Liberté d’expression: Le Rapport qui accuse le Cameroun
DOUALA - 17 OCT. 2012
© Le Messager
Selon le document remis le 15 octobre courant au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies par certaines organisations internationales, notamment, Pen international, le Comité pour la protection des journalistes et Internet Sans Frontières, la liberté d’expression serait en péril au pays de Paul Biya...
Selon le document remis le 15 octobre courant au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies par certaines organisations internationales, notamment, Pen international, le Comité pour la protection des journalistes et Internet Sans Frontières, la liberté d’expression serait en péril au pays de Paul Biya...
Dans ce rapport, le Cameroun est présenté comme un « pays dans lequel être un écrivain ou journaliste, à la fois en ligne et hors ligne, est risqué ». Le document se fait fort de démontrer comment le pays a utilisé des mesures de plus en plus autoritaires pour réprimer écrivains, musiciens, et presse. On y apprend que de nombreuses lois pénales punissent les écrivains et les journalistes en raison de leur travail, autorisent les détentions provisoires de longue durée dans des prisons surpeuplées, la torture systématique, et favorisent l'inexistence de procès équitable.
« Les écrivains qui expriment une opinion dissidente au Cameroun courent un risque énorme », explique Cathal Sheerin, chercheur sur l'Afrique à Pen international. « Enoh Meyomesse, le fondateur de l'Association des écrivains Cameroun, continue de croupir en prison, à Kondengui, depuis 11 mois, dont un mois passé en isolement, bien que toutes les charges contre lui aient été abandonnées». « Meyomesse est actuellement en procès devant un tribunal militaire, avec un accès minimal à ses avocats ou à des soins médicaux ».
Le gouvernement a également durci le ton sur la presse en imposant, de manière sélective, aux journaux et publications des licences coûteuses. « Enquêter sur la corruption et rapporter les troubles politiques sont des actes punissables pour les journalistes camerounais, qui peuvent conduire à leur arrestation et même à la mort », a expliqué Mohamed Keita, coordonnateur Afrique au Committee to Protect Journalists (Comité pour la protection des journalistes). « L'autocensure n'est pas un mécanisme de sécurité durable et compromet le droit des citoyens à une information indépendante et fiable, qui leur donne les moyens de prendre des décisions vitales. »
Les menaces sur la liberté d'expression persistent également en ligne. Le Cameroun a bloqué du contenu sur Internet et encourage la privatisation de l'application de sa loi contre la cybercriminalité, sans contrôle judiciaire suffisant. Moins de 5% des Camerounais ont aujourd'hui accès à Internet. Ce faible taux de pénétration s'explique par le contrôle rigoureux que l'Etat camerounais exerce sur l'infrastructure et une réglementation stricte, qui ont pour conséquence des coûts exorbitants pour les fournisseurs d'accès à Internet et les utilisateurs.
« Selon l'Onu l'accès à Internet est un droit de l'homme, fondamental au développement personnel et économique. Au Cameroun, l'Internet n'est pas accessible à tous. Le contrôle de l'Etat sur l'Internet et le monopole qu'il exerce sur son accès entravent la libre contribution de ses utilisateurs ainsi que leur expression en ligne », explique Archippe Yepmou, président d'Internet sans frontières.
L'audition du Cameroun par le Conseil des droits de l'homme, afin de répondre aux griefs formulés contre lui, aura lieu en avril et en mai 2013.
Source: Ifex (Réseau mondial pour la liberté d’expression)
© Le Messager
Selon le document remis le 15 octobre courant au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies par certaines organisations internationales, notamment, Pen international, le Comité pour la protection des journalistes et Internet Sans Frontières, la liberté d’expression serait en péril au pays de Paul Biya...
Selon le document remis le 15 octobre courant au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies par certaines organisations internationales, notamment, Pen international, le Comité pour la protection des journalistes et Internet Sans Frontières, la liberté d’expression serait en péril au pays de Paul Biya...
Dans ce rapport, le Cameroun est présenté comme un « pays dans lequel être un écrivain ou journaliste, à la fois en ligne et hors ligne, est risqué ». Le document se fait fort de démontrer comment le pays a utilisé des mesures de plus en plus autoritaires pour réprimer écrivains, musiciens, et presse. On y apprend que de nombreuses lois pénales punissent les écrivains et les journalistes en raison de leur travail, autorisent les détentions provisoires de longue durée dans des prisons surpeuplées, la torture systématique, et favorisent l'inexistence de procès équitable.
« Les écrivains qui expriment une opinion dissidente au Cameroun courent un risque énorme », explique Cathal Sheerin, chercheur sur l'Afrique à Pen international. « Enoh Meyomesse, le fondateur de l'Association des écrivains Cameroun, continue de croupir en prison, à Kondengui, depuis 11 mois, dont un mois passé en isolement, bien que toutes les charges contre lui aient été abandonnées». « Meyomesse est actuellement en procès devant un tribunal militaire, avec un accès minimal à ses avocats ou à des soins médicaux ».
Le gouvernement a également durci le ton sur la presse en imposant, de manière sélective, aux journaux et publications des licences coûteuses. « Enquêter sur la corruption et rapporter les troubles politiques sont des actes punissables pour les journalistes camerounais, qui peuvent conduire à leur arrestation et même à la mort », a expliqué Mohamed Keita, coordonnateur Afrique au Committee to Protect Journalists (Comité pour la protection des journalistes). « L'autocensure n'est pas un mécanisme de sécurité durable et compromet le droit des citoyens à une information indépendante et fiable, qui leur donne les moyens de prendre des décisions vitales. »
Les menaces sur la liberté d'expression persistent également en ligne. Le Cameroun a bloqué du contenu sur Internet et encourage la privatisation de l'application de sa loi contre la cybercriminalité, sans contrôle judiciaire suffisant. Moins de 5% des Camerounais ont aujourd'hui accès à Internet. Ce faible taux de pénétration s'explique par le contrôle rigoureux que l'Etat camerounais exerce sur l'infrastructure et une réglementation stricte, qui ont pour conséquence des coûts exorbitants pour les fournisseurs d'accès à Internet et les utilisateurs.
« Selon l'Onu l'accès à Internet est un droit de l'homme, fondamental au développement personnel et économique. Au Cameroun, l'Internet n'est pas accessible à tous. Le contrôle de l'Etat sur l'Internet et le monopole qu'il exerce sur son accès entravent la libre contribution de ses utilisateurs ainsi que leur expression en ligne », explique Archippe Yepmou, président d'Internet sans frontières.
L'audition du Cameroun par le Conseil des droits de l'homme, afin de répondre aux griefs formulés contre lui, aura lieu en avril et en mai 2013.
Source: Ifex (Réseau mondial pour la liberté d’expression)