Dire que vous écumez les plateaux serait faire insulte à ces millions de Camerounais qui se reconnaissent en vous, qui trouvent en vous une raison d’espérer, une raison de rêver. Dans le domaine de la communication qui est le vôtre, le groupe de mots « écumer les plateaux » est devenu si péjoratif qu’il est utilisé pour désigner des personnes à la recherche malicieuse de strapontins. Votre hypermédiatisation a un sens et mérite à bien des égards d’être visitée.
Grand-frère, je n’ai pas de doute que tu me feras l’excuse de continuer à me lire en ami, car j’ai pris sur moi de te tutoyer. Militant de la première heure, pas comme ces militants du décret fabriqués de toute pièce par les réseaux mafieux pour tuer le militantisme de base et desservir la nation, tu es resté constant depuis 22 ans montrant que le RDPC n’est pas qu’un « machin », un moyen d’ascension sociale, un refuge de délinquant économique.
Certains hauts responsables de ton parti, qui te vouent aux gémonies au quotidien et t’en veulent à mort, n’ont toujours rien compris de la mission de sauvetage du parti et de son leader, qui est tienne. Quand ils s’en apercevront, s’il n’est pas encore trop tard, ils décerneront toute honte bue à toi et à quelques militants comme toi (Dieu seul sait combien ils sont rares), l’équivalent de la légion d’honneur. Cette grande distinction qu’on remet à l’hexagone, pas comme chez nous, à ceux-là qui ont fait honneur à leur pays.
«Mantara», le biyaisme que tu aimes à définir comme la croyance à l’ «infaillibilité pontificale» est le péché mignon que tes pourfendeurs autour de moi, aiment à remettre sur la sellette, chaque fois que tu montes au devant de la scène, comme toi seul tu as le secret, pour rouvrir les plaies béantes de la République. Parce que tu es un grand-frère, mais alors un vrai grand-frère, je prends à mon corps défendant de leur dire que, comme Dzongang, comme Ekindi, comme Mila Assouté…, tu n’es pas politiquement naïf et je m’arrête là...
On t’a souvent fait le reproche de trop parler, de tout écrire. Tu attaques les problématiques qui fâchent, tu gueules sur les incompétents, les inertes et forcément, tu marques des buts du courage contre ton propre camp. Ne t’arrête jamais Charles, toi qui as déjà découvert ta mission, ne la trahis pas. Tu sais très bien, toi qui as une culture immense dans les sciences sociales que, dans les sociétés africaines, ceux qui vous mettent au Panthéon sont les plus exigeants et attendent tout de vous.
Aujourd’hui que tu es l’auteur camerounais le plus
lu de tes compatriotes, après Alexandre Biyidi Awala et Ferdinand
Leopold Oyono, je te prie de faire de l’apprentissage et de la culture
de la lecture, dans des écoles, dans des communes et villes du Cameroun,
ton nouveau cheval de bataille. Je m’en voudrais de ne pas te prier de
mettre dans ton escarcelle le combat pour la reconnaissance de la double
nationalité de tes compatriotes de la diaspora, qui sont révoltés
d’être soumis à des exigences de visa, pour venir investir dans un pays
qui les a vus naitre. Cette exhortation que je te fais, en appel aussi à
la mise en place d’un véritables code d’investissement favorable au
Camerounais de la diaspora comme l’ont fait le Mali et le Sénégal. Ils
(les camerounais de la diaspora) ont tout, dans tous les domaines, pour
faire du Cameroun un pays émergeant avant 2035 et nous éviter le
«chantage perpétuel à l’aide» des occidentaux.
Je ne te quitterais pas sans te recommander d’affermir davantage ton
côté spirituel, car l’ « homme du sixième jour » que tu es, à la
bénédiction du peuple qui vient de faire de lui la personnalité la plus
aimée. Quand tes ennemis en viendront à te renverser pour ton altruisme
sans doute, tu ne mourras pas mais tu rentreras dans l’histoire.