Libye : Kadhafi aurait proposé de partir
Libye : Kadhafi aurait proposé de partir
Mouammar Kadhafi chercherait une issue "honorable" pour lui et ses proches. Une négociation refusée par les insurgés puis démentie par le régime.
Alors que la communauté internationale tente de s'accorder sur une réponse face aux combats qui se poursuivent en Libye, Mouammar Kadhafi chercherait une issue "honorable" pour lui et ses proches dans cette crise qui aurait déjà fait un million de réfugiés.
Selon deux journaux en langue arabe et selon la
chaîne de télévision Al Djazira, le dirigeant libyen aurait proposé aux
insurgés une réunion du Congrès général du peuple, instance qui fait
office de parlement, afin d'examiner les conditions de son départ
assorties de garanties. Al Djazira précise que cette main a été tendue
en direction du Conseil national installé par l'opposition à Benghazi et
qui représente la majorité des régions contrôlées par les rebelles dans
l'Est.
Kadhafi aurait proposé de partir
Les quotidiens Achark Al Aousat, installé à Londres, et al Bayan, basé aux Emirats arabes unis, citent tous deux des sources anonymes à l'appui d'informations selon lesquelles Kadhafi tente de trouver un compromis.
Démentis et précisions
Une source proche du Conseil national a précisé avoir entendu parler d'une proposition suivant laquelle "Kadhafi remettrait le pouvoir au président du parlement et quitterait le pays avec une certaine somme d'argent garantie". Des sources proches du Conseil ont informé le correspondant de la chaîne Al Djazira à Benghazi que la demande du dirigeant libyen a été refusée par les insurgés car elle reviendrait à lui accorder une sortie "honorable" et serait perçue comme une offense aux victimes . "Il m'a été dit que cette question de l'argent constituait un obstacle important du point de vue du Conseil", a précisé une source.
Kadhafi quitterait le pays avec une certaine somme d'argent garantie
Essam Gheriani, chef du service de presse du Conseil, a cependant déclaré qu'à sa connaissance aucune offre n'avait été présentée au gouvernement parallèle. Et, ce mardi en fin de matinée, le régime libyen dément formellement une offre de négociations. "C'est n'importe quoi, et c'est tellement agaçant de commenter une telle foutaise", a déclaré un responsable gouvernemental à Tripoli, sous couvert de l'anonymat.
D'après le président Conseil national, Moustapha Abdeljalil, le numéro un libyen n'aurait pas envoyé lui-même d'émissaire. "Il n'a envoyé personne. Des gens se sont proposés comme intermédiaires pour arrêter le bain de sang. (...) Ces gens sont des avocats militants de Tripoli." Et d'ajouter que l'opposition est "évidemment favorable à mettre fin au bain de sang, mais [Kadhafi] doit d'abord démissionner, puis il doit partir, et nous n'engagerons pas de poursuites pénales contre lui", a ajouté l'ancien ministre de la Justice.
L'ONU craint une crise humanitaire
Cette tentative intervient au moment où les forces libyennes, engagées dans une contre-offensive dans le golfe de Syrte, ont mené des attaques aériennes contre le port pétrolier de Ras Lanouf. Des populations civiles se trouvent encerclées par les troupes loyalistes dans les villes de Misrata et Zawiyah et les craintes d'une crise humanitaire grandissent tandis que les combats se poursuivent.
Valerie Amos, qui dirige le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU à Genève, estime que plus d'un million de personnes ont fui le pays ou ont besoin d'une assistance humanitaire d'urgence. L'ONU a appelé à lever 160 millions de dollars pour financer une opération visant à fournir à ces populations des abris, des médicaments et des vivres au cours des trois prochains mois.