Les exigences d’équité et de transparence dans les opérations de présélection des candidats à investir par le Comité central fait reculer la volonté hégémonique régionale du milliardaire de Bandjoun. Ses beaux-fils et son épouse ont du mal à s’imposer dans différents départements de la région de l’Ouest.
Président de la commission régionale des investitures des candidats du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) pour le compte des élections municipales et législatives du 30 septembre prochain à l’Ouest, Mohamadou Bayero Fadil, tient au respect des exigences contenues dans la lettre-circulaire signée par le président national du Rdpc le 5 juillet 2013. Pour lui, la recherche du consensus doit être à la base des opérations dans tous les départements. Une manière pour lui de lancer un avertissement au magnat du monde des affaires qui tient à imposer, comme lors des consultations électorales passées, leurs courtisans ou leurs affidés.
C’est ainsi que pour inciter les uns et les autres à se montrer courageux, Badel Danga Ndinga, président de la commission départementale des investitures dans le département du Koung-Khi a tenu à préciser aux potentiels candidats que la déclaration des candidatures se fait en public. De même que la recherche du consensus. Déclaré non partant avant la descente de la commission départementale, Calvin Foading, vice-président à l’Assemblée nationale, a ainsi refusé de se retirer de la compétition juste parce que Victor Fotso (son parrain en 2007) préfère la candidature de Kouinché Albert à la sienne.
Non au parachutage politique !
Emmanuel Mukam, le maire de Bamendjou, serait aussi cité comme un modèle de constance. Et est autant sollicité que la commune de Bamendjou constitue à elle plus de 40% de l’électorat des Hauts-plateaux. Au niveau du département des Bamboutos, la majorité des postulants aux élections législatives ont le regard pointé sur le bilan de la mandature de Joséphine Fotso, député sortant des Bamboutos et épouse du milliardaire de Bandjoun.
Les uns et les autres questionnent le bilan de celle-ci. Et se demandent où sont passées les promesses faites par le magnat de Bandjoun lorsqu’il battait compagne en 2007 pour celle-ci. « Fotso Victor ne doit pas dicter sa loi partout. Il faut laisser le Comité central investir les candidats des Hauts-plateaux conformément aux critères de militantisme et de patriotisme définis par le chef de l’Etat le 05 juillet dernier. Si des candidats impopulaires sont imposés, il y aura un vote sanction ou des abstentions. Ce qui pourrait profiter à l’opposition », souligne un militant de cette circonscription. Une mise en garde dirigée contre les chantres du parachutage politique.