Lettre contre le Roi des Bamouns au chef de l’Etat: L’UDC entre incohérences et contradictions L'Anecdote
YAOUNDÉ - 08 Février 2012
© Guy Raymond ELOKAN | L'Anecdote
© Guy Raymond ELOKAN | L'Anecdote
Quelques
élus de ce parti dans le Noun ont adressé une plainte au chef de l'Etat
contre le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, pleine d'incohérences de
mensonge et de délation. Affaire à suivre de très près. «provocation
permanente, injures publics des populations et élus à travers les
arrondissements, villages et quartiers du Noun, excitation des
populations à la révolte et à la violence,»
La lettre sans date est un pamphlet
dérisoire et contradictoire contre le roi des Bamouns adressé au
président Paul Biya et dans lequel les motifs développés sont entre
autre «provocation permanente, injures publics des populations et élus à
travers les arrondissements, villages et quartiers du Noun, excitation
des populations à la révolte et à la violence, abus d'autorité,
intimidation» etc. Les élus Udc du Noun, à travers des déclarations
insidieuses fustigent l'attitude du roi des Bamouns au lendemain de
l'élection présidentielle et qui aura consisté à sillonner quelques
arrondissements du Noun «pour remercier les populations pour leur effort
à préserver la paix mais aussi pour leur choix utile en faveur du Rdpc
afin de sortir du sentier brumeux de l'Udc pour rejoindre l'arbre qui
porte les fruits», affirme-t-on dans l'entourage du sultan.
Incohérences. Mais de quels élus du Noun parle-t-on? La question mérite d'être posée à la lecture des noms des signataires de cette plainte. Constat surprenant en effet, dans le cas où on ne prendrait que les seuls élus Udc, on constate curieusement que le maire de Foumban, Adamou Ndam Njoya, président national de cette formation politique est absente Par ailleurs, l'honorable Tomaino Ndam Njoya, député à l'Assemblée nationale ne figure pas aussi parmi les signataires. Toute chose qui suscite des interrogations. Ces signataires auraient-ils eu l'aval de la hiérarchie de leur parti? Ndam Njoya et son épouse se cacheraient-ils dans l'ombre pour tirer les ficelles ou seraient-ils mis à l'écart? Ce qui serait invraisemblable. D'autre part, ces signataires qui se présentent pompeusement comme «élus du Noun», sans aucune autre précision auraient-ils oubliés qu'il y'a les élus Rdpc dans les communes de Magba et Foumbot, et un député Rdpc dans la circonscription de Magba? Quelle légitimité peut revêtir une telle plainte au-delà de son caractère sarcastique et mensonger, signé par un groupuscule sous la bannière de «Elus du Noun», ne bénéficiant même pas de l'encadrement du président de leur parti, lui aussi élu du Noun? Motifs sans fondement. En parcourant la plainte des «Elus du Noun», il se dégage que le prétexte utilisé aura été la tournée qu'effectue le roi des Bamouns dans le Noun au lendemain de la présidentielle de 2011, tournée qu'ils qualifient de «provocation permanente, injures publics des populations et élus à travers les arrondissements, villages et quartiers du Noun, excitation des populations à la révolte et à la violence, abus d'autorité, intimidation». Au moment où Ibrahim Mbombo Njoya s'apprête à redescendre dans l'arène à Malentouen et à Massangain, il a fait le tour de Bangoutain, Foumbot, Koutaba et Magba et le message délivré est sans fioriture. «Je vous ai toujours dit que ceci n'a jamais été un combat politique mais un acharnement contre ma personne, votre roi parce que Ndam Njoya cherche le trône du roi», aura martelé le roi. Comme argument, Ibrahim Mbombo Njoya parle: «Avez-vous déjà entendu qu'un Bamoun a intronisé une reine mère? C'est le roi qui intronise sa mère dans la tradition Bamoun», rappelle le roi. Deuxième chose, avez-vous déjà vu un Bamoun introniser son - oncle? Avez-vous déjà vu un Bamoun organiser le Nguon en dehors du roi? Avez-vous déjà vu qu'on exécute le Ngû (danse traditionnelle sacrée des Bamoun, Ndlr), devant un Bamoun en dehors du roi? Voilà quelques arguments que je vous présente, j'en ai encore mais je ne le dirai pas maintenant». Le roi rappelait ainsi les agissements d'Adamou Ndam Njoya. Au-delà de cette dénonciation, le roi en conseiller, indiquera que «Ndam vous a promis la Présidence de la République, il est parti de 3 % à 1%, est ce possible qu'il soit président avec ces scores? Mes enfants soyons lucides et continuons dans le bon choix». C'est probablement un vent de panique qui souffle dans la maison Udc du Noun, surtout à quelques mois des échéances capitales pour la survie de ce parti. En effet, «se sentant menacé au lendemain de la présidentielle, l'Udc qui est entrain de perdre ses bastions dans le Noun, a choisi le bon moment, c'est-à-dire quelques mois avant les municipales et législatives pour détourner l'attention des Bamoun par son arme de déstabilisation qu'est le mensonge. On les connait déjà», ironise un membre de l'élite Bamoun. Cette déliquescence politique de l'opposition au Cameroun fondée sur le mensonge sera plus détaillée dans notre prochain numéro. |
|