L’idéologie ethniciste de la majorité Bamiléké menacée : preuves flagrantes par extraits commentés des thèses de Shanda Tonme

L’idéologie ethniciste de la majorité Bamiléké menacée : preuves flagrantes par extraits commentés des thèses de Shanda Tonme

Franklin Nyamsi:Camer.be 1)  Ce que j’ai dit de la pensée de Mouangué Kobila et de celle de Shanda. La grosse colère de Shanda vient du paragraphe que voici, extrait de ma tribune sur « l’obscurantisme ethniciste au Cameroun », où je procède à la description phénoménologique des variantes du phénomène ethniciste dans notre pays. La variante qui concerne Shanda et Kobila est dite dans ce qui suit :
 
« Un ethnicisme d’imposture, sous forme d’idéologies imaginaires de la minorité ou de la majorité. Construit sur une identité ethnique bricolée en vue de braconner dans le maquis des strapontins de l’Etat,  l’ethnicisme d’imposture met en scène des faux adversaires, qui sont en réalité de véritables jumeaux idéologiques au regard du scrutateur averti. On a vu des intellectuels – bien souvent à l’avant-garde de lobbies ethnicistes concourant au pouvoir d’Etat-  investir l’entreprenariat politico-ethnique au Cameroun d’une manière curieuse : d’une part, il s’est agi d’inventer de soi-disant  minorités ethniques  menacées d’invasion dans leur terroir ancestral par des prétendus allogènes. Singulière ironie du sort, l’entrepreneur politico-ethnique le plus en vue de cette manœuvre est un Camerounais ayant par ailleurs, selon certaines sources, une ascendance parentale ghanéenne. Une telle histoire personnelle n’aurait-elle pas dû inciter notre théoricien du « pouvoir ethno-sawa » a défendre l’exigence supérieure d’une république cosmopolitique débarrassée des crétinismes du sang ? D’autre part, on a vu des intellectuels investir l’entreprenariat politico-ethnique en partant de la présomption d’existence d’une soi-disant ethnie majoritaire, composée d’une écrasante majorité de génies en tous domaines, dynamiques même en plein sommeil, et ne demandant que le « one man, one vote » pour accéder à la tête de l’Etat du Cameroun. Qui ne voit pas que derrière l’universalisme démocratique apparent de ces chantres du « dynamisme bamiléké », ne se cache ni plus ni moins que le projet de remplacer l’ethnicisme d’Etat de Paul Biya par un autre, comme Biya remplaça celui du régime Ahidjo par le sien ? Shanda Tonmé et James Mouangué Kobila, même pipe, même tabac ! Que nul ne s’y trompe. La gémellité entre ces deux adversaires est flagrante. »

Nulle part dans ce qui précède, il n’est question de la marque de voiture de Shanda Tonme. Je ne cherche pas non plus à savoir si les lunettes et la chemise de notre compatriote sont de marque générique comme on le dit de certains produits pharmaceutiques. Il y a dans l’extrait qui précède, deux affirmations fondamentales de ma part concernant la démarche politico-intellectuelle de Shanda Tonme. La première est que Shanda croit que l’ethnie Bamiléké est démographiquement majoritaire au Cameroun et lui revendique une représentativité politique correspondant à cette majorité politique alléguée. Je conteste la scientificité de cette thèse, et j’en conteste aussi l’instrumentalisation politicienne. La seconde affirmation fondamentale de mon analyse est que par cette démarche, Shanda ne conteste pas le paradigme ethniciste en politique mais revendique simplement des droits politiques nouveaux, qu’il croit intrinsèquement attachés aux privilèges de l’ethnicité majoritaire.  Il s’ensuit donc enfin que Shanda, sans s’en rendre compte – ce qui lui arrive souvent, il est vrai -  est d’accord au fond avec Mouangué Kobila sur la valeur paradigmatique du concept d’ethnie dans la politique camerounaise. Sauf que pour le Camerounais d’ascendance ghanéenne, c’est le concept de minorité autochtone qui joue le rôle du concept shandaien  d’ethnie démocratiquement majoritaire.  Je vais donc citer des extraits de Shanda qui attestent de ces deux affirmations. J’y reviendrai seulement ensuite pour les déconstruire.
 
2)      Les preuves de la thèse d’une démographie bamiléké majoritaire selon Shanda

« En ce sens, on ne peut pas conclure sans reconnaître quand même que dans le contexte d'une alternance, il faudra stopper le recrutement des Bétis dans la haute administration et procéder à des ajustements indispensables. Je vous parle avec l'assurance de traduire les profondeurs de plans de gouvernements qui existent déjà dans certains tiroirs. Il faudra alors des mesures transitoires encore dites d'urgence, car comment pensez-vous qu'avec près de 50% de la population, les Bamilékés ne soient que 7% de cadres dans tous les corps de sécurité confondus, c'est à dire armée, police, gendarmerie, garde présidentielle? »

Extrait de l’article « L’Après-Biya et les Betis » publié par Shanda Tonme le 10 février 2012.
Mes réactions :
Cette thèse est fausse : aucune statistique n’établit à ce jour des données démographiques et ethniques fiables au Cameroun. Le peuplement des régions, départements et villes camerounaises ne fait pas l’objet d’une étude sociologique sur critères ethnologiques. Les sources de la socioethnologie partisane de Shanda sont uniquement les listes des différents examens et concours de la république corrompue de Paul Biya.  Ces listes ne sont que très peu fiables, encore moins représentatives des transformations en cours de la diversité ethnique camerounaise. Quand on prend en compte, en outre, la montée en puissance du phénomène de l’illettrisme et de l’analphabétisme sous l’impact de la misère des masses camerounaises, il va de soi que les listes d’inscription au concours sont difficilement le reflet bijectif de la diversité socioethnologique. Shanda ne peut donc pas prouver que les Bamiléké représentent plus ou près de 50% des Camerounais, pas plus qu’il ne peut prouver que dans l’hypothèse où des statistiques l’établissaient un jour, il s’ensuivrait que que les Bamiléké en tant que groupe ethnique sont de fait UNE force politique cohérente, à mettre en compétition avec les différents partis politiques en présence.  Shanda compte ainsi opposer le parti imaginaire Bamiléké à l’UPC, au RDPC, à l’UNDP, au SDF et consorts ? Ne serait-ce pas l’annonce d’une future guerre des ethnies au Cameroun, chacune prise dans une structure analogue au projet de Shanda ?

Cette thèse est en outre dangereuse car elle a le tort de présenter la future politique du Cameroun comme une compétition des ethnies alors que nous devrions, face à une mosaïque de 250 ethnies, aller davantage vers une compétition méritocratique et égalitaire assortie de mécanismes efficaces de lutte anti-discriminations au profit de tous les citoyens. Shanda n’est attentif qu’à l’exclusion du groupe dont il se fait le défenseur attitré et dont il veut opérer le braconnage politique par l’exploitation du ressentiment. Quid des statistiques des 249 autres groupes ethniques camerounais dans la démonstration sans preuves de Shanda ? Dans la logique d’une compétition des ethnies, la contestation actuelle par Shanda du RDPC et de l’ethnicisme d’Etat de Biya à son sommet perd toute sa pertinence intrinsèque. Paul Biya n’aurait-il pas beau jeu de dire qu’il est pour les Béti ce que Shanda Tonme veut être pour les Bamiléké ? A la majorité du nombre invoquée par Shanda, pourquoi après tout contesterait-on ceux qui nous opposent avec mépris aujourd’hui la majorité des armes ?
 
3) Preuves du caractère paradigmatique de l’ethnie dans la vision politique de Shanda

J’entends ici par paradigme, un modèle de pensée qui détermine plus ou moins consciemment, de façon implicite et en tout cas relativement ininterrogée, les prises de positions intellectuelles d’un auteur. On voit en tout cas dans l’extrait qui suit, que Shanda Tonme considère comme établi qu’il existe en soi et pour soi une force politique camerounaise autonome qu’il nomme l’ethnie Bamiléké et qu’elle compte peser de tout son poids in nomine, dans l’avenir politique immédiat du Cameroun. Je citerai, une fois de plus, Shanda Tonme, avant de donner mes réactions :
« Mais il faudrait encore, que ceux qui s’estiment faibles ou minoritaires, sachent cultiver l’amitié et la loyauté du plus fort. Le mouton qui dort à côté de l’éléphant na qu’une seule précaution à prendre : ne jamais s’allier avec quiconque contre l’éléphant et ne jamais rien faire qui puisse être analysé comme une provocation, car même mort, un éléphant qui se renverse sur un mouton l’écrase. Que tous ceux qui entrent dans des alliances subjectives et contre-natures pour une union sacrée contre les Bamilékés, se retiennent et réfléchissent sur le sens de l’histoire. »
Extrait de l’article « Shanda Tonme répond à James Mouangué Kobila », du 11 décembre 2008.
Mes réactions à ce qui précède :

Voici pourquoi je dis que la pensée politique de Shanda Tonme est dangereuse pour ce qu’on nomme le pays Bamiléké comme elle l’est tout autant pour le projet upéciste transcendant d’une république camerounaise enfin égalitaire, méritocratique, anti-discriminatoire, pluraliste, solidaire, écologique et prospère. Dans l’extrait ci-dessus, Shanda considère donc sa « majorité politique Bamiléké » comme le camp « du plus fort », comme « l’éléphant  qui écrase », comme le camp politique qui possède en soi « le sens de l’Histoire ». Que de métaphores traduisant une conception bellliciste du politique ! Que d’indications sur la naissance d’un messianisme ethniciste fanfaron et menaçant ! Face aux Bamiléké constitués par l’imaginaire de l’auteur en parti politique à part entière, seule demeurerait donc une poussière de groupes ethniques « faibles ou minoritaires ».  Faut-il laisser Shanda Tonme faire basculer le problème national camerounais dans le réduit du problème des velléités de construction du d’un parti unique Bamiléké qui l’anime ? Faut-il laisser Shanda Tonme réduire la résistance upéciste des nationalistes des bastions de l’Ouest et du Littoral bassa, à une simple affaire de lutte pour l’hégémonie d’une ethnie ou d’une alliance d’ethnies sur toutes les autres ? C’est à ce travail de sape qu’il se livre pourtant, en tentant de rabougrir la lutte des patriotes des pays Bamiléké, Bassa et de toutes les autres régions du Cameroun, à la peau de chagrin d’une revendication particulariste de réhabilitation ethnique. Faut-il laisser ainsi le révisionnisme et le négationnisme les plus scandaleux détourner les énergies transcendantes du mouvement nationaliste camerounais des Um, Moumié, Ouandié, Ossende, Massaga, Ndoh, Kingue, vers les marais putrides de l’esprit villagiste du Laakam, de l’Essingan, du Ngondo, et consorts ?  On peut s’interroger davantage. Quelle forme prendrait donc le Parti Unique de tous les Bamiléké que Shanda veut installer dans le champ politique national ?

Deux hypothèses : 1) Ou bien Shanda Tonme réussit à rallier en plein jour tous les cadres politiques de culture ethnique Bamiléké, venant de toutes les formations politiques existantes, avec tous les autres citoyens camerounais de culture Bamiléké. Ainsi, sortant de l’UPC, du RDPC, du SDF, de l’UNDP, de l’UDC, etc. tous ces militants rejoindraient une formation homogène pensée par notre auteur et ses promoteurs plus ou moins avoués. Et alors, Shanda Tonme aura fait ce qu’il dit quand il présente les Bamiléké qu’il représenterait comme « une autre espèce, celle fière, courageuse, engagée, et consciente de sa force. », selon ses propres termes dans sa réplique à celui que je nomme son jumeau inverse, le Pr. James Mouangué Kobila. Créer le All Bamiléké Party (ABAPA visible) comme Shanda s’acharne à l’imaginer serait à mon avis, l’idée la plus inféconde de la géostratégie politique camerounaise à venir, car elle réduirait le patriotisme de ses partisans à la défense exclusive des droits de leur groupe ethnique et fonderait les promoteurs postcoloniaux (les extrémistes Béti, Sawa et Nordistes notamment) de l’anti-bamilékisme à redoubler de zèle dans leur projet criminel de cliver les Camerounais d’origine Bamiléké dans leur terroir géographique originel. Dangereuses perspectives, voies d’impasse à surmonter par un projet clairement républicain jusqu’en ses arrières pensées…

2)  Ou alors Shanda Tonme prétend posséder d’ores et déjà, en vertu de liens organiques privilégiés qu’il aurait avec tout citoyen camerounais de culture ethnique Bamiléké, les rouages actifs d’un bien imaginaire Parti Clandestin Bamiléké (ABAPA invisible) qui serait disséminé dans tous les partis et qui n’attendrait que le Grand Soir de l’élection transparente et juste pour surgir de terre comme les mineurs dans Germinal de Zola. Dans cette seconde hypothèse, la posture de Shanda Tonme n’aurait pour effet que de doper les pratiques de défiance qui prospèrent déjà dans les appareils politiques de l’opposition camerounaise sur fond de guéguerre de positionnements et de cooptations ethniques. Ne sont-ce pas là les germes de la paralysie tétanique actuelle de l’opposition camerounaise ? En votant pour Fru Ndi en 1992, les millions de Camerounais qui ne sont pas de culture ethnique Bamiléké avaient-ils seulement en tête le quart des calculs partisans de Shanda ?  Shanda, sans le vouloir peut-être, se retrouverait alors dans le fourneau artisanal d’une future guerre générale camerounaise de toutes les ethnies pour la suprématie finale. Projet infernal que laissent entrevoir les lignes suivantes de Shanda Tonme à son adversaire-jumeau , James Mouangué Kobila. Ainsi, pour Shanda, « qu’il est anormal qu’un groupe humain soit aussi prépondérant de façon générale, sans avoir une emprise sur le pouvoir politique. »  Bien comprendre le mot ci-dessus, c’est saisir la raison ultime de notre désaccord profond avec Shanda Tonme et son jumeau spéculaire. Ils estiment la question démocratique résolue d’avance dans les interstices de l’appartenance ethnique. Moi, contre  Kobila et Shanda  - tous réunis sous la même chapelle du paradigme ethniciste -  je soutiens que la véritable question politique ne se pose que quand l’individu accouche du citoyen en lui-même, par une démarche d’ascèse critique radicale envers toutes les appartenances décidées par d’autres pour lui, ascèse qui lui révèle ni plus ni moins que sa commune condition humaine partagée avec tous les humains du monde et de l’Histoire. Sans ce désenclavement éthique – par l’éducation et la lutte citoyennes égalitaires-  qui relativiserait les cultures ethniques pour produire l’éloge raisonnable et rationnel de l’égalité républicaine incarnée par des institutions justes et efficaces, le risque court que la démocratie ne soit qu’un jeu de dupes, où derrière le « one man, one vote » et les calculs imaginaires qu’il suggère en contexte de compétition ethnique exacerbée, se profilent les fondements d’une longue et atroce guerre civile dont nous devons absolument nous passer au Cameroun. Pour résister à cette tentation pathologique, je mobilise pour ma part les forces de la raison critique et de la lutte politique citoyenne et égalitaire. Je creuse la veine encore féconde de l’upécisme qui fonda notre humanisme le plus élevé au cœur de l’Afrique noire.

4)      Preuves de l’identité de paradigme entre Shanda et Mouangué Kobila : l’ethnie comme idole commune
J’ai enfin dit et je maintiens que Shanda Tonme et James Mouangué Kobila, c’est même pipe, même tabac. Pourquoi ? Non pas à cause de la marque de téléviseur de Shanda, qui doit sans doute être un générique, comme certains produits pharmaceutiques. Il y a dans la littérature de Shanda Tonme lui-même, suffisamment d’éléments pour prouver qu’il ne conteste pas les revendications politiques centrées sur l’ethnicité. Il les considère d’ailleurs comme beaucoup plus légitimes que celles qui relève de la citoyenneté républicaine, comme si les appartenances ethniques camerounaises n’avaient pas elles-mêmes été longuement reconfigurées par le phénomène politique colonial et postcolonial ! La citoyenneté ethnique est supérieure pour Shanda à la citoyenneté républicaine. La dernière a vocation à se configurer selon les formes « dominantes » de la première. C’est précisément cette déduction de la nation des ethnies ou cette réduction de la question de l’Etat-nation camerounais aux arrangements ethniques qui est l’objet de notre désaccord. C’est donc bien Shanda Tonme qui accorde à James Mouangué Kobila un satisfecit, en l’assortissant seulement d’une condition : Kobila peut défendre sa minorité menacée ( Les soi-disant Sawa), ce serait selon Shanda, son droit ! Mais à condition que Kobila, dans sa défense, ne s’attaque point à la majorité menacée (le soi-disant All Bamileke Party de Shanda). Voici donc comment Shanda exprime cette intimité de vue avec celui qui paraissait pourtant à certains comme son pire adversaire :

« Il convient en outre, de signaler que jamais je ne me serais posé la question de ta représentativité et surtout du mandat au nom duquel, tu te fais avocat des peuples que tu appelles autochtones. En fait je comprends sans qu’il soit besoin d’une autre proclamation, que tu mènes un combat légitime, de survie de ta famille ethnique. Tu en as le droit, la latitude, et l’habilitation naturelle. »
Réponse à James Mouangué Kobila, op. cit.

Ultimes réactions :
Les propos de Shanda Tonme ci-dessus prouvent que la représentativité politique fondamentale à ses yeux est la représentativité ethnique. Peu importe donc finalement le projet politique dont un citoyen est porteur. Avant tout, il faut et il suffit même qu’il soit le ressortissant et le représentant de son ethnie. Shanda va plus loin : la légitimité ethnique dans l’ordre politique est indiscutable, inquestionnable, naturelle et évidente par-là même. Le droit politique du citoyen provient, selon Shanda Tonme, de son « habilitation naturelle », de son appartenance ethnique. Shanda reconnaît à Kobila le droit de se faire avocat-défenseur des Sawa, mais quand Kobila passe à l’acte, Shanda le lui retire aussitôt en l’assortissant d’une condition restrictive. On peut sans risque d’exagérer, prêter à Shanda les termes suivants  : «  défends ton ethnie menacée, Mouangué Kobila, mais pas contre nous, du All Bamileke Party. Défends ton ethnie, Mouangué Kobila, mais ne nous choisis pas dans ta liste d’adversaires. Attaque-toi à d’autres ethnies, au besoin ou bats-toi contre le vide. Mais nous, « l’éléphant », l’ABAPA, si tu nous cherches, on t’écrasera, parce que nous sommes les plus forts en toutes choses et d’ailleurs aussi les plus nombreux. » Shanda veut donc tous les avantages de l’ethnicisme politique, mais aucun de ses inconvénients. Il combat toutes les politiques d’exclusion, sauf celles qui l’inclueraient en tant que citoyen soutenu par une majorité « ethnique » dans le grand jeu national. Voilà ce que j’ai appelé, une pratique du braconnage politique masquée derrière une idéologie imaginaire de la majorité politique. Rien, dans les propos que j’ai cités, ne m’incite à changer d’avis dans cette affaire. Mais le débat est donc ouvert !
Le Dr. Shanda Tonme est un  ancien gars de Douala comme moi. Je crois d’ailleurs savoir qu’il a grandi à Deido. Moi, j’ai traîné mes tchantchousses entre Kondi Bassa,  Beedi et Bepanda, à la frontière de Deido, pendant de longues et mémorables années d’enfance. L’ancienne route de Douala à Edéa, comme les quartiers qui la jalonnent portent mon calcaneum. Nous connaissons tous la chaleur et la sueur collantes du Marché Central de New-Bell. Et les paillottes de beignets-haricots-bouillie d’autrefois raisonnent encore de nos causeries hilares dans les vents du soir qui animent Douala. Quand viendront les vraies journées électorales du Cameroun, je lui rappellerai la conversation que voici. Quand il me dit « Man no run », je le prends vraiment, sincèrement en affection. Et je lui réponds : « A go run for wati ? You no fi up me eye, massa !  A don chop than popo blookpot laka you sep!” Certains soirs à Douala, je contemplai aussi comme Shanda, la beauté majestueuse du sommet du Fako qui nous appelle aux véritables œuvres durables de civilisation pour le Cameroun.  J’en ai esquissé le projet dans mon article de 2008, « L’Upécisme est un humanisme ». Plaise à ceux qui le souhaitent d’en consulter les épures. Car, j’en conviens, Raoul Nkuitchou Nkouatchet a raison, je le cite à nouveau :
« S’il était vrai que les Bamiléké voulaient le Pouvoir, en tant que groupe ethnique, cela serait très grave pour le pays. Et il faudrait combattre ce plan au moyen de toutes les forces disponibles. Mais, on sait qu’il n’en est rien »

© Correspondance : Pr. Franklin Nyamsi,Rouen, France


05/03/2012
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