LETTRE À MA COMMUNAUTÉ (Par Mamadou Mota depuis la prison centrale de Nkondengui)
Source: Cameroonvoice 13 06 2019
L'apartheid au faciès : Visage fin, teint foncé parfois clair, ils sont appelés haoussa, toupouri, nigerians ou tchadien, ces camerounais une fois à Douala et Yaoundé vivent dans leur propre pays l'apartheid la plus déshumanisante , bien orchestrée par le régime Biya avec l'appui des élites du Grand Nord.
Ils sont conducteurs de moto, retranchés dans les zones abandonnées, ils parlent peu ou pas français.
Ils sont commerçants à la sauvette. Avenue kennedy, Mvan, mokolo voilà où ils travaillent. Les plus heureux sont bouchers, ils vendent les abats.
Ils sont vigiles, parfois vivant avec femmes et enfants dans les chantiers abandonnés, ils se nourrissent difficilement, éduquent difficilement leur enfants. Aujourd'hui la majorité des filles nées dans ces favelas camerounais se prostituent et décrochent tôt. Les femmes oubliées du régime du renouveau. |
Les habitants vous abordent avec condescendance quelque soit votre niveau, l'à priori de ce que vous êtes un marginal, le faciès de la honte , du bétail électoral et du berger. Vous êtes Wadjo. |
L'élite a construit le mépris du peuple camerounais vivant dans les zones septentrionales pour entretenir des avantages.
Je m'engage pour déconstruire ces considérations insensées
Dans la lutte contre boko haram, les exactions ont été le pain quotidien, tous ont payé le prix , de l'enfant sur le dos de sa mère au vieillard maltraité dans le camp du BIR, excellent laboratoire de torture. Ceux qui devraient vous défendre , ont délocalisé la scène pour le Mali. Votre silence révolte ceux qui ont un coeur humain.
Je suis votre voix. Du village où nous souffrons , des villes où nous sommes humiliés, levons nous! Remplissons les prisons , nous y serons pour notre choix. |
Nous devrons défendre notre droit à vivre comme tout camerounais, nous ne voulons pas de faveur sur la base de notre nom, de notre facies
QUE MA COMMUNAUTÉ ÉCOUTE ET SE LÈVE ❗❗❗