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Il s’agit précisément du décret n°2012/3917/Pm du 20 novembre 2012. Le texte publié dans le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune du 29 novembre 2012 est passé quasi inaperçu. Pourtant, il est fertile en dispositions qui vont bousculer des mentalités et provoquer un séisme dans plusieurs ménages.

L’article 8 dudit texte est bien formel. «Dès le 31 décembre 2012, c’est-à-dire dans 26 jours exactement, l’importation des équipements de radiodiffusion télévisuelle analogique et autres accessoires y relatifs, est interdite sur toute l’étendue du territoire national». Les téléviseurs à rayon cathodique (Crt en anglais), ces téléviseurs qui ont la bosse rembourrée en arrière, pour faire simple, ne seront plus admises au Cameroun. Les Camerounais qui excellent dans cette activité doivent commencer à réfléchir sur un autre métier. Sont également concernés les radios analogiques, les radios cassettes, les lecteurs, les magnétoscopes, les chaînes musicales, etc.

Dès le 1er juillet 2013, la vente de ces équipements sera interdite sur toute l’étendue du territoire. D’après le décret susdit, les opérateurs publics ou privés possédant des équipements de radiodiffusion analogique ou numérique disposent de 12 mois à compter de la date de création de l’opérateur multiplexeur/diffuseur pour mettre fin à leur diffusion. Au sens du texte, la radiodiffusion est la transmission au moyen d’ondes radioélectriques, d’informations de toute nature destinées à être reçues directement par le public sous forme de textes, de sons et d’images. La radiodiffusion numérique terrestre doit couvrir le Cameroun au moins à 85% de la population.

Cet objectif sera réalisé à l’aide des réseaux en mode multifréquence, «Multifrequency network» et à la faveur d’une densification locale en mode fréquence unique «Single frequency network». L’implémentation de la télévision numérique terrestre (Tnt) débutera par l’utilisation de la bande III-Vhf (very high frequency) dont les fréquences sont réparties sur les 32 sites existants de l’opérateur public. Puis, suivra l’utilisation des bandes Uhf (Ultra high frequency).

 
« Actuellement, ce sont les faisceaux hertziens qui constituent le mode de transmission au Cameroun en analogie. En migrant vers la transmission numérique, on aura la Tnt », explique un technicien en servie à Equinoxe Télévision. Avec les décodeurs Tnt, apprend-on, on est dans le trois en un. L’Internet, la télévision et le téléphone. Pour ce technicien, la radiodiffusion numérique est une manne pour les chaînes de télévision camerounaises. « Les télévisions locales ne se font pas valorisées à travers le câble, parce qu’étant connectées sur les satellites analogiques. Désormais, les chaînes nationales seront prioritaires.

Ensuite les chaînes africaines et enfin occidentales », déroule notre informateur. « Bien plus, laTnt va permettre de mieux contrôler les chaînes et va garantir une meilleure qualité de service », ajoute-t-il, en indiquant au passage qu’Etv est déjà très avancée par rapport à cette technologie. Si l’on s’en tient aux conclusions du comité national de supervision de la migration de la radiodiffusion de l’analogie au numérique – Cameroon Digital Switchover (Cam Dbs) du 21 mars 2012,  la stratégie nationale de migration, conformément aux prescriptions de l’Union internationale des télécommunications (Uit).

L’instance mise en place en 2009 doit accélérer la préparation du basculement de l’analogie vers le numérique, à l’échéance de 2015, selon les prescriptions de l’Uit. Ce basculement va donc se faire de façon progressive. Question aussi d’éviter de pénaliser les propriétaires des chaînes de télévision. Donc, bien qu’étant interdites d’importation et finalement de vente, les appareils concernés déjà acquis vont continuer à servir à leurs propriétaires pendant un bon bout. Avant de devenir désuets. Comme pour dire qu’il est plutôt sage de s’arrimer dès janvier 2013.