Les télévisions encouragent la dépravation des moeurs :: CAMEROON


Cameroun : Les télévisions encouragent la dépravation des moeursDe plus en plus, les chaînes de télévision nationales diffusent des programmes attentatoires à nos us et coutumes.

1-Publicité obscure

Qui ne se souvient pas de Melrose Place ? La jeune génération en a peut-être entendue parler. Mais, à l’évocation de ce nom, les aînés (qui ont entre la trentaine et plus) plongent dans la nostalgie. «C’était une série amoureuse très instructive, avec de grands acteurs», se rappelle Peguy. Mais cette série, jadis diffusée avant les années 2000 sur la chaîne de télévision nationale, la Crtv n’était pas qu’instructive. «Il y avait dans le film un personnage qui jouait le rôle d’un homosexuel. C’était un peu bizarre pour moi, surtout que j’étais dans la phase de mon adolescence, de voir qu’il puisse exister de pareilles choses dans ce monde, un homme qui est amoureux d’un autre. Cependant on ne montrait pas les scènes d’embrassades», avoue-t-il. Si à l’époque les choses étaient voilées, ce n’est plus le cas aujourd’hui. On le voit bien avec la télénovelas «Irrational heart», diffusée sur la chaîne Canal 2 internationale.

«Je ne sais pas trop ce que les gens apprécient dans ce feuilleton. On nous présente des hommes qui se comportent comme des pingouins, pis, qui s’entichent», fulmine Alain.

En fait, le film présente des personnages homosexuels qui clament tout haut leur orientation sexuelle ; d’autres personnages qui les encouragent dans leur choix. Des faits qui font croire à plusieurs que «les occidentaux font tout cela pour nous pousser à banaliser et à accepter la bêtise qu’est l’homosexualité. Ils vont jusqu’à nous montrer comment ces gens s’amourachent. C’est de la publicité négative pour notre société» décrie Joseph. 

Il n’y a pas que cette série qui choque. Les exemples sont légions. «Ma Famille», «Le Clone» diffusées sur la Crtv ou «Irrational heart», «Maha», «El Capo», «El diablo»… qui  passent (ou qui ont été retransmises) sur Canal 2 international montrent des scènes qui, du commentaire de certains observateurs tendent à la dépravation des mœurs. «La première dame», retransmise sur Equinoxe télévision n’en fait pas moins. «C’est difficile et presque rare de regarder une série aujourd’hui sur nos chaînes sans  voir des couples faire l’amour, s’embrasser à tord et travers. Il n’y a pas que les adultes ou les adolescents. On nous fait aussi croire que les enfants peuvent tomber amoureux et flirter», constate Marceline. Vous avez dit publicité obscure ?

2-Division au sein de l’opinion

Dans la rue, les images du fameux feuilleton «Irrational heart» ne font pas l’unanimité. Pour preuve, un journaliste-écrivain a manifesté son courroux en interpellant le directeur général de Canal 2 international. Sismondi Barlev Bidjocka a adressé une lettre ouverte à Emmanuel Chatue. Dans son édition n°1534 du vendredi 6 septembre 2013, le journal Aurore Plus a relayé la sollicitation du journaliste, par ailleurs secrétaire général du Rassemblement de la jeunesse camerounaise.

«Il y a trente jours exactement, j’ai pris la peine de vous contacter personnellement au téléphone  pour vous alerter à propos de la tournure que prennent les images que vous proposez dans les foyers aux enfants du Cameroun…Entre trente jours, sept cent soixante huit familles ont contacté le Rassemblement de la jeunesse camerounaise pour s’indigner. Vous avez pourtant fait la promesse d’interrompre cette série, mais force est de constater qu’elle se poursuit, avec des scènes d’homosexualité et des scénarios montrant qu’il est normal que deux personnes de même sexe aient des rapports sexuels», écrit Sismondi Barlev Bidjocka. Il va même jusqu’à menacer les «entreprises qui sponsorisent cette série, faisant de fait la promotion de l’homosexualité dans notre pays.» Il se base notamment sur le fait que l’homosexualité est interdite au Cameroun par l’article 347 bis du Code pénal.

Du haut de ces cinquante ans, Joseph interdit à ses petits enfants de regarder les feuilletons, du moins en sa présence. «Ces films détruisent l’enfant. Ils commencent à mal parler à leurs aînés. Les garçons de l’école primaire se mettent à faire la cour aux filles. Et après ce sont les grossesses indésirées.» L’attitude de Joseph vient du fait de son histoire. «A notre époque, les télévisions ne montraient pas n’importe quoi.» Nadège se rappelle aussi que «quand j’étais au collège, il m’étais interdit de regarder les séries ou les feuilletons. Quand bien même on m’en donnait la permission, j’étais immédiatement chassée quand on montrait des gens en train de s’embrasser.» Les temps ont changé.

Secrétaire dans une société de la place, Corine est une fidèle téléspectatrice du feuilleton. Elle reconnaît que «les images relatives à la pratique de l’homosexualité dans ce film sont quand même trop affichées, mais…». Elle émet un bémol : «On peut critiquer cela mais ce n’est pas pour autant qu’on doit interdire aux enfants de regarder le feuilleton.» Pour Corine, «ça ne sert à rien de cacher les scènes d’amour aux enfants, parce qu’ils iront sur le net pour voir ce qui se passe. Ils vont même aller jusqu’à acheter des magazines de pornographie pour assouvir leur curiosité. Moi je préfère laisser l’enfant regarder les films, et s’il y a une image sensible, je lui explique ce qui se passe. Si on montre deux personnes de même sexe s’embrasser, je lui fais comprendre que c’est un péché. Et que c’est une pratique démoniaque, qui n’a rien à voir avec la volonté de Dieu. Je suis certaine qu’une fois dehors, si quelqu’un s’aventure à lui faire une proposition déplacée, il va prendre la clé des champs.»

L’interlocutrice soutient que le mystère éveille la curiosité chez l’enfant. La petite Farelle (7 ans) est une adepte des feuilletons. Elle maîtrise tous les noms des acteurs de ces séries favorites, fait des analyses prospectives sur les séries. Ses parents ne sont pas contre. «Pendant les vacances, maman ne refuse pas que je regarde mes feuilletons préférés avec elle. Maintenant que les classes ont commencé, je regarde juste quelques programmes.» Olguette, la mère de Farelle estime ne pas pouvoir «contrôler les programmes de l’enfant. Ces feuilletons développent son imagination.» Reste encore à vérifier.

© Le Messager : Valgadine TONGA


12/09/2013
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