En regardant d’aussi près que possible les états de service des uns et des autres et en tentant de lire de loin les différents bulletins d’informations qui tombent sur la tables du président de la République depuis la fin des récentes sénatoriales, sans véritablement être dans les secrets des dieux, quelques noms se dégagent de la mêlée pour figurer dans quelques jours parmi les 30 sénateurs que va assurément nommer le président Paul Biya.
Dire, aujourd’hui que le contentieux post-électoral a été vidé vendredi dernier à la Cour suprême, que les conjectures vont train sous les chaumières par rapport aux prochains 30 sénateurs qui seront nommés au plus tard la semaine prochaine par le président de la République, comme le prévoit la Constitution, est un euphémisme au regard des commentaires entendus çà et là. Dans cette édition, sans avoir la prétention de savoir lire dans une boule de cristal ou d’avoir sous nos yeux la mouture définitive, de la liste des 30 sénateurs qui seront nommés, mais nous vous donnons un simple échantillon des commentaires que nous avons recensés dans nos investigations.
Pour ce qui est de la région de l’Extrême-Nord, c’est davantage le nom de Sali Dahirou qui revient sur toutes les lèvres. On présente l’ancien ministre de la Fonction publique comme un haut cadre du Rdpc dont les états de service parlent d’eux-mêmes. Sa nomination au Senat ne surprendrait personne. Mme Isabelle Silikam aurait pu être logée dans la même enseigne, sauf qu’elle n’a jamais été membre du gouvernement. Dakolé Daïssala, président du Mdr, est un indéfectible allié du président national du Rdpc. Ce ne serait qu’une juste by Text-Enhance">récompense, après avoir été de tous les fronts pour imposer au Cameroun la démocratie apaisée qu’il siège à la prochaine Chambre haute. A côté de ce trio de tête, figurent les outsiders parmi lesquels le lamido de Pete et Hamadou Mustapha, président de l’Andp.
La région du Nord. C’est ici dans le fief du président national de l’Undp que l’électrochoc des récentes sénatoriales a été le plus vivement ressenti, au point de vouloir remettre en cause la plate-forme gouvernementale qui existe depuis quelques années entre le parti de Bello Bouba Maïgari et le Rdpc. En habile politique, le président Paul Biya pourrait nommer le président de l’Undp parmi les 3 sénateurs de la région du Nord. De même que Issa Tchiroma Bakary. Bayero Fadil, grand promoteur économique pourrait compléter la liste dans cette région, bien que le nom de Hamadou Tidjani revienne le plus souvent dans certaines bouches.
La région de l’Adamaoua. L’un des premiers soucis des stratèges du Rdpc dans cette région qui connait une complexe cohabitation, certes paisible, entre les minorités allogènes et les majorités autochtones, c’est de ne plus faire la part belle aux seuls Peulh, au détriment des Mboum, Baya et autres groupes autochtones. Une réalité qui milite pour la nomination d’un chrétien autochtone comme Paul Amadou. Il y a aussi les noms du lamido de Banyo et de celui de Haman Gambo.
La région du Centre. Lors des investitures, 3 départements ont été oubliés : la Mefou et Akono, le Nyong et Mfoumou et la Haute-Sanaga qui ne s’était contentée que d’une suppléante. En tenant compte de cette situation, les arbitrages du chef de l’Etat pourraient d’abord se préoccuper de réparer ces omissions en jetant son dévolu sur Laurent Nkodo de la Mefou et Akono (même comme certains analystes pencheraient sur l’ancien ministre Michel Zoah et d’autres sur Jean Tabi Manga) ; sur Pius Ondoua ou sur Bekolo Ebe dans le Nyong et Mfoumou. Dans ce département, il faut tout de même souligner qu’un faisceau d’éléments probants militent surtout en faveur d’un grand opérateur économique comme Jean-Claude Bekolo Mbang, Pdg de la Socaépe, quand on sait que le président Paul Biya voudrait laisser son empreinte dans l’histoire en lançant à tout vent de grands travaux en faveur des infrastructures.
La Haute-Sanaga ne veut pas se contenter de la seule place de suppléante qu’elle a aujourd’hui. Vu sous ce prisme, on comprend tout l’activisme du chef supérieur Yezoum, Soumbou Angoula.
La région du Sud. Evidemment, tout va se jouer ici sur un fil, dans un jeu de grands équilibres à considérer entre les Boulou, Fong, Ntoumou, Bene, Batanga et les Ngoumba. Ceux des observateurs qui ont un regard moins distrait sur ce qui s’est passé lors des investitures, suggèrent une grille de lecture proche de la réalité sociologique sur le terrain. A savoir que le département de l’Océan qui compte le plus grand nombre d’arrondissements, a en son sein une minorité autochtone (les Ngoumba) qui ne se trouve qu’à Lolodorf. Aujourd’hui représenté par un Fang (Mba Mba), ce départementse verrait moins marginalisé, si parmi les 3 sénateurs à nommer, figure le nom de Pierre Ngally Ngoua, un ancien directeur à la Bad. De même, pense-t-on, la Mvila serait apaisée si le chef de l’Etat nomme un Bene comme Gervais Ndo, 2 Boulou (Mme Medjo et Mbita) étant déjà élus. Le Dja et Lobo ayant déjà 3 élus (2 Boulou et 1 Fong), la troisième place pourrait revenir à un Ntoumou de la Vallée du Ntem, en l’occurrence Obam Assam.
La région du Littoral, Sauf accident imprévisible, Hervé Emmanuel Nkom pourrait figurer parmi les 3 sénateurs que va nommer le président dans cette région. Ce serait davantage pour réparer le tort créé par l’oubli des Bassa en établissant la liste des candidats du Rdpc lors des investitures. Résolument désireux de taire les mécontentements, il pourrait faire appel à un ancien ministre du Moungo comme Siegfried Etame Massoma ou Koué Nkongo. La troisième place pourrait se disputer entre les communautés allogènes du Wouri.
La région de l’Ouest. C’est dans cette région où le casting du président risque d’être plus laborieux, en se souvenant du rejet de la liste des candidats du Rdpc. Mais entre autres noms qui circulent avec insistance, il y a ceux d’Augustin Kontchou Kouomegni, du sultan Mbombo Njoya, de Victor Fotso, et de Jean Nkuete.
La région du Sud-Ouest. Parmi les noms du probable président du Senat, il y a celui de Peter Mafany Musonge qui est aussi avancé.
Tout comme celui de René Ze Nguélé de la région de l’Est. Difficile donc d’être plus royaliste que le roi. Wait and see !