Ecrit Par Yve Michel Fotso
"Informer le public de toute action judiciaire qui existerait à ce jour contre moi dans les juridictions"
Lettre ouverte de Monsieur Yves Michel FOTSO à Monsieur le Vice Premier ministre, ministre de la Justice, Garde des Sceaux,
S/c Procureurs generaux de Yaounde et de Douala.
Excellence,
Monsieur le Vice-Premier Ministre,
Depuis
mon passage à la direction de la défunte compagnie aérienne nationale
Cameroon Airlines (Camair) - de juin 2000 à novembre 2003 -, je fais
l'objet d'une virulente campagne médiatique sur fond de désinformation
jamais égalée dans notre pays. Ceux qui en sont les auteurs tendent à
imprimer dans l'opinion, l'idée selon laquelle je serais le responsable
de la cessation d'activités de cette société. De plus, tout est fait
comme si la Camair a été créée le 20 juin 2000 à ma nomination et
liquidée le 3 novembre 2003 à mon départ.
Pour ma part, j'ai conscience d'avoir donné le meilleur de moi-même au
service de cette compagnie et de mon pays durant cette période.
J'ai
conscience d'avoir posé des actes patriotiques que peu de mes
compatriotes, nantis des mêmes responsabilités, auraient osés.
Au
détriment de ma propre sécurité, j'ai eu à prendre des décisions
courageuses et audacieuses, parfois contre l'avis de certaines hautes
personnalités dans la hiérarchie de l'État, en précaution tant pour la
sécurité du Président de la République que pour celle de mes
compatriotes, sans m'en prévaloir.
Pourtant et bien malheureusement,
je fais l'objet d'une campagne destructrice et haineuse depuis l'année
2002. Elle a atteint son pic durant l'été 2008, au point où il s'est
trouvé des personnes dans l'appareil gouvernemental qui en sont venues à
réclamer mon arrestation pour « satisfaire l'opinion » !
Jusqu'à
présent, je garde confiance en la justice de mon pays, quand bien même
celle-ci m'a livré en pâture à celle d'un pays étranger depuis fin 2005
(la justice helvétique en l'occurrence), fort heureusement en pure perte
de temps jusqu'à ce jour.
J'aurais certainement continué à subir en
silence ces campagnes de dénigrement et de déstabilisation si celles-ci
n'avaient, comme c'est le cas depuis la semaine du 1er novembre 2010,
pris une nouvelle tournure exclusivement destinée à me décrédibiliser
sur le plan international en pleine négociation avec des investisseurs
étrangers pour la reprise du contrôle de ma banque, la Commercial Bank -
Cameroun (Cbc).
En effet, alors que j'ai obtenu la confiance de deux
Groupes bancaires de renom, la prestigieuse Qatar Islamic Bank (QIB) et
le Groupe Nsia de Côte d'Ivoire, le mandataire de l'Organe de
régulation du secteur bancaire en Afrique Centrale (Cobac), constatant
des avancées substantielles dans les négociations engagées, n'a rien
trouvé de mieux que d'entrer en contact avec les potentiels
investisseurs pour distiller des allégations incroyablement alarmistes
sur la situation de la Cbc d'une part, et plus encore, sur celle de son
promoteur, Monsieur Yves Michel Fotso, qui serait en sursis et son
arrestation imminente d'autre part.
Excellence,
Cette nouvelle offensive de
ceux qui veulent et œuvrent à tout prix pour ma déchéance voire ma mort
physique ne peut me laisser indifférent. Aussi, suis-je contraint
d'appeler à témoin l'opinion publique camerounaise et la justice de mon
pays que vous représentez pour que la situation soit clarifiée de façon
définitive et de la manière la plus objective.
Une quête effrénée et
déterminée d'un motif d'inculpation, par rapport à mon passage à la tête
de la Camair, est menée depuis huit ans déjà. Et ceci, en dépit des
investigations du Contrôle Supérieur de l'État menées en Mars 2006
uniquement sur ma seule période de gestion de la Camair ;
investigations, faut- il le rappeler, qui avaient abouti en septembre
2006 à un rapport nous dédouanant de la totalité des accusations
rocambolesques et mensongères et des calomnies proférées à notre
encontre. En dépit de cela, la recherche perdure ; avec l'espoir pour
ceux de mes détracteurs qui ont depuis quelque temps tombé le masque, de
voir enfin relevée quelque faute, dont peut du reste être coupable tout
gestionnaire, mais de bonne foi. A l'évidence, cela pourrait bien finir
par arriver un jour.
En attendant, je vous prie, en votre âme et conscience, à la date d'aujourd'hui :
-
de porter les affaires dans lesquelles je suis ou pourrais être
impliqué à la connaissance des Camerounais, des représentations
diplomatiques, des représentants de la Banque mondiale et du Fmi
derrière lesquels mes oppresseurs (pour des intérêts personnels et
financiers) se cachent pour exiger ma « mise à mort»;
- de dire au
Camerounais si le refus du Commissaire spécial de l'aéroport de Douala
de me délivrer une attestation de confiscation de mon passeport d'une
part, et le retrait de mon passeport le 8 novembre 2010 à la demande du
Délégué général à la Sûreté nationale sans qu'il ne me soit signifié un
quelconque motif d'autre part, relèvent des procédures légales de la
République du Cameroun ;
- de porter à la connaissance de
l'opinion nationale et internationale tout dossier pouvant justifier mon
arrestation prochaine (déjà annoncée par certaines personnalités de la
République), que vous auriez, en tant que représentant de la Justice au
Cameroun, sur votre bureau.
Bien évidemment, je n'ai point la
prétention, comme n'importe quel citoyen de notre pays, de croire que
jamais vous ne disposerez d'un motif pour me faire interpeller. Mais la
question lancinante, en cette quatrième semaine de novembre 2010, est
celle de savoir si la Justice camerounaise serait en droit, légalement,
sans enfreindre ses propres lois et règlements, de me faire arrêter «
aujourd'hui » sans qu'un dossier d'inculpation ou acte d'accusation ait
été dressé contre moi ?
Excellence,
Monsieur Le Vice Premier Ministre,
Votre
probité morale et votre sens de l'objectivité ont droit de cité. Votre
attachement à une action basée sur des faits probants est reconnu par
certains de vos collaborateurs qui clament par ailleurs votre sens de
l'humilité et votre capacité à reconnaître et corriger les torts qui
résultent des actes d'injustice.
Je lance aujourd'hui un cri du cœur.
Un cri citoyen. Celui d'un simple être humain qui a aussi ses limites.
Face à moi, ceux qui usent et abusent du pouvoir régalien de l'état à
des fins personnelles, comptent entretenir cette torture psychologique
pendant des années, en espérant me voir craquer.
Jusqu'à présent, « au droit de la force », j'ai opposé « la force du droit ».
C'est pourquoi j'ai décidé d'appeler le peuple camerounais et la
communauté internationale à témoin, avant d'être, éventuellement,
victime d'une rupture d'anévrisme, d'un accident vasculaire cérébral,
d'une crise cardiaque ou tout simplement avant d'être emporté par la
mort dans des conditions suspectes comme cela a été le cas pour mon
pauvre chauffeur il y a une dizaine de jours.
En tout état de cause,
je vous saurais infiniment gré de bien vouloir solennellement informer
le public de toute action judiciaire qui existerait à ce jour contre moi
dans les juridictions camerounaises et qui justifierait les torts que
je subis avec toutes les conséquences incalculables et inimaginables que
cela entraine tant sur ma santé que dans les affaires du Groupe dont
j'ai la charge.
Dans cette attente et vous en remerciant d'avance,
Je vous prie de croire, Excellence, Monsieur le Vice-premier Ministre, à l'assurance de ma haute et parfaite considération. /
Douala, le 22 novembre 2010
Yves Michel Fotso