Libération de Thierry Atangana: Le ressortissant français toujours en prison

Yaoundé, 24 Février 2014
© EVARISTE MENOUNGA | Mutations

Des formalités administratives liées à la levée d'écrou évoquées pour expliquer le retard.

Une semaine après le décret présidentiel, Thierry Atangana attend toujours d'être libéré. Alors que la dite libération était pressentie pour le vendredi 20 février dernier, l'on apprenait des sources proches de l'ex-Sgpr et du ressortissant français que des formalités administratives liées à signature de la levée d'écrou n'étaient pas encore accomplies. Des indiscrétions expliquent le retard pris par l'indisponibilité du garde des Sceaux toujours retenu du côté de Buée pour les cérémonies commémorant le cinquantenaire de la Réunification.

Des supputations autour de cette libération sont allées bon train jusqu'à samedi après-midi lorsqu'une rumeur, très vite dissipée, a parcouru le campement militaire. En cause, des signes extérieurs de déménagement qui étaient visibles autour d’Atangana et Edzoa. Notamment, ce lit métallique déjà plié et rangé dans un coin de la petite véranda où naguère l'ex-Sgpr prenait l'air au quotidien. Pour dissiper toute méprise et mettre tout le monde d'accord sur sa présence sur les lieux, le désormais ex-bagnard émerge de la petite salle d'attente qui fait face à sa cellule. Il arbore un tee-shirt et un pantalon couleur beige que chaussent des sandales de moine. Esseulé et accoudé sur la petite barrière de la véranda, Edzoa a le regard lointain. Comme s'il scrutait la ville pour déjà entrevoir sa sortie dans ce Yaoundé qu'il n'a pas foulé de ses pieds d'homme libre depuis 17 ans.11 piaffe visiblement d'impatience, s'il l'on en juge par ses va et vient incessants à la manière d'un fauve en cage.

C’est le même mouvement de va et vient qu'on observe du côté de Thierry Atangana. Le franco-Camerounais n'est pas seul. Il est même obligé de se lever toutes les cinq minutes pour, soit accompagner un nette qui prend congé, soit pour accueillir un nouveau venu, lorsqu'il ne s'excuse pas auprès d'un autre à qui il demande de faire un tour avant de revenir, le temps de liquider ceux arrivés plus tôt. C'est dans cette ambiance festive faite d'embrassades, de félicitations et de cris de joie entre amis et autres connaissances que Thierry Atangana livre quelques confidences. Du retard pris par sa libération, il n'en n'a cure, II n'y a aucune urgence, Il préfère évoquer un dossier lourd qui ne saurait courir comme on le pense. Et de se féliciter que cette libération ait pu permettre, bien que sur le tard, d'amorcer le processus de réconciliation entre la France et le Cameroun, lequel s'est prolongé avec l'entrée en scène de l'Onu.

Par sa grâce, suggère-t-il, Biya a reconnu la place de l'Onu dans le processus de résorption de l'affaire. Le Cameroun ayant ratifié les textes de l'Onu, ainsi que l'a reconnu le Ministre de la Communication, Issa Tchiroma. Ni, ne saurait piétiner ses recommandations. Mais en exécutant seulement l'une des trois recommandations du Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, indique Thierry Atangana, le Gouvernement camerounais n'est pas pour autant sorti de l'auberge. «Les deux autres recommandations (la 32 et la 33), avise-t-il, feront parler d'elles dans les prochains jours. Elles feront plus mal. Elles exigent, respectivement, que soient sanctionnés les responsables de la privation de liberté du ressortissant français et qu'une indemnité préparatoire des préjudices subies lui soit allouée».



24/02/2014
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