Les pouvoirs publics accusés de la disparition d'un émeutier à Yaoundé :: CAMEROON

Cameroun : Les pouvoirs publics accusés de la disparition d'un émeutier à Yaoundé:CameroonInterpellé dans la mêlée des échauffourées du marché Mokolo de juin 2012, Jean Jacques Tchouta Mbiakop reste introuvable plus d'un an après.

L'affaire du jeune Jean Jacques Tchouta Mbiakop disparu il y a un peu plus d'un an, connait un nouveau rebondissement. Les proches de cet ancien étudiant en troisième année biologie des organismes animaux à l'université de Yaoundé I, réfutent la thèse d'un enlèvement et indexent les pouvoirs publics. Car toutes les recherches lancées depuis sa longue disparition se sont avérées infructueuses. 

De sources concordantes introduites au sein du campus de Ngoa Ekele de l'université de Yaoundé I, et des témoignages recueillis au marché Mokolo à Yaoundé, où l'intéressé était, selon toute vraisemblance, le leader des vendeurs de livres à la sauvette à ses heures creuses, situent la disparition de l'étudiant Tchouta Mbiakop au lendemain des émeutes. «Depuis les fameux événements de juin, nous n'avons plus aperçu l'ombre de Jean Jacques», confirme une source. 

Pour mémoire, Jean Jacques Tchouta Mbiakop avait été arrêté ainsi que plusieurs commerçants à la suite des échauffourées entre les vendeurs, les agents de la communauté urbaine, les policiers du 2ème arrondissement 16 juin 2012, ayant entraîné à cette période, la fermeture provisoire de l'un des plus grands marché de la capitale camerounaise. «Ses cama¬rades et lui avaient tous été interpellés pour besoin d'enquête. Il se trouve donc qu'au terme de nombreuses investigations, les forces de l'ordre ont conclu que se sont ces jeunes qui étaient à l'origine de ce vaste mouvement d'humeur», indique une source proche de l'enquête. 

Dès lors, tout semble indiquer que l'intéressé se serait échappé des mailles de la police et se trouverait hors du pays. Hypothèse malheureusement rejetée par la famille de l'étudiant. Laquelle ne manque pas d'occasion pour pointer un doigt accusateur sur ceux qui, jadis, avaient orchestré l'arrestation du disparu ainsi que celle de ses camarades en juin 2012. Ce d'autant que plus d'un an après, Jean Jacques Tchouta Mbiakop est toujours recherché sans résultat. L'étudiant de biologie ne se trouve dans aucune cellule à Ebolowa son village natal, encore moins à Yaoundé où il résidait depuis un certain nombre d'années. Il ne se trouve dans aucun pénitencier du pays non plus. 

Cependant, l'affaire de l'ultime l'arrestation dans l'Extrême-nord du pays, au début du mois de septembre 2013, de l'un de ceux qu'il faut désormais appeler «les émeutiers de Mokolo» vient sans doute confirmer les déclarations de notre source. «Voilà donc le sort réservé à la plupart des cas, à ceux qui essayent de sortir la tête de l'eau. C'est vraiment regrettable que des jeunes gens voués à un si bel avenir, finissent ainsi leur vie en prison», fulmine un membre proche Tchouta Mbiakop.

© Mutations : GUY ROGER MVONDO


22/11/2013
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