot. Après son limogeage, il avait également manifesté son mécontentement vis-à-vis des autorités sportives.