Libération de Michel Atangana : Des leaders de l'opposition saisissent Biya


Cameroun - Libération de Michel Atangana : Des leaders de l'opposition saisissent BiyaA travers une déclaration lue le 24 janvier 2013  devant la presse à Yaoundé par Jean de Dieu Momo, président du Paddec ; Abanda Kpama du Manidem, Célestin Djamen du Sdf, Sam Baka Cyrille de l’Udc, Ernerst Pekeuho du Bric, Zebazé Nandong et Stéphane Tchoumbou invitent le président de la République à user des pouvoirs régaliens qui sont les siens pour ordonner « la mise en liberté, la réhabilitation et l’indemnisation » de l’homme d’affaires français.

C’est au siège d’une Ong sis au quartier Mvog-Ada dans l’arrondissement de Yaoundé V que le président des Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun (Paddec) a dû recourir pour accueillir la vingtaine de journalistes invités à suivre la déclaration que lui et 6 coreligionnaires tous issus de l’opposition ont préparée. Jean de Dieu Momo raconte d’ailleurs à ces hommes de médias la bravade dont il a fait montre pour trouver une salle  à même de les accueillir. Tant  des propriétaires des  principaux combles de la place ont rechigné à lui céder leurs espaces comme s’ils s’étaient passé le mot à cause d’un défaut « d’autorisation de l’administration ».

Une raison de plus peut être pour  l’avocat de se montrer offensif dans  la présentation de sa revendication qui frise la pétition. « Avec mes camarades, leaders de partis politiques  nous demandons instamment à son Excellence Monsieur le président de la République du Cameroun d’ordonner la mise en liberté immédiate et sans délai de Michel Thierry Atangana Abéga et de mettre sur pied urgemment une commission France-Cameroun pour le règlement des titres financiers dus aux sociétés françaises qui s’élèvent aujourd’hui à plus 278 milliards de Fcfa, véritable cause cachée de la cabale judiciaire contre lui », psalmodie Jean de Dieu Momo.

Plus loin, il sollicite également du chef de l’Etat des  « sanctions avec la dernière énergie » à l’encontre de tous  ceux qui ont « cautionné et entretenu une telle énormité ». Non sans avoir affiché « le soutien sans réserve » de tous les signataires de la déclaration du 5 janvier 2013 à l’implication des autorités françaises dans ce dossier ; laquelle implication  est fondée en droit et en moral par nationalité française de l’homme d’affaire « embastillé  dans les cellules de l’armée depuis  bientôt 16 ans » et par l’engagement du pays de Jeanne D’Arc à voler au secours des plus faibles.

Arbitraire

Jean de Dieu Momo qui s’est ainsi fait porte parole d’Abanda Kpama, président du Manidem, d’Ernest Pekeuho, président du Bric, de célestin Djamen, secrétaire nationale du Sdf pour les question des droits de l’homme ou encore Cyrille Sam Baka de l’Udc etc. dit s’être fait une religion sur l’urgence de voler au secours de Michel Thierry Atangana au vu de toutes les dérives et l’arbitraire dont il a été victime depuis son arrestation en mai 1997.

Surfant quelques fois sur son passé d’avocat du codétenu de Titus Edzoa, le président du Paddec récence quelques  « graves violations » subies par son ancien client  pris, dit-il, dans l’étau « d’une justice aux ordres ».   Il note successivement  que  Michel Atangana a été jugé en 1997  sans avocat ; qu’il a été mis aux arrêts par décision du Préfet et non du procureur ;  que bénéficiant d’un non-lieu du juge d’instruction, il a été quand même été poursuivi devant un tribunal dans le cadre de son deuxième procès malgré la forclusion de la demande du parquet ; que parvenu au bout de trois ans de procès, le verdict de cette deuxième affaire a été rendu par deux  juges sur trois affectés par la chancellerie seulement après la fermeture des débats ou même  que le presse, notamment Le Messager a dévoilé la théorie du rouleau compresseur déployée contre lui et son coaccusé  en publiant des écoutes téléphoniques de ses bourreaux encore au gouvernement 16 ans après, et tutti quanti.

En raison de  ces atteintes, les signataires annoncent  devoir mener le lobbying nécessaire pour  redonner un visage humain –même symboliquement- à travers le cas du recordman de la garde  à vue dans les annales de la police judiciaire au Cameroun [Michel Atangana gardé à vue depuis le 13 mai 1996 à le gendarmerie, n’a été jugé que  le 4 octobre 2012, Ndlr] à la justice camerounaise dont l’image prend un sérieux coup au yeux du monde. Comme pour convaincre son auditoire, de cela, Jean de Dieu Momo cite l’ambassadeur Robert P. Jackson qui déclarait aux lendemains de la nouvelle condamnation d’Atangana à 20 ans de prison après une première de 15 ans  que : « nous avons suivi ces affaires de près parce que  nous avons vu le pouvoir judiciaire être détourné pour annuler des prêts consentis par des banques, geler des comptes bancaires sur motif fallacieux, et à plusieurs reprises, reporter des procès ou des décisions (…) Ces mesures entravent les investissements étrangers dans le pays et ternissent l’image du Cameroun ».

© Le Messager : Rodrigue N. TONGUE


25/01/2013
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