Selon des sources aujourd’hui et après une « libération » aux allures de montage, tout porte à croire d’après certains analystes de la géopolitique dans le septentrion que le Chef de l’Etat camerounais a fait tourner en bourrique son homologue en le faisant croire que la secte Boko Haram avait décidé d’en découdre avec les otages si leurs revendications n’étaient pas exécutées.Depuis ce dénouement heureux, tout le monde serait d’accord sur le fait que le Cameroun ait joué un rôle déterminant dans cette libération qui s’est faite à chaque étape de façon « discrète ».
Une « discrétion » suspecte ordonnée depuis la médiatisation de cet enlèvement par les autorités camerounaises qui, dans leur démarche n’avait même pas daigné permettre aux médias n’est-ce est que pour faire le parcours des « ravisseurs ». Seul le média d’Etat qui avait cette prérogative avait pu faire un effort dans ce sens ; baladant dans un reportage des téléspectateurs dans les méandres d’une région « désertique » où le simple sillonnage d’un hélicoptère pouvait permettre de retrouver les traces des otages. Mais hélas ! Après l’enlèvement, le leurre avait tout été trouvé de faire croire quelques jours après que Boko Haram était impliqué dans ce rapt. Dans des confidences des couloirs du palais de l’unité, les otages auraient été « séquestrés » dans l’Etat de Maïduguri et dans la ville de Bornéo au vu et su de tout le monde mais sans qu’aucune personne ne tente quoi que ce soit de peur de mettre en danger leurs vies. Cette version qui a perduré jusqu’à leur libération n’a jamais été édulcorée telle une note à guitare bien travaillée. Un journal de la place ajoutera même dans ses colonnes que selon une confidence d’un agent des services de renseignements nigérians, après le ciblage des otages rien n’avait été tenté de peur de les mettre en danger.
D’autres versions telles que l’établissement d’une plate forme de
dialogue d’un chef traditionnel de ce côté du Cameroun ont été évoqué
mais avec la précision qu’on l’a retrouvé en pleine négociation du côté
du Tchad voisin. Tellement de vérités et contre-verités qui se mêlent et
s’entremêlent pour aboutir a un fait désormais ; où se trouvait les
otages ?
S’il est vrai que « Boko Haram » a fait un rapt à cette période, celui
d’un contingent de camerounais qui revenait de Cotonou après l’achat
pour la plupart des marchandises ; ceux-ci qui sont jusqu’à présent
inaperçu ; Pourquoi n’avoir pas fait cas de cette situation ? Ont-ils
été libérés jusqu’ici ? Un mutisme est observé sur cette situation. Nos
sources nous rapportent même que quelques jours avant ce « cinéma » de
rapt de Boko Haram de la famille Moulin-Fournier, le Directeur de la
Recherche Extérieure (DGRE) camerounais avait déjà effectué un voyage au
Nigéria pour s’enquérir de la situation de ces otages camerounais dont
la revendication première de Boko Haram était de faire libérer leurs
collègues incarcérés au Cameroun. On se pose jusqu’ici la question de
savoir si le rapt des Moulin-Fournier avait été l’arbre qui cache la
forêt ?
Incongruités
Aujourd’hui, si certainement nous pouvons nous réjouir de cette libération, le recul nous impose tout de même une certaine clairvoyance dans ce processus flou.
Dans une interview, Tanguy Moulin-Fournier, chef de famille raconte leur captivité et leur détention. En parcourant cette interview, la première remarque est qu’aucune ville ou village n’est citée d’où la certitude de la méconnaissance de l’endroit où ils se trouvaient. Ce français qui résidait déjà au Cameroun était à sa première « excursion » dans cette partie du pays et ne pouvait alors en aucun cas savoir ce qui pouvait l’attendre. Les « zarguinas » de ce côté du pays maitrisant depuis des lustres toutes les poches de cachette de leur localité aussi vaste qu’un champ de mine, avait trouvé une proie facile pour leur besogne récurrente.
Tanguy Moulin-Fournier soupçonné d’être un espion, a un diplôme d’ingénieur acquis en un an de formation au Canada. Que faisait-il dans cette partie du Septentrion alors même que pour effectuer un tel voyage dans une zone inconnue quelques mesures sécuritaires sont des prérequis ?
La secte Boko Haram longuement citée dans ce rapt a une organisation
très structurée et en aucun cas ne pouvait envoyer comme dans les dires
de Tanguy Moulin-Fournier un commando avec en son sein de « maladroits »
chauffeurs. Dans ce témoignage, nous constaterons que sur « la montre
de l’otage », moins de deux heures se sont écoulées jusqu’à l’arrivée
dans le camp sensé leur servir de « prison ». Ensuite le « modus
operendis » de ses ravisseurs n’a été que le camouflage des otages dans
le buisson en attendant le surenchérissement et après « accord » leur
déplacement dans un autre endroit non loin du premier mais plus
confortable ; l’ombre d’un fromager. Dans la ville de Bornéo, a quoi
ressemble ce cliché ? Lorsqu’on sait que l’agent de renseignement
nigerian lui a plutôt parlé d’un local dans lequel était gardé les
otages, de qui se moque-t-on ?
Pourquoi avoir attendu aussi « longtemps » avant de revendiquer le rapt ?
Simplement parce qu’aucun « Boko Haram » n’était impliqué mais
simplement motivé par les services de renseignements et médias français
qui dans leur démarche voulaient « surenchérir » la guerre au Mali en
affirmant que la secte Boko Haram avait rapter les ressortissants de
leurs pays.
Camouflage presque réussi
Généralement le « modus opérendis » de ces « malfrats » est de
prendre les otages, de leurs bander les yeux et de les convoyer jusqu’à
un endroit où ils seront relâchés pour qu’on vient les récupérer ; ce
qui n’a pas été le cas.
La France dans l’analyse profonde avait cru qu’en désignant Boko Haram
comme commanditaire, la pression grandirait au Cameroun sur le cas de
leurs ressortissants ; compte tenu de la mauvaise « réception » qu’avait
reçu Paul Biya à l’Elysée. Mauvaise démarche ! Car le revers profitera
au Chef d’Etat Camerounais qui va dans sa sagesse chercher à capitaliser
le malheureux incident. Des négociations sont engagées avec la France
pour alléger cette pression laissée par le gouvernement Sarkozy sur
Etoudi et dans les coulisses l’accord de principe sur une probable
visite du Président Français au Cameroun le 19 Mai pour la célébration
de la fête de l’unité et du cinquantenaire de la réunification. Si les
otages n’avaient pas été libérés assez tôt, cette visite n’aurait
peut-être pas eu lieu car François Hollande avait souhaité pour narguer
encore plus son homologue, venir ce jour (19 Mai) et repartir le 20 au
Nigeria pour s’enquérir de la situation des otages. Paul Biya a donc
capitaliser la situation et la parole du Chef de l’Etat français étant
jusqu’ici donnée, nous attendrons la confirmation de son arrivée.