Elles s’opposent à l’exploitation d’une carrière de gravier par l’ex-président de la commission Cemac.
Raisons avancées, la proximité du site d’explosion à la dynamite de
leurs champs et habitations et le risque de pollution causée par la
poussière lors du concassage des granulats. Le gouvernement vient
d’ordonner la fermeture du site.
Nkom-Ndamba, une localité située à Ezezang Medoung, près d’Obala, dans la Lékié, région du Centre. Dans cette bourgade peuplée d’environ cinq milles âmes, la sérénité semble avoir suspendue son vol. Et la colère s’est emparée de cette population qui n’en avait pas besoin en cette période de joutes électorales .A l’origine de cette ambiance délétère, l’obsession de l’ex-président de la Commission économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), Antoine Ntsimi, d’exploiter une carrière dont les données environnementales datant depuis 2003 sont aujourd’hui remises en cause par le ministère des Mines et du développement technologique (Minmidt).
C’est en 2003 que la société Select Rock créée par Antoine Ntsimi, obtient un agrément pour exploiter une carrière de gravier à Nkom-Ndamba. L’exploitation est ajournée au gré du promoteur et surtout à cause de la magnanimité du chef de l’Etat, Paul Biya, qui le propulse président de la commission de la Cemac. Un prestigieux poste qu’il va jouir jusqu’ à son débarquement, dans des conditions peu honorables, en fin d’année 2012. C’est alors qu’il se souvient avoir obtenu, il ya dix ans, un agrément pour exploiter une carrière à Nkom-Ndamba. Il s’attèle à réactiver le projet, mais se heurte au refus catégorique des populations riveraines pour des raisons de leur sécurité. Les populations de cette contrée saisissent les autorités administratives de la Lékié et le Minmidt.
Dans leurs plaintes, elles font état des habitations qui se trouvent
aujourd’hui à quelques pas du front de taille à dynamiter. «Nous
redoutons les risques liés aux effets sonores qui pourront se produire
pendant des explosions lors des tirs de mines. Tout comme la pollution
environnementale causée par la poussière lors des concassages des
granulats et les accidents
mortels dus aux jets des granulats lors des opérations de dynamitage»,
écrivent-elles au Minimidt. Eu égard à l’ampleur de ces récriminations
d’une part et de l’importance d’un tel projet pourvoyeur d’emplois dans
la localité, le ministre de tutelle diligente en urgence une descente de
ses services sur les lieux en vue d’évaluer la situation. L’objectif
pour le gouvernement étant, non seulement de constater la véracité des
faits et de donner un avis favorable ou non à l’exploitation du site
querellé, mais aussi de faire un état des lieux des autres carrières de
la localité.
Risques de destruction massive des populations par la société Rock Select
Cette enquête est menée, le 22 janvier 2013, par l’équipe d’Issa Moussa,
chef de service du suivi et du contrôle des carrières et des explosifs
de la direction des mines et de la géologie au Minmidt .Les conclusions
sont stupéfiantes. Pour le site Rock Select, le front de taille (lieu à
dynamiter constamment) est situé à moins de 150 m des aires
d’installation ! Les premières habitations au site sont situées à moins
de quarante mètres 40 mètres. C’est le cas des domiciles du docteur
Manga et de Jean Marie Elobo, pour ne citer que ceux- là. De même, le
site est entouré par des plantations cacaoyères. Il ressort également de
ce rapport que la résidence du secrétaire général à la présidence de la
République, Ferdinand Ngoh Ngoh, et l’axe bitumé sont situés à moins
de 400 mètres du site. Conclusion de l’enquête du Minmidt. «(…) Le site
de ladite carrière ne respecte pas la distance légale (réglementaire)
entre les zones d’activités humaines (habitations, champs etc.) et le
lieu d’exploitation. La population riveraine et autres usagers de
passage seront exposés directement aux tremblements de terre, voire des
bruits sonores causés par les tirs de mines. Cette population sera
aussi exposée aux jets de pierres provenant des tirs de mines.
L’ouverture de la carrière de Nkom Ndamba risquerait d’apporter à
l’avenir des situations négatives… ».
En fait, le problème vient de ce que les études d’impact environnemental qui, favorables il y’a dix ans, sont aujourd’hui périmées. La loi stipule d’ailleurs, que les agréments accordés dans le cadre de l’exploitation des carrières de pierres à la dynamite sont valables pour une durée d’un an. Passées ce délai, lesdites études doivent être entièrement reprises, comme s’il s’agissait d’une nouvelle demande. Or, en dix ans, les habitations se sont installées à moins de 50 mètres du site de Nkom- Ndamba, rendant ainsi une telle exploitation très dangereuse.
Dans ce mémorandum, Ferdinand Ngoh Ngoh est traité de tous les noms
d’oiseaux. Il serait un sorcier qui pratiquerait tous les weekends des
pratiques magico -mystiques dans sa concession, élèverait des serpents «
Boas » mystiques, polluerait de ce fait la seule rivière des environs,
etc….. Ce mémorandum, va plus loin en indiquant que si la carrière n’est
pas autorisée, les populations se soulèveraient et voteraient contre
les candidats du Rdpc aux élections de septembre prochain etc.
Les populations ont raison sur Antoine Ntsimi
Face à ces accusations extrêmement graves, le Chef de l’Etat diligente
une enquête en insistant pour qu’elle soit menée par le Délégué général à
la sureté nationale(Dgsn), Mbarga Nguelé, en personne, narrent nos
sources. Au terme de cette enquête qui conduit le Dgsn au Minmidt et à
Nkom- Ndamba, il ressort que les allégations du mémorandum d’Antoine
Ntsimi « ne sont pas fondées ». Plus grave, les signataires du
mémorandum déclarent sur procès verbal de la Dgsn avoir apposé leurs
signatures sur une feuille volante « moyennant cinquante milles francs
». «Nous n’avons jamais eu à connaitre le contenu du document »,
confessent-ils. Certains affirment même qu’il s’agissait « d’une feuille
de présence dans le cadre de la création d’une association d’utilité
publique par le promoteur de Rock Select ».
D’autres affirment devant Mbarga Nguelé à la lecture du mémorandum, avoir été « purement et simplement manipulés par Antoine Ntsimi». Les conclusions de l’enquête de Mbarga Nguélé sont des plus claires. «Déclaration mensongères », « faux et usage de faux », tentative de soulèvement des populations, etc… Au stade actuel, le site est sous le coup de l’arrêté préfectoral N° 223/AP/JO3/SP portant fermeture de la carrière de la société Select Rock à Nkom -Ndamba, ainsi que de celui dans le même sens, du Minmidt. Nous n’avons pas pu avoir d’amples informations venant de l’ex-président de la commission de la Cemac, malgré nos multiples tentatives. Tous nos efforts pour avoir sa version de faits se sont avérés vains. Mais, des nouvelles venant De Nkom-Ndamba, Chicago Boy signe et persiste qu’il va exploiter « sa carrière ». Les populations attendent la réaction de Paul Biya.